La lettre du 14 juillet : Les Gagnants !

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Andimion

Retraité
Bonsoir à tous,

Après avoir lu toutes vos lettres et avoir chacun donné notre avis nous avons finalement réussi à nous mettre d'accord sur les trois lettres qui gagnent cette animation.

Merci à tous les participants nous nous sommes régalés à vous lire !


Les participants reçoivent également 650 feux d'artifice.

Vos récompenses ont été déposées dans votre inventaire sous forme d'objet qu'il faudra ouvrir pour obtenir les feux d'artifices.
Merci à tous


Les gagnants sont :​
 
Dernière édition par un modérateur:

Andimion

Retraité
Premier prix : Mariache320

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Chère Cousine,

Par ces temps très troublés, je vous apporte quelques nouvelles de la capitale. Ma très chère amie, comme je suis content que vous soyez loin, si loin, pour ne pas ressentir cette atmosphère grondante des rues parisiennes. Il fut un temps où, vous-même, vous me contiez les révoltes aux Amériques, la libération de l'oppression anglaise. A cette heure, je vis la volonté du peuple de se libérer d'un pouvoir absolu. Par bonheur, vous n’avez pas à vivre ces évènements.

Cela fait une semaine, jour pour jour, que je suis retenu contre mon gré à la Bastille. Mon crime ? Avoir malencontreusement cassé une bonbonnière dans l’échoppe préférée de Madame de Deffand. C’est une des femmes les plus influentes de Paris, elle tient un salon où se mêlent philosophes et scientifiques, elle a des contacts dans toute la capitale et même en dehors. Vous me connaissez Cousine, j’aurais remboursé jusqu’au dernier denier la bonbonnière ! Que nenni ! Me voici enfermé dans une geôle obscure, aucune ouverture sur l’extérieur, mes seuls points de repère dans la journée sont les rondes des gardes. J’ai trouvé une petite pierre pour graver sur les parois, les jours passants. J'attends. J'attends que mon sort soit jeté. J'attends qu'un semblant de procès me soit donné. Mais je ne crois guère à une fin heureuse.


Nous sommes très peu ici, et personne ne connait son destin. J’ai peur pour ma vie, comme pour celle de mes compagnons d’infortune. Parmi eux, il y a un certain Jean Béchade, c’est un homme très instruit, nous discutons de tout, nous échangeons sur divers sujets même si nos opinions sont différentes. Il a voulu aider un ami à acheter un microscope pour l’étude des paramécies, mais étant un peu à court d’argent, il aurait fait des faux, ce qui lui vaut sa présence entre ces murs.
Le comte de Whyte de Malleville nous fait rire. C’est un homme un peu simple, il nous demande tous les jours de jouer à lance-mouton avec lui, et tous les jours, nous lui redemandons les règles car nous ne les comprenons pas (des règles à l’Aquitaine où il faut avec 45 bouts de bois et 3 artichauts). Peut-être connaissez-vous Cousine ? Si c’est le cas, je veux bien que vous me l’expliquiez, mais je pense que c’est un jeu tiré de son imaginaire.

Diantre.
J’ai peur … Les bruits venant de la rue ne sont point rassurants … La colère gronde … La rumeur monte par les gardes : les parisiens sont venus chercher de la poudre à la Bastille … Ils vont être déçus, il n’y a rien … Juste 8 malheureux prisonniers qui attendent leur sort. Que nous réservent-ils suite à cette déception ? Vont-ils nous libérer ? Nous tuer ? Nous oublier ?
Les gardes dévalent les escaliers ... Ils remontent ... Ils redescendent ... Que se passe-t-il ? … Ils sont sous les ordres d’un certain Marquis de Launay, un jeune loup sans expérience. Va-t-il réussir à contenir le mécontentement? Je doute … J’ai peur pour nos vies. Entre les royalistes et les libéraux, chacun veut se coucher sur le lit de Procuste … Cela va mal finir … Je le sens … Je le sens venir … Les murs du fort tremblent... Pouvez-vous imaginer cela mon amie ? La colère est si forte que même les fondations de ce fort ont peur et tremblent de toutes leurs pierres.

Ma chère Cousine, je vous écris ces quelques mots, dans un moment où nous craignons le pire, où nous voyons nos vies défiler devant nos yeux … Ma très chère, je regrette tellement de ne pas avoir accepté votre invitation pour vous rejoindre aux Amériques … Les affaires me retenant à la capitale, mais si j'avais pu imaginer un tel tournant dans mon destin ... Ma chère amie, je ne sais pas si je vais pouvoir terminer cette lettre tant les bruits sont grandissants, je ne sais pas si cette lettre vous parviendra … Comment le pourrait-elle, les gardes ont ordre de ne rien laisser passer me concernant ...

