In the wood for food

  • Auteur de la discussion Jami Tee
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Jeff sourit avant de baisser sa tête vers l'arrière , et de revenir à regarder la jeune fille .

J'ai croisé tes parents ... deux fois . La première fois autour d'un feu , comme aujourd'hui ... La suivante , dans un village en feu .

Il souriait , se grattant la tête tout en s'étirant , comme à la belle époque de son jeune âge .

Oui , un village apache ; totalement ravagé par les flammes à cause d'un homme surmonté de fer ... qui a voulu abattre ton père , mais qui n'y est point arrivé ; et c'est pas pour me vanter , mais c'est moi qui l'ai fait tomber d'un accroche-pied , histoire d'arrêter ces chamailleries de gosses que ton père aimait tant .

Il souriait toujours , le flot de souvenirs s'empara de lui , ravageant ici et là ses derniers vouloirs de s'en aller .
Il se souvenait de ce jour aussi où son père fut confronté à deux femmes qui s'étaient liées d'amour pour lui ; mais n'en dit rien , ne voulant pas blesser la jeune fille .
 

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Elle avait écouté avec avidité tout ce que le musicien avait pu lui dire de ses parents ; cherchant à comprendre, à s'imprégner de leur passé pour tenter de se l'approprier. Le souvenir était tout ce qu'il lui restait ... non ... elle avait aussi autre chose.
Elle sortit alors un petit objet métallique patiné et rayé par la morsure du temps qui passe. Il y avait quelques points de rouilles qui masquaient en partie les arabesques des cursives gravées sur le dessus. Elle le fit passer le long de ses lèvres en soufflant au travers, exhalant maladroitement un octave montant. Son père l'avait toujours gardé contre son cœur, alors elle n'avait pu se résoudre à s'en séparer. Cette chose inutile encombra donc à nouveau son paquetage, petit réconfort loin d'être anodin pour la jeune squaw.

Ses boucles brunes se balançaient mollement au gré de la petite brise qui s'était levée, comme pour leur dire à tous qu'il était temps de lever le camp. Les ventres étaient rassasiés, les gorges irriguées voire imbibées, et les muscles reposés.
Enfin comme pour sortir d'un mauvais rêve, elle secoua la tête et sauta sur ses pieds.

"Partir maintenant"

Et elle commença à ramasser ses affaires et vider le reste de son outre sur les quelques braises rougeoyantes. Il allait falloir retourner auprès du ruisseau pour la remplir à nouveau.
 

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Il essuya ses mains graisseuses dans les replis de ses vêtements. Il ne comprenait pas l'empressement de sa camarade mais, trop rincé pour réfléchir plus avant, il se releva difficilement pour trôner sur des gambettes vacillantes. Il frotta grossièrement ses yeux et remit en place son poncho pendant qu'elle arrosait le feu.

Ouais, allons-y. *burps* Another Death nous éloignera d'Wild, si j'me trompe pas. J'vais pas cracher d'ssus.

Il se retourna vers Jeff Buckley et lui fît un petit geste de tête en guise d'au revoir. Les séparations lui laissaient toujours un goût amer sur la langue.

Nos routes vont se séparer, j'pense bien. *burps* Mais nous nous r'verrons p'tet un jour, si Dieu l'veut. *burps* Au pire, tu r'verras sans doute Kayaa. J'suis sûr qu'vous avez plein *burps* d'trucs à vous dire. Mais pour l'moment, j'dois trouver c'que j'cherche.

Le décor se dérobait à chaque fois qu'il l'attrapait du regard... Il n'était pas en état de marcher. La route serait longue, très longue jusqu'au retour à la sobriété.
 

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Elle le regarda tanguer maladroitement vers l'orée de la clairière, et comprit à cet instant que son état éthylique était plus désastreux qu'escompté. Elle se mit pourtant à rire, esquissant quelques échanges de regards complices avec Jeff.
La jeune indienne le salua pourtant d'un hochement de menton, puis se releva alors pour rattraper le blanquet en quelques enjambées. Arrivée à sa hauteur elle esquissa un dédaigneux "tssss...." et l'enveloppa de son bras droit, devenant par ce fait son improbable pilier de comptoir.

