[RP solo] L'Appel de l'Ouest

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(Privé, merci de ne pas intervenir)


La jeune femme avait décidé de tout quitter, sa vie, sa famille, ses amis.
Ses parents, pareils à bon nombre de modestes foyers de l'époque, avaient eu la merveilleuse idée de procréer à tout va sans pour autant avoir l'argent nécessaire pour satisfaire les besoins de chacun. Poussée par l'envie de devenir quelqu'un d'autre, mise au pied du mur par le sou qui venait à manquer, celle qui allait devenir mercenaire quitta sa famille sans un bruit, ni même un regard pour les siens. Comment leur expliquer quand on sait que la seule richesse que possédaient ses parents était leurs enfants ?

Elle profita de l'obscurité pour se faufiler hors de sa maison - si tant est qu'on puisse l'appeler ainsi- avec tout ce qu'elle possédait. Ce qui revenait à pas grand chose au final...

La blondinette arriva sur la terre promise avec une seule idée en tête : prendre son destin en main et tout faire pour réussir là où ses parents avaient échoués. Toute ambition mérite sacrifice, elle avait fait le sien.

C'est ainsi que la jeune femme commença par gagner sa vie avec ce qu'elle trouvait à faire sur son chemin. Des petits boulots sans importance, mais ça suffisait à se nourrir.
Elle n'hésitait pas à parcourir des distances folles pour trouver un endroit où poser sa carcasse, sans jamais y parvenir cependant. Trouver l'Eldorado n'est pas une mince affaire, sinon, ça se saurait...
Le seul avantage qu'elle tira de son périple, c'est qu'il fut pour le moins formateur. Elle touchait à tout, apprenant et découvrant peu à peu les choses de la vie.

Et puis... Un jour, alors que la demoiselle buvait une bière dans un saloon peu fréquentable -pléonasme quand tu nous tiens- une violente bagarre éclata à son sujet. Trois hommes d'une trentaine d'années ayant déjà bu plus que leur compte s'en prirent à la poussiéreuse.
Plutôt apeurée dans un premier temps, elle tenta de fuir le conflit jusqu'à ce qu'une montée d'adrénaline la mène à tenir tête à ses futurs agresseurs. Malheureusement pour elle, que peut bien faire une femme qui n'a pas reçu la formation adéquate contre trois vaillants gaillards bien amochés ?

Elle allait tout simplement prendre la plus belle raclée de sa vie -non sans se défendre- lorsque le barman sortit son fusil de derrière les fagots d'un air menaçant, tant pour elle que pour ses agresseurs. L'homme armé stoppa net le conflit qui se profilait à l'horizon et son calibre raccompagna gentiment la joyeuse -une peut trop d'ailleurs- troupe dehors, sauvant au passage les miches de notre blondinette.

Lorsqu'il refit son apparition dans le bar, toujours l'arme au poing, il se dirigea vers la jeune femme encore tiraillée entre l'excitation du moment et la peur de se faire tuer. Puis, sans le moindre affect, il la regarda des pieds à la tête en l'invitant à passer dans l'arrière salle.


On va p't'être réussir à faire que'qu'chose de toi...

La blondinette hésita quelques secondes avant de se dire qu'il ne venait certainement pas de la sauver pour ensuite la dépecer. Elle finit donc par le suivre, non sans être méfiante vis à vis de tout se qui se passait autour d'elle.

Au fur et à mesure de la conversation, elle se détendait à chaque fois un peu plus. Oh n'allez pas croire qu'elle lui faisait confiance, mais elle préférait se dire que pour une fois la chance lui souriait à elle et pas à une autre. Elle n'avait pas tout à fait tort...

La discussion entre les deux protagonistes dura un bon moment, de sorte que chacun ait eut le temps de tester l'autre sur ses intentions.
Bien qu'assez bourru dans son genre, Henry, le barman, lui proposa de travailler pour lui le temps qu'elle se fasse un peu d'argent et qu'elle arrive à se débrouiller seule. Allez savoir s'il avait eu pitié d'elle ou s'il comptait la mettre dans son lit. Toujours est il qu'elle accepta le deal à condition qu'il lui apprenne à manier une arme. Elle ne voulait plus jamais avoir à se retrouver dans pareille situation et n'avoir que ses yeux pour pleurer.

La jeune femme commença par des travaux basiques et somme toute assez simples, ne requérants aucune qualification particulière. Peu importait le travail d'ailleurs, elle y mettait tout son coeur car c'était la première fois qu'elle vivait réellement.

Ses journées étaient éreintantes et ses soirées épuisantes. Au delà de toutes les informations qu'elle devait emmagasiner, Henry n'y allait pas avec le dos de la cuillère, mais elle tenait bon. Peu importait le jour de la semaine, le travail ne venait jamais à manquer, toujours aussi fatiguant, mais aussi rémunérateur.