Non ... Si ... Un coup de canon vient de retentir … Des cris … Des tirs … La foule est révoltée … Elle pénètre le fort, armée de fourche contre des gardes armés de fusil … Comment cela va-t-il se terminer ? Mal … Je le crains … Je ne sais même pas si je verrai le dénouement … J’entends les cris furieux monter les escaliers … Mon Dieu ! Je vous en supplie ! Aidez-nous !
Les pas se rapprochent … Les cris s’amplifient … Ma porte est la première de l’étage … Ma serrure de ma porte se meut … Je s……………………………………………………….
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Andimion

Retraité
Deuxième prix : IggyP

Bonjour cousin Iggyp,

Ouf, je viens de rentrer à la maison et il faut absolument que je te raconte la folle journée que je viens de vivre.
Je viens de faire mes ablutions car j'étais couvert de poussière et je vais te narrer pourquoi.
Ce matin, j'étais comme tu t'en doutes en train de vendre mes légumes sur le marché et vers 10h un groupe de gens gesticulant et braillant traverse les allées et... surprise, ils sont armés. Dans le brouhaha, je perçois qu'ils souhaitent rameuter d'autres personnes pour attaquer la sinistre prison de la Bastille, quelle idée n'est ce pas ?
Il faut te dire aussi que depuis quelques semaines la colère gronde chez le peuple parisien, contre notre roi. De plus, de nombreuses gazettes se montrent de plus en plus hostiles à la royauté et à ses dérives financières dans des articles affichant une réelle contestation de la monarchie.
Tu sais parfaitement combien je suis d'un esprit libre alors ni une, ni deux, je laisse mon étal à mon aide et me voilà parti avec cette joyeuse mais non moins belliqueuse troupe.
Nous voici sur le chemin de la Bastille mais moi j'ai les mains vides, on verra bien ce que je pourrai faire.
Le groupe grossit au fur et à mesure que nous approchons de la forteresse et c'est un véritable bataillon qui s'avance vers la porte de la prison.
Le commandant de la garde vient à notre rencontre avec une dizaine de gardes et s'adresse aux meneurs de notre troupe, j'avoue ne pas savoir ce qui s'est dit à ce moment mais visiblement, cela s'est mal passé et dès qu'il est rentré dans la forteresse des coups de feu ont claqué et une véritable bataille s'est engagée.
Certains sont allés chercher des poutres pour défoncer la porte à travers la mitraille mais c'est allé assez vite. En une demi heure, nous étions à l'intérieur, certains gardes n'étant pas très motivés pour défendre la place.
Incroyable mais il n'y avait que très peu de prisonniers embastillés, nous les avons libérés.
Un des meneurs du groupe a proposé de détruire cette prison symbole de l'oppression monarchique et une certaine folie s'est emparée de la foule. Aussitôt des centaines de parisiens armés de pics et de pioches se sont mis à tout démonter, j'avoue que je n'ai pas fait grand chose mais j'étais heureux et impressionné d'être au milieu de tout cela.
La prison royale attaquée et prise par le peuple, incroyable non ? Je pense que c'est un évènement qui va marquer c'est pourquoi je tenais à te le raconter aussitôt que possible. Tu seras donc un des premiers aux Amériques à savoir ce qui se passe en France, dommage que tu n'aies pas été là.
Je te raconterai la suite dès que possible.
A bientôt cousin.
Jean
 

Andimion

Retraité
3ème prix : Ronald Reagan

Paris, le 14 Juillet 1789

Cher Ronald,

Avant de rejoindre mes camarades pour l’éternité, je t'écris ces quelques lignes qui expliqueront ce qui s’est passé.
« Depuis quelques temps, dans le royaume de France, le climat est très tendu. Les parisiens en ont assez de la crise économique et politique et veulent que les choses changent. Suite au renvoi du contrôleur général des finances, Jacques Necker, le peuple parisien commence à s’agiter et c’est deux jours plus tôt que les émeutes débutèrent. »

Dimanche le 12 Juillet 1789, j’étais avec mes amis Jacques et Edouard boire un verre à la Taverne du Coin, un bar, où nous nous donnions souvent rendez-vous. Jacques a tout de suite débuté avec la nouvelle qui a frappé tous les parisiens :
« Monsieur Necker a été renvoyé par Louis XVI hier soir, il faut faire quelque chose contre cela et montrer notre haine envers ce Gouvernement Royal. »
Beaucoup de parisiens s’agitaient autour de cette nouvelle. Le barman ramenait les bières quand tout à coup un homme entra et dit : « Les parisiens se rassemblent et appellent aux armes contre le Gouvernement Royal ! » Sans hésiter, Jacques sortit de la Taverne et suivit la foule. Nous voulions partir quand soudain le Général Pierre-Augustin Hulin nous arrêta et nous dit :

« Parisiens et Parisiennes, si vous voulez mettre le Gouvernement à genoux, nous devons agir rapidement ! Nous avons été trahis par le Roi et cette ordure nous a menti. Il a renvoyé notre contrôleur général des finances Monsieur Necker ! A-t’ il mérité cela ?! Bien sûr que non et c’est pourquoi je vous invite à marcher Mardi 14 Juillet sur la Bastille pour montrer qui sont les révolutionnaires ! »

La foule hurlait, criait, Edouard me poussa et me dit : « Voyons cher ami, nous pouvons résoudre ce problème, nous sommes parisiens et nous pouvons écrire une page d’histoire mardi, avec le général. » Il avait raison, à seulement 18 ans aux côtés du Général Hulin, ce serait sans doute une expérience unique pour moi et mes amis.