Ahhhhh il croyait s'en tirer comme ça ... mais non ... l'apache avait plus d'un tour dans sa sacoche et elle l'amena comme planifié au bord de la petite rivière qui glougloutait dans sa descente incessante. Le parcours avait été chaotique et elle sentit bien qu'ils ne pourraient pas évoluer ainsi très longtemps, même si cette soudaine promiscuité avait un fond bien agréable.

Elle s'arrêta net au bord de l'onde, les petites vaguelettes clapotaient déjà sur les talons de Jamiti qu'elle avait retourné pour qu'il lui fasse face. Sans plus attendre, elle le poussa en arrière d'un geste vif des deux bras. Son regard suivit la chute ahurie du blanquet, sans une once de remord, voire même un léger brin de moquerie sadique au fond des yeux. Lorsque son séant rejoignit bruyamment l'eau, elle s'esclaffa.
 
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Le rire de la native, enfin la mi-amérindienne et mi-immigrée, aurait pu le braquer mais il n'en fût rien. La situation lui tira même un petit sourire, si grotesque qu'elle était.

Il sentait les remous de l'onde lui parcourir les membres immergés dans icelle et appréciait le froid contact de l'eau après avoir succombé à la brûlante tequila de Jeff. Pour un peu, il l'aurait remercié... En lieu et place, il préféra lui lancer une gerbe d'eau scintillante en plein visage, humidifiant les premières lanières de peau de sa tenue.


J'n'avais pas b'soin d'ça! Traaa...

Il ponctua son discours d'une hilarité sans excès pendant qu'il se tirait de son bain imprévu. Sa vision devenait un peu plus claire et son hoquet, à cause de la "frousse", semblait ne pas vouloir ressortir de sa gorge dans l'immédiat.

Pas pire façon d'retrouver ses esprits... Franchement...

En rejoignant la rive, il se retint de faire éclater, en acte, l'envie, qui se faisait vive, de lui rendre totalement la monnaie de sa pièce.

Il lorgna l'outre de sa partenaire tout en maudissant le sort de ne pas avoir sur lui un même objet. Il aurait eu l'air de quoi au milieu du désert sans eau... Cette fille était la providence incarnée. Même s'il se serait passé de courir comme un fou afin d'éviter la hire d'une populace trop réactive.
 

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Et Jeff se leva , s'en alla , au dos de son âne en jouant "on the road again" , à un vitesse minable mais qui laissait au musicien le temps de réfléchir , de passer ici et là un regard en direction du couple pour le moins prometteur ...

On the road again ... again ...
Sifflait-il encore et encore , tentant de se souvenir ... d'elle ... furieuse blonde au lèvres en feu ... héhé .

Cette rencontre avec cette indienne et ce "Jami" restera dans sa mémoire , et si tel n'était pas le cas ; elle était en tout cas notée dans son journal intime .
 

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Les deux riaient comme des enfants ... qu’ils étaient encore …, jusqu’à ce que l’indienne l’agrippe et le tire par la main, une fois l’outre emplie du précieux liquide nourricier.

Ils progressaient à bonne allure à travers la foret, suivant le cours d’eau qui, comme tous ses homologues, conduisait forcement à la civilisation un peu plus en aval. Le torrent devint ruisseau, puis rivière, de cascades en méandres à mesure que la plaine s’évasait.

Bientôt, les arbres se firent moins denses, et moins hauts, jusqu’à ce qu’ils arrivent à la limite de territoire des blancs : une grande plantation de cannes à sucre déroulait ses rangées rectilignes sous leurs yeux. Un peu plus loin, on devinait la couleur brune d’une ville sortie depuis peu de terre. Une ville de blancs.

Tressaillant en se remémorant leurs précédentes mésaventures, elle stoppa net sa progression et le regarda intensément :

Moi rester foret, moi pas ville. Peur fous blancs.
 