Rares étaient les soirées qu'elle passait au bar à tout simplement se relaxer. Malgré tout, elle avait réussit à se faire quelques connaissances dans le coin, des habitués qui avait finit par penser qu'elle faisait parti du mobilier. C'est comme ça qu'elle diversifia encore un peu plus ses petits boulots, rendant service à l'un puis à l'autre au besoin. Elle ne négligeait pas pour autant son entraînement du soir, mais la jeune ambitieuse savait pertinemment qu'il lui fallait amasser un petit pécule avant de pouvoir se lancer seule. C'est le nerf de la guerre...

Lorsque ce jour là finit par arriver, elle fut tiraillée entre l'envie de rester ici et son désir de devenir quelqu'un d'autre. Mais le second fut plus fort que le premier et elle quitta une nouvelle fois ce qui était devenu son petit chez elle. Cette fois ci, elle fit ses adieux à qui de droit, et reçu d'Henry un petit journal de mauvaise facture en cadeau. Elle promit à son "mentor" de lui donner des nouvelles par télégrammes interposés, et surtout, de lui faire part de ses prouesses avec le joujou qu'elle venait d'acheter en ville. Ne pas voyager sans protection, voilà une leçon qu'elle n'oubliera pas...
 
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Cela faisait plusieurs jours qu'elle avait finis par choisir la solitude à ce bar sans doute miteux, mais accueillant. Elle avait même réussit à se procurer une monture, rien de très rapide ni même esthétique, mais ça soulageait déjà ses petits pieds bien abîmés. Puis faut aussi avouer que n’étant pas bien grande, elle avançait à une allure toute relative et que même un jeune cheval en mauvais état aurait fait son affaire.

Peu à peu, la future mercenaire arrivait à faire quelques travaux plus évolués. Certes ils n’étaient pas vraiment ce qu’elle imaginait faire toute sa vie, mais il fallait bien commencer par quelque chose. Elle se contenta donc dans un premier temps de travailler dans divers champ, récoltant le plus possibles de ressources pour gagner sa vie.

Pour autant, elle ne perdait pas de vue son entraînement du soir qui était devenu comme une habitude qu’on ne peut s’empêcher d’exécuter presque machinalement. Le pire fut sans doute qu’elle y prenait goût. Au début, cette activité était réalisée dans un but purement utilitaire. Se défendre dans pareil monde était un luxe qu’elle devait se payer par tous les moyens. Puis, progressivement, elle y prenait goût. L’odeur de la poudre n’était pas si désagréable que ça. Quant au bruit, seule véritable nuisance, elle s’y était faite.
Bien entendu, ses tirs étaient loin d’être parfaits. Elle ratait bien trop souvent les bouteilles gentiment alignées sur un rondin de bois assez long. Mais, plus le temps passait et plus elle était rapide pour leur faire mordre la poussière. Le seul réel problème c’est qu’elle passait une bonne partie de sa paye dans les munitions encore trop chères pour ses revenus aléatoires.

Heureusement, et contre toute attente, c’est Henry qui la sauva une fois de plus de ce mauvais pas. Alors qu’elle lui envoyait régulièrement de ses nouvelles, le barman la chargea d’une mission exceptionnelle. Puis les demandes furent de plus en plus régulières, tout comme les bénéfices qu’elle en tirait furent de plus en plus juteux. C’est de cette façon que la mercenaire devint un peu la femme à tout faire d’Henry. Bien que nos deux protagonistes fussent relativement éloignés l’un de l’autre, ils arrivaient toujours à communiquer d’une façon ou d’une autre. Elle du revoir ses priorités à la baisse et commença à s’entraîner avec un lance pierre fait main. Autant vous dire que l’engin était des plus bancals…

Un peu plus en confiance quant à ses capacités à manier une arme, elle prit alors le risque de chasser pour se nourrir, chose qu’elle ne faisait pas jusqu’alors. En effet, non seulement la dame avait peur de faire plus fuir ses proies que de les tuer, mais en plus, elle risquait également d’utiliser ses balles en pure perte, sans même avoir un os à ronger pour se sustenter. Dorénavant, elle serait gagnante sur les deux tableaux et elle réussirait à économiser un peu plus. Enfin, encore faut il qu’elle arrive à toucher un animal, ce qui n’était pas gagné… C’est bien beau de s’entraîner sur des bouteilles immobiles, mais arriver à toucher une cible mouvante, c’était sans doute un poil plus dur.