Le lendemain, le climat était toujours tendu et les affrontements entre émeutiers et gardes françaises se poursuivaient. Edouard me retrouva à la Taverne du Coin, mais Jacques n’était pas venu ce jour-là.

Le barman nous dit : « Jeunes hommes, vous pouvez faire quelque chose contre ce gouvernement ! Vous êtes jeunes et pleins d’espoir pour ce pays ! Il faut espérer et être optimiste ! Moi je suis trop vieux pour me battre, mais vous, certes, trop jeunes pour mourir… Une chose est sûre, si vous participez demain à cette marche, vous marquerez sans aucun doute l’histoire de la France ! Et un jour, nous célèbrerons cette victoire, oui la victoire du peuple français, des révolutionnaires ! »
Le discours que le barman tenait nous avait beaucoup touché. Beaucoup de personnes l’écoutaient et criaient « A la Bastille demain ! Nous gagnerons ! »

Mais avant de rentrer chez nous, nous cherchions des armes et des munitions. Edouard m’avait dit qu’auparavant, son grand-père avait un canon dans son atelier, il était armurier. Nous sommes allés chez lui et avons récupéré le canon et quelques armes, essentiellement des fusils avec des baïonnettes.

Le 14 Juillet au matin, nous nous réveillions avec une gueule de bois, et je me suis rendu compte que nous étions toujours à l’armurerie. Edouard était fier d’être français et révolutionnaire, moi aussi. Nous nous dirigions vers la Taverne du Coin, car nous ne connaissions pas le lieu de rassemblement. En effet, beaucoup de parisiens étaient rassemblés devant la Taverne et discutaient ensemble. Le Général Hulin nous salua et commença son discours :

« Cher parisiens, nous sommes ici aujourd’hui pour montrer au Gouvernement que nous n’avons pas peur d’eux ! Nous allons marcher vers la Bastille et entreprendre ce bâtiment et si les gardes françaises osent nous menacer, nous riposterons ! J’espère que vous avez tous des armes, sinon vous pouvez rentrer chez vous ! Aujourd’hui nous marquerons l’histoire de ce pays et rien ne nous arrêtera ! »

C’était un discours d’un chef, d’une personne qu’il fallait suivre et soutenir. Le général était à l’avant du cortège, tandis qu’Edouard et moi ainsi que d’autres parisiens qui avaient un chariot bâché, le suivions. Nous étions environ un millier de personnes et nous n'avions que cinq canons, ce qui était peu. Il fallait marcher environ six kilomètres avant d’arriver à la Bastille. Les parisiens étaient agités et fiers de participer à cette marche avec le Général Hulin. Quand nous sommes arrivés à la Bastille, le général s’écria poliment :

« Nous sommes ici pour négocier Monsieur le gouverneur de la Bastille ! Nous ne cherchons pas à nous battre avec des armes. Le peuple veut que les choses changent dans ce pays et moi aussi ! Laissez-nous entrer pour négocier et il n’y aura pas de blessés ! »

Personne ne répondait, un silence de mort flottait au-dessus de nous. Soudain un garde tira sur un parisien et la marche commença à dégénérer. Tout le monde prenait ses armes et commençait à tirer autour de soi. Les gardes françaises étaient peu nombreuses mais avaient beaucoup plus de canons que nous. Edouard a été violemment touché par un boulet à la jambe, je l’ai tout de suite mis en sécurité. Des cadavres gisaient dans les rues de Paris ce jour-ci, et nous étions loin de gagner la bataille. J’essayais de rassurer Edouard, mais celui-ci perdait beaucoup trop de sang, et je savais qu’il n’allait pas survivre à ses blessures. J’ai réfléchi une fois de plus au discours du barman et là, j’avais la haine envers ce Gouvernement ! Je voulais marquer l’histoire !

Je pris mon arme et me dirigeai à nouveau vers le général. Ensemble on s’entraida, je prenais à droite, lui à gauche. Un garde me toucha à la jambe, mais je résistai, un autre se jeta sur moi avec sa baïonnette et me transperça le bras. Le général l’exécuta ! Tard le soir, un groupe de personne rendait ses armes, c’était la garnison de la Bastille. Grièvement blessé, le Général Hulin me conduisit à l’hôpital de campagne qu’un groupe de parisien avait monté. Le général me serra la main et dit :

« Cher Jean, ce fût un honneur de me battre à tes côtés, j’espère que tout ira bien. Aujourd’hui, nous, les insurgés, avons gagné la bataille et marqué l’histoire de la France, y compris toi ! »

Il disparu dans l’obscurité. Je savais que je n’allais pas survivre à mes blessures, mais je suis fier de moi, d’Edouard et du Général que nous avons gagné cette bataille. Et qui sait, un jour on célébrera peut-être cet évènement dans toute la France en souvenir des personnes qui sont tombées le 14 Juillet 1789.


Adieu mon cousin

Jean
 
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