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Sa sueur se mêlait à l’humidité encore présente de ses vêtements quand ils arrivèrent face à une épaisse couche de géants de sucre. Il vît, tout comme elle, se dessiner les contours d’une ville de pionniers dans le lointain. Mal gré la saison avancée et la température en baisse, un voile flou étendait son empire sur les toitures minuscules de celle-ci.

Il profita de l’arrêt de sa partenaire pour jeter un œil à cette plante qu’il ne connaissait que trop peu. Quant bien même il venait des régions sud et plus précisément de Louisiane comme son père et son grand-père, il n’avait jamais pris le temps d’observer ces plantes pour lesquelles le sang et l’énergie de tant d’hommes à la peau brune furent écoulés… Il resta dans le silence une poignée de secondes alors qu’il voulait répondre initialement à Kayaa mais une légère rancœur vis-à-vis de ses aïeuls avait pris possession de son cœur.

Il se retourna vers elle en délaissant la tige qu’il caressait d’une main distraite pour la regarder. Ses iris noisettes se rétractaient pour résister à la lumière agressive du Soleil après le crépuscule artificiel dans lequel il fût plongé momentanément. Il ne dit mot réfléchissant à ce qu’il pourrait lui dire… Il leur fallait des montures et d’autres petites choses pour la poursuite de leur odyssée sur les plaines et les plateaux de l’ouest sauvage.

Derrière elle, à une vingtaine de pieds, un panneau indicateur, érodé par la poussière des moissons et la pluie, portait sur son dos le nom d’Another Death. C’était la ville dont avait parlé l’homme, ce Jeff.

Jami remua lentement ses lèvres de gauche à droite tout en haussant un sourcil. Un dilemme se posait à lui. D’un côté, elle semblait craindre la civilisation blanche… Nul ne sait pourquoi même si on le suppose… D’un autre, il n’avait aucune envie de la laisser là, seule.. Sans lui.


C’sera pas moins risqué qu’ici.. T’risques fort d’croiser l’proprio d’ce champ. Ces bestioles gardent bien leurs terres.. J’puis t’l’assurer. Et ils sont, généralement, beaucoup plus agressifs qu’les poivrots comme moi qu’on peut croiser au saloon ou dans les rues d’planches d’une ville.

Il se pencha en avant tout en déposant ses mains sur ses hanches à la manière d’une vieille marâtre houspillant de pauvres gosses mais les traits de son visage éloignaient ses intentions de ce carcan.

Et puis, j’peux t’dire qu’avec un peu trop d’bière, d’rhum ou d’bourbon dans les veines.. Il s’mettrait au fouet pour qu’tu reprennes l’travail même s’il n’y a pas encore d’travail à faire! ’Fin, j’en sais rien… J’suis pas trop versé dans la culture du filet à sucre… Mais j’peux affirmer qu’ t‘es pas d‘ceux qu‘ils respectent ma p‘tite Kayaa.
 

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Rhooo ce Jamiti était énervant ! Elle lui avait bien dit qu’elle ne voulait pas s’engouffrer dans la gueule béante de ces loups colons, … mais voilà, il lui demandait de le suivre ... à grands renforts de phrases alambiquées qui tournaient sans cesse autour du pot .... Heureusement elle avait le décodeur jamitien. Et bien sûr, elle ne pourrait pas résister longtemps à sa requête masquée, vu que pour elle aussi la séparation, même de courte durée, aurait été un déchirement certain. Sa fierté libertaire indienne en était toute retournée !

Elle réfléchit un instant, lèvres ourlées en une moue de circonstance, qui s’évasa dans un sourire lorsqu’elle se trouva enfin une excuse acceptable pour rester auprès de lui : il fallait être à ses côtés pour le défendre en cas de pépins, dans lesquels il savait admirablement bien se fourrer d’ordinaire lorsqu’il franchissait les portes d’une ville. Oui, après tout, elle était son totem protecteur … il fallait donc le suivre.

