DeletedUser
Invité
Lorsqu'il entra dans le saloon enfumé, le jeune Kelly prit son courage à deux mains et se dirigea d'un pas décidé vers le comptoir. Il y avait du monde ce matin, normal, samedi était jour de marché. La plupart des hommes étaient descendus en ville pour claquer leur paye de la semaine, en profiter pour prendre un bon bain et de délasser dans les bras des belles de nuit qui incitaient le client à consommer plus que de raison.
Il se glissa entre un cow-boy au profil de déménageur et un trappeur au faciès barré d'une longue cicatrice, et s'adressa au barman.
- Un demi de bière, M'sieur...
Kelly fit tinter sur le zinc le quarter qu'il venait de gagner en cirant des chaussures et attendit que le verre emplit de breuvage ambré et mousseux arrivât devant lui.
Le cow-boy qui l'écrasait contre le comptoir le regarda à peine, comme on constate qu'une chiure de mouche vient de salir sa botte, cracha par terre et lui laissa malgré tout 10 centimètres d'espace pour prendre sa boisson.
Kelly, son verre à la main fit le tour de la salle et dégotta une table dans le fond que deux hommes venaient juste de quitter.
Il s'y installa tout en essayant de faire bonne figure et de paraitre le plus décontracté possible.
Enfin, il était dans l'Ouest !
L'Amérique ! "The land of plenty"...
Il avait quitté son Irlande natale voici quelques semaines. C'était une décision qui avait été mûrement réfléchie. Il ne voulait pas avoir cette vie de misère dans laquelle sa famille végétait.
Il voulait voir autre chose, vivre une vraie vie, pleine et riche.
Là-bas, la misérable vie de paysan dans le Comté de Clare ne lui laissait pas le choix que de crever de faim quand la récolte de pomme de terres était minable, et de sentir la tourbe, quand il n'y avait rien d'autre à ramasser.
Henry Kelly avait pris le bateau à Dublin un beau matin. Il avait rassemblé ses maigres affaires dans un petit baluchon et après une traversée pénible avec tous les miséreux de l'ancien monde (paysans des terres du Nord de l'Europe, juifs chassés par les pogroms de Russie, immigrants italiens), il avait débarqué à Ellis Island.
Il avait longtemps marché vers l'Ouest, trouvant ça et là des petits boulots pour survivre et des endroits miteux pour dormir.
Mais Kelly n'en avait cure.
Il était en Amérique et une nouvelle vie s'ouvrait à lui. Il était à la croisée des chemins et devait décider de ce que serait sa vie.
L'avenir ne pouvait qu'être radieux. Il deviendrait quelqu'un.
Sa mère lui avait fait des recommandations avant de partir et son père, la larme à l'oeil, avait vu son "grand gars" quitter la ferme, à regret. Mais il l'enviait d'avoir sut faire ce qu'à 20 ans il n'avait pas voulu entreprendre pour braver le destin.
"Mieux vaut être seul que mal accompagné" lui répétait sa mère.
Bah ! je saurai bien faire les bons choix, se dit-il en buvant une grande gorgée de bière.
Y-aurait-il dans toute cette assemblée d'hommes, quelqu'un d'honnête et loyal qui l'embaucherait, et avec qui il s'entendrait ?
Une ville accueillante où il pourrait s'établir et faire fortune ?
Il avait des rêves plein la tête.
Kelly n'avait pas encore décidé quel type d'emploi il ferait et son penchant naturel le poussait à être aventurier.
Il attendait des conseils.
Il vida son verre d'un trait et le posa devant lui en attendant...
Il se glissa entre un cow-boy au profil de déménageur et un trappeur au faciès barré d'une longue cicatrice, et s'adressa au barman.
- Un demi de bière, M'sieur...
Kelly fit tinter sur le zinc le quarter qu'il venait de gagner en cirant des chaussures et attendit que le verre emplit de breuvage ambré et mousseux arrivât devant lui.
Le cow-boy qui l'écrasait contre le comptoir le regarda à peine, comme on constate qu'une chiure de mouche vient de salir sa botte, cracha par terre et lui laissa malgré tout 10 centimètres d'espace pour prendre sa boisson.
Kelly, son verre à la main fit le tour de la salle et dégotta une table dans le fond que deux hommes venaient juste de quitter.
Il s'y installa tout en essayant de faire bonne figure et de paraitre le plus décontracté possible.
Enfin, il était dans l'Ouest !
L'Amérique ! "The land of plenty"...
Il avait quitté son Irlande natale voici quelques semaines. C'était une décision qui avait été mûrement réfléchie. Il ne voulait pas avoir cette vie de misère dans laquelle sa famille végétait.
Il voulait voir autre chose, vivre une vraie vie, pleine et riche.
Là-bas, la misérable vie de paysan dans le Comté de Clare ne lui laissait pas le choix que de crever de faim quand la récolte de pomme de terres était minable, et de sentir la tourbe, quand il n'y avait rien d'autre à ramasser.
Henry Kelly avait pris le bateau à Dublin un beau matin. Il avait rassemblé ses maigres affaires dans un petit baluchon et après une traversée pénible avec tous les miséreux de l'ancien monde (paysans des terres du Nord de l'Europe, juifs chassés par les pogroms de Russie, immigrants italiens), il avait débarqué à Ellis Island.
Il avait longtemps marché vers l'Ouest, trouvant ça et là des petits boulots pour survivre et des endroits miteux pour dormir.
Mais Kelly n'en avait cure.
Il était en Amérique et une nouvelle vie s'ouvrait à lui. Il était à la croisée des chemins et devait décider de ce que serait sa vie.
L'avenir ne pouvait qu'être radieux. Il deviendrait quelqu'un.
Sa mère lui avait fait des recommandations avant de partir et son père, la larme à l'oeil, avait vu son "grand gars" quitter la ferme, à regret. Mais il l'enviait d'avoir sut faire ce qu'à 20 ans il n'avait pas voulu entreprendre pour braver le destin.
"Mieux vaut être seul que mal accompagné" lui répétait sa mère.
Bah ! je saurai bien faire les bons choix, se dit-il en buvant une grande gorgée de bière.
Y-aurait-il dans toute cette assemblée d'hommes, quelqu'un d'honnête et loyal qui l'embaucherait, et avec qui il s'entendrait ?
Une ville accueillante où il pourrait s'établir et faire fortune ?
Il avait des rêves plein la tête.
Kelly n'avait pas encore décidé quel type d'emploi il ferait et son penchant naturel le poussait à être aventurier.
Il attendait des conseils.
Il vida son verre d'un trait et le posa devant lui en attendant...