Bref, elle mit de coté ses craintes, les repoussa aux tréfonds de ses pensées et passa en mode de concentration extrême. Il ne fallait jamais relâcher sa garde lorsqu’on entrait en territoire ennemi.

« Toi prendre chemin, moi suivre cachée »

Elle tendit un bras pour poser sa main sur l’épaule de Jami, plongea son regard dans le sien et hocha la tête en guise de salut, comme ceux de son peuple faisaient. Puis elle disparut à travers champ, laissant sur place son compagnon de voyage éberlué.

Un court laps de temps plus tard, elle évoluait rapide et silencieuse entre les rangées des grandes cannes vertes, jetant de temps en temps un regard vers le blanquet qui avançait sur le chemin de la ville. Elle souriait, se remémorant le temps passé à le suivre ainsi cachée, ce temps où elle avait appris à le connaitre à force d’observations, à son insu.

Puis le champ vint à se terminer, pour laisser place aux premiers baraquements d’Another Death. Elle pouvait déjà entendre le brouhaha incessant, les trépidations des colons en perpétuel mouvement, dans leur quête éternelle d’activité lucrative. Elle tendit le cou pour voir Jamiti s’enfoncer dans la foule se frayant déjà un chemin entre les charriots, les patrouilles militaires et les femmes coiffées de tissus blanchâtre et aux tabliers de même coloris, affairées à leur labeur quotidien.
Elle contourna la « grand rue » pour évoluer, cœur battant, dans les ruelles adjacentes, se cachant derrière des tonnelets, des caisses, des roues de carrioles abandonnées ou autres tas de fumier. Personne ne devait la voir, et personne ne la verrait, foi d’Kayaa !
 
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Une forte odeur se dégageait des tas de fumier qui, ponctuellement, s’entassaient dans les quartiers encore peu denses de cette ville et les traits de l’astre du jour ne participaient pas à l’enrayement de cet état de choses. Des fois, un fermier plantait sa fourche dans ces amas nauséabonds et balançait le tout dans le fond d’une carriole pour emmener son trésor dans les champs environnants. Haussement d’épaules…

Jami déambulait paisiblement dans la ruelle principale de la bourgade pionnière en jetant, de-ci, delà, son nez à la recherche de celle qui se planquait, se terrait pour éviter d’avoir à affronter le regard de la populace locale. Ses investigations oculaires se clôturèrent toutes sur un échec flagrant et il abandonna pour se concentrer sur les commerces.

Il leurs fallait des montures et, pour lui, de nouveaux vêtements pour ne plus empester à quatre miles à la ronde. C’est vrai qu’à la longue les fleurs victimes de fanage spontané commençaient à l’agacer plus qu’un peu… Il se dirigea, donc, vers l’épicerie d’Another Death et observa la devanture. Sur les fenêtres maculées de poussière et de toiles d’araignées, de petits écriteaux trônaient avec fierté affichant aux yeux de qui les regardait les offres d’emploi du commerçant ainsi que les produits dont il disposait.

Parmi les myriades de produits inutiles comme le sexo-tonique du Père James ou, encore, le désherbant divin de Simpson et fils, des articles piquaient bien plus l’intérêt de notre personnage. Le vendeur proposait un âne et un mustang à prix cassé: «Le lot d’un âne et d’un mustang pour mille cent dollars»

Il s’en retourna, il ne possédait pas assez d’argent sur lui et il fallait qu’il s’en procure. Il passa en bande les multiples moyens d’obtenir cette somme dans un laps de temps relativement court… Poker, braquage, paris en tous genres jusqu’à la possibilité de simplement voler ce dont il avait besoin… Mais il avait assez donné dans les courses poursuites pour une bonne semaine. Il se rabattit donc sur l’idée du poker. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas manié les cartes mais il n’était pas mauvais à l’époque de son adolescence et s’amusait à piller les poches de ses petits camarades ainsi que des plus grands dans des parties épiques.

Il prit son boomerang entre ses mains. L’objet présenté de multiples arabesques, le bois ancien exhalait une odeur agréable, il aurait sûrement assez de valeur pour une partie… Au pire, il jouerait ses vêtements et sa personne. L’argent était absolument nécessaire et il n’avait pas envie de revenir bredouille auprès de la jolie Kayaa…

Il interpella la première personne qui passa à porter de son bras.


Hey! M’dame! Sauriez pas où qu’on pourrait perdre son jean d’vant un carré ou une quinte flush? C’est qu’j’ai b’soin d’sous… Et il m‘faudrait un endroit où on puisse gagner gros.

La femme était recouverte d’un ensemble violet parsemé de fanfreluches. A première vue, il devait s’agir d’une danseuse sortant de son lieu de travail après avoir rassasié les hommes de leurs pulsions de voir et d’entendre. Elle le décortiqua du regard de pied en cap sans aucune pudeur ce qui valut un sentiment de gêne poussé chez notre petit Jami.

Mon joli, je connais un endroit mais ce n’est pas pour les enfants de chœur. Ben Stark aime bien inviter des pigeons dans son «House of the rising sun»… Cela ne ressemble en rien à un pénitencier mais beaucoup de peines capitales furent distribuées dans le passé. Cependant, tu pourrais y gagner de quoi t‘offrir un beau cercueil… S‘ils te laissent partir.

Peu importe… Où qu’on peut trouver c’Ben Stark?

A deux miles à l’Ouest d’Another, mon joli… Mais tu as intérêt à emmener de quoi te défendre.

Sur ces mots, elle s’éloigna. Il resta planté là une bonne vingtaine de secondes avant de se mettre en route tout en se demandant si l’indienne le suivait encore… Il aurait sûrement besoin d’elle si la danseuse n’avait pas exagéré.
 

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Elle le vit compter fleurette ou du moins causer avec une blanche qui s'était grimée pour tenter d'avoir la classe indienne, à coups de grandes plumes piquées dans sa coiffure. Pourtant, la petite Kayaa trouva le déguisement plutot mal réussi, et se dit que son office devait être tout autre.

Enfin quoi qu'il en soit, Jamiti repprit enfin la direction de la campagne, à son grand soulagement.

Alors bien sûr elle suivit, et le depassa même en un instant, toujours avec le luxe de discretion apache qui la caractérisait, pour se placer sur le milieu du chemin qu'il avait emprunté, au detour d'un gros rocher.
Elle resta plantée là, tout sourire et bras croisés, jusqu'à ce qu'il ramène son jeune minois devant elle.
 

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Jami avait parcouru la moitié de la distance quand il la vit au milieu du chemin. Elle attendait là les bras croisés et le sourire aux lèvres. Il s’arrêta devant elle un peu confus de n’avoir rien à lui montrer des achats qu’il aurait dû faire.

Kayaa… Hum… J’ai pas pu trouver d’montures… Pas assez d’argent sur moi…

Sa main vint machinalement à la rencontre de son front pour éponger un semblant de stress. Intimement, il voulait lui montrer une autre facette que celle du toujours dans la mouise. Il désirait l’impressionner, lui montrait qu’il arrivait à contrôler et à prévoir les événements même s‘il n‘en avait aucune obligation. Mais, irrémédiablement, il commettait des maladresses tant manuelles qu’intellectuelles. Cet oubli était un nouvel exemple de tout cela.

Il esquiva le regard de sa partenaire et alla s’asseoir sur le rocher à proximité.


J’dois m’rendre quelque part, dans un endroit dont on m’a causé en ville. Il parait qu’j’pourrais avoir une belle somme si j’joue bien aux cartes… Mais c’est p’tet que des conneries dites dans l’but d’se marrer d’un étranger.

Il expira un soupir avant de poursuivre.

Et puis j’sais même pas, s’il y aura c’que j’veux au bout du chemin. J’suis parti à l’aveuglette… Mon grand da‘ est un peu dingue.. Trop d’soleil sur l’crâne sûrement.

Il laissa planer un silence tandis que ses prunelles se perdaient dans le vide.

J’me rends compte que j’t’ai jamais causé du but d’mon voyage. Tu voudrais l‘connaître? Car bon, c'est bien beau d'me suivre mais sans savoir où et pourquoi...
 

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Elle se concentra pour comprendre ce qu'il disait ... pourtant nul besoin, tant son visage parlait pour lui. Jamiti avait soudain l'air dépité et abattu, comme s'il portait à lui tout seul la grande montagne sacrée.
Tout ça ne lui ressemblait pas, alors ... elle fronça légèrement les sourcils, se demandant pourquoi un tel changement de comportement.

Il ne l'invita pas, mais pourtant elle prit place sur le grand rocher rouge à ses cotés, se dandinant quelques instants pour tenter de trouver une position un peu moins inconfortable pour son séant guère rembourré. Elle remonta ses genoux sous son menton et le regarda parler, pour lui répondre :

"Oui, toi raconter moi ..."

Et pour l'encourager, le réconforter, ou peut être juste parce qu'elle en brulait d'envie, elle monta une main vers le visage de son compagnon, prenant sa joue dans sa paume elle esquissa une légère caresse de son pouce. Un sourire timide pris place sur ses traits d'apache et elle chercha son regard.
 

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Un gars des plus louches observait le manège ... Il était heureux de voir cet homme repartir sans rien à se mettre sous la dent ; il le détestait déjà ...
Combien de blancs devront tomber sous le charme de l'apache pour comprendre que c'était idiot comme pas possible ?

Il observait la scène avec avidité , du long de sa longue vue , sur son perron ; observait ce gars mal sapé rejoindre cette misérable peau rouge ...
Cette peau rouge avait un air ... un air qu'il connaissait ; il l'avait déjà vu ... mais quand ? où ?
Il ne s'en souvenait plus .

Cet homme qui observait tout ça était vieux ... ses courts cheveux blonds étaient d'un blond sombre , ravagé par les années ...
Il était aussi habillé de la plus spéciale des manières ...
Des vêtements fins et blancs étaient surmonté d'un drap rouge attaché autour de ses épaules par un poinçon doré ...

Et ce fut cet homme qui comprit enfin le tout , alors que l'horrible couple surmontait un rocher ;

Bordel de Dieu ; la projéniture du couple contre-nature ...
 

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Un soupire s'échappa d'entre ses lèvres quand il sentit la caresse de la main de Kayaa sur sa joue. Il s'étonna de ce geste mais un sentiment impalpable s'emparait de ses entrailles.. Il sentait le souffle chaud de la surveillance effleurer sa nuque.. Irrationnelle mais il ne pouvait esquiver cette impression.

Il se raidit un peu, la regarda, balbutia un sourire et se redressa. Il voulait lui répondre mais ce malaise l'en empêchait.


J'ai un mauvais pressentiment.

L'éclat lointain d'un objet réfléchissant vint frapper sa cornée et l'éblouir dans une proportion infime. Une fenêtre ou quelque chose dans le genre fût sa première idée et il ne relia en rien ses impressions personnelles à cet événement.

Il se pencha vers elle et lui prit la main... Un frisson indescriptible lui traversa les chairs... La douceur de cette main le tuait sans qu'il ne put dire pourquoi.


J'te raconterai l'pourquoi d'ce voyage durant l'trajet jusqu'à la house of the rising sun où j'dois trouver un certain Ben Stark.
 

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Décidément il était de plus en plus bizarre .... Sa bouche s'était scellée depuis sa petite caresse inopinée, ce qui lui valut quelques instants de remords pour ce geste qu'elle n'avait pu retenir. Mais elle n'eut guère le temps de s'appesantir là dessus, qu'il l'embarquait illico presto dans une course vers le bouge qu'il visait.

Alors elle suivit, courant à ses cotés, s'agrippant à sa main d'un coté et crispant ses autres doigts sur sa besace de peaux. Entre deux essoufflement elle finit par lui demander :

"toi avoir vu quelque chose que toi être pressé ?"
 

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Les doigts de Kayaa pressaient allègrement la main de Jami. Peut-être était-ce l'unique raison qui l'avait poussé à courir... Quoiqu'il en soit, il s'arrêta brusquement. Le souffle court, les pommettes rougeoyantes, il se retourna vers sa partenaire qui tenait avec hargne la pauvre outre qui battait son flanc.

J'sais pas...

Cette réponse laconique et instinctive fût la seule qu'il trouvait à dire sur le moment. L'accompagnant d'un petit toussotement approprié, il se mit à rire plus par la stupidité apparente de ses réactions que par le comique de la situation.

Si j'savais pourquoi j'fais tout c'que j'fais... Alors j'saurais pourquoi j'fais tout c'que j'fais... Mouais... En gros, j'fais.. J'réfléchis pas.

Il interrompit son commentaire vaseux pour se plonger dans les prunelles de son interlocutrice. Il la trouvait jolie, belle, plus encore mais il ne disait rien... Il ne dirait rien. Depuis quelques heures maintenant, peut-être même plus, il se parlait, se démenait en débats intérieurs sur le bienfondé de ses attirances. Il ne la connaissait pas vraiment et ne la côtoyait que depuis une journée au bas mot mais il...

J'crois qu'on nous surveillait... Aucune certitude... Mais j'ai cru bon d'nous éloigner d'là où on s'trouvait. J'ai toujours su d'viner qu'on m'suivait ou qu'on m'regardait depuis tout p'tit. Et j'aime pas ressentir c'truc. J'pense que c'est la raison d'mon empressement.
 

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Le coin droit de ses lèvres se mit à monter espieglement en l'entendant parler. Il était vraiment étrange ce blanquet, et c'était sans doute pour cela qu'elle l'aimait bien. Et puis elle n'avait rien ressenti, et cela allait sans dire, Jami racontait n'importe quoi encore : aucune présence néfaste à des miles à la ronde, c'était certain. Alors elle haussa les épaules comme elle l'avait souvent vu faire lorsqu'il ne savait pas quoi dire d'intéressant.

Elle reprit donc le chemin le tirant avec elle sur la route, mais cette fois en marchant, plus posément. Elle prit donc le temps de regarder alentour le décors de pierres et de sable qui se perdait au delà de sa vision, et la petite baraque de bois brun tendant vers le gris qui était sans doute leur destination, là bas.

Elle se sentait étrangement bien, liée à lui par ces quelques doigts entrelacés qu'elle ne voulait surtout pas lâcher. C'était le genre de moment que l'on voulait sans fin, pourtant il faudrait bien à un moment donné s'y résoudre. Alors elle resserra un peu plus son étreinte en un vain espoir de conserver une trace, un souvenir sensoriel de cette main chaude autour de la sienne.

Subitement une chose lui revint à l'esprit alors elle demanda :

"toi raconter moi maintenant ?"
 
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J’l’avais dit, ouep. Alors j’vais t’dire pourquoi j’suis là. Même si t’aurais pu l’savoir en lisant les trucs qu’tu m’as piqué…

Y a quelques années, j’ai eu l’plaisir d’voir pour la première fois mon grand père… Il était revenu à la Nouvelle-Orléans pour rapporter un cadeau à son fils qu’est mon père. Il voulait s’faire pardonner d’pas l’avoir vu grandir et fonder une famille.. ‘Fin, si on peut appeler ça une famille mais c’est une autre histoire.

Dans sa carriole, on a pu découvrir son présent.. Un gros sac à t’faire exploser l’dos. Il était rempli d’un métal jaune. J’savais pas trop c’qu’c’était sur l’moment… J’étais un peu jeune et, l’seul métal que j’connaissais, c’était l’argent des quarters d’Louisiane qu’j’pouvais gagner en cirant des pompes. Mais j’suis pas resté longtemps dans l’ignorance.. Il me tapa sur l’épaule, genre bûcheron qui veut abattre un arbre à main nue, et m’expliqua qu’il s’agissait d’la seule chose qui pouvait pousser un vrai mâle à quitter une bouteille d’bourbon ou une femme.

D’jà bon… Il était un peu taré l’mec… Ca a beau être l’vieux d’mon vieux, j’le dis. Et puis, c’est qu’il foutait les foies avec sa grande machette accrochée à son ceinturon. J’me suis toujours d’mandé à quoi ça pouvait lui servir… J’m’pose plus c’te question mais bon, quand t’as qu’dix balais, tu t’poses plein d’questions sur tout.


Il étreignit délicatement la main tiède qu’il tenait. Il ne l’aurait lâché pour rien au monde en cet instant précis. Il se sentait tellement bien à côté d’elle et en délaissa momentanément son histoire pour lui offrir un sourire.

Cependant, la house of the rising sun se rapprochait à chaque pas qu’ils faisaient, à chaque mot qu’il prononçait.. La bâtisse n’était vraiment pas de toute première fraîcheur. Le bois usé par le temps, des clous rouillés et une tâche noirâtre, probablement un vestige d’incendie, ornaient ce bâtiment isolé lui conférant l’allure de ces maisons légendaires d’où les histoires les plus folles tiraient leur quintessence. Mais le tumulte des voix, l’apparente vie, qui siégeait derrière ces planches, le ramenaient de cette impression.

Jami baissa d’un ton pour raconter la suite.


L’vieux s’mit à nous raconter ses aventures.. La création d’une ville avec une associée, ses prospections infructueuses, ainsi qu’la recherche d’une relique ou d’un truc comme ça… Puis il en arriva à SA découverte.

Il nous parla d’l’Arizona… D’un grand Canyon… Lui, il l’appelait l’fossé rouge. J’sais pas pourquoi mais il l’nommait ainsi.

Sur une des parois d’ce fossé, il découvrit une cavité. L’entrée est pas très grande mais juste assez pour qu’un homme passe. Une fois qu’t’es dedans, tu t’retrouves dans une grotte d’un volume impressionnant sur les parois de laquelle des zébrures brillantes et dorées apparaissent.. D’l’or.

Puis, y a un an environ, l’ouragan arriva… J’ai perdu ma famille, notre maison et tout c’qui allait avec. Pour c’là qu’j’suis parti sur les routes, j’essaye d’retrouver d’quoi m’installer quelque part et m‘refaire…
 

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John se retourna ; ces immondices s'en étaient allés ...
Il posa sa main guantée d'un tissus noir en velour sur le poinçon qui maintenait sa cape aux traits impérieux et esquissa une grimace de déception ...

Il avança trois pazs plus loin dans sa bicoque au plancher grinçant sous son poids colossal dû à ses longues scéances de remises en forme ... Pour arriver face à une vitre légerement poussièreuse , dont il dévoilà le contenu par un douce caresse de sa main libre , elle aussi guantée de même façon ...

Son contenu était tout simplement impressionnant .

Une lourde armure noire , décorée ici et là de lourdes cicatrices dans sa chair de métal , et dont le casque vit sa vitre protectrice brisée depuis fort longtemps ...
Il tira la fine vitre vers lui , se permettant l'accès à ce qui comptait le plus pour lui ; cette lourde babiole de fer , représentant tous les actes un tant soit peu intéressant qu'il ai pu commettre dans sa longue vie .


On va s'remettre au boulot , ma belle .
Proclama-t-il , un affreux sourire aux lèvres , alors qu'il se passait la main dans ses cheveux d'un blond mort , regardant le monstre de métal qui allait s'offrir à sa personne .
Dix minutes plus tard un grand cheval noir , baraqué comme pas deux , se mit à courir en direction du rocher sur lequel s'étaient posés les postérieurs infidèles , chargé d'un homme à l'apparence de fou .
 
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