Sans s’en apercevoir, elle venait d’augmenter la difficulté de son entraînement d’elle-même. La blonde attendait donc tous les jours que le soleil décline pour partir à la chasse au dindon. Une envie de poulet, ça ne se contrôle pas, que voulez vous ?!
Malheureusement pour elle, ces petits bêtes sont bien plus intelligentes qu’elles n’y paraissent. Et, bien souvent, elle revenait de sa chasse complètement bredouille, l’estomac dans les talons. Ce n’est qu’au bout de plusieurs nuits de traques ininterrompues qu’elle parvint enfin à toucher l’une des maudites bestioles. Son tir, encore et toujours faible, n’avait réussit qu’à assommer la bête. La blonde du donc finir le travail de ses blanches mains et sacrifier le volatile sur l’autel de la faim de la pire des façons qui soit. L’animal avait sans doute souffert le martyr pendant que la mercenaire peu habile n’avait regardé la scène que très modérément, commettant erreur sur erreur.
Malgré tout, la jeune femme se consola bien vite lorsqu’elle senti la bonne odeur de la volaille rôtie au feu de camp. Car oui, elle ne prenait même plus la peine de louer un hôtel et se contenter de dresser un campement prêt des forêts les plus denses.

Le temps suivait son court et chaque jour qui passait était une leçon pour la mercenaire. Elle avait découvert la chasse mais surtout l’indépendance. Elle savait maintenant qu’elle était capable de se débrouiller seule, et ce même dans un environnement aussi hostile… Cependant, elle avait quand même omis quelques petites choses dans sa survie improvisée : les bandits. C’est ainsi qu’elle se retrouva une nouvel fois dans l’embarras, prise par surprise alors qu’elle dormait encore et que seule des braises déclinantes éclairaient –c’est un bien grand mot- les alentours. Un voyageur, sans doute attiré par l’odeur du feu ou encore par sa lumière, s’était approché d’elle sans faire un bruit. Son but ? Simplement la déposséder de tous ses biens. On vit dans l’Ouest ou on y vit pas… Bien heureusement pour la jeune femme, on pouvait dire qu’elle avait un peu roulé sa bosse durant les mois qui s’étaient écoulés et qu’elle avait su faire face à des situations toutes plus saugrenues les unes que les autres.

C’est l’habileté du voleur qui la réveilla. En effet, ce dernier avait la dextérité d’un manchot cherchant à faire un point de croix. Lorsqu’il tenta de faire glisser vers lui le sac que la mercenaire utilisait comme oreiller, il fit lourdement retomber sa tête au sol. Un sursaut d’adrénaline sorti la blonde de sa torpeur en un instant. Elle reprit ses esprits bien violemment et colla une droite dans le visage de son voleur. Surpris, ce dernier n’eut pas le temps de réagir. Il s’attendait sans doute à trouver une brebis égaré qui n’avait ni l’habitude ni l’envie de se défendre. C’était raté. Il détala comme un lapin et ce n’était pas pour déplaire à la blonde qui n’aurait pas su comment réagir s’il était resté à ses côtés.

Depuis ce jour, elle dort sans oreiller ! Quand elle dit qu’elle tirait des leçons de chacune de ses journées, ce n’est pas une blague. Ce jour là, elle en tira même deux. Effectivement, juste après s’être remise de ses émotion et juste avant de partir travailler, elle chercha un coin reculé et plutôt à l’abri des regards indiscret. Elle creusa pendant des heures durant et enterra son sac, ne gardant sur elle que son lance pierre et quelques dollars.
 

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Forte de ses dernières mésaventures, elle commençait à gagner en assurance. Sa personnalité s'affirmait peu à peu et la jeune femme bien sous tous rapports amorçait une réelle métamorphose, un 360° pour devenir une mercenaire digne de ce nom.

Elle n'avait certainement pas les aptitudes à la hauteur de la confiance en elle même, mais peut être fallait il en passer par là pour devenir plus forte et ne plus trembler... Cependant, elle ne pouvait se résoudre malgré tout à balayer d'un revers de la manche son côté intraverti et sage.
Chaque jour qui passait était une lutte contre elle même. Elle ne souhaitait plus jamais retomber dans cette misère qu'elle avait connue auprès de ses parents. Et finalement, elle avait choisit entre ses sentiments d'un côté et son avidité et son ambition de l'autre.

Être quelqu'un de meilleur. Mais que cette notion est, sans nul doute, une des plus subjectives qui soit. Il est d’ailleurs fort probable que ses parents ne l'auraient jamais qualifiée de la sorte s'ils avaient été les témoins de son avatar.

Plus ça allait, et plus elle prenait de la place au sein de cette communauté un peu particulière qu’on appelle les mercenaires. A peine avait elle finit un travail qu’elle en commençait un autre. Pas le temps de s’ennuyer au moins…
Certains auraient pu vous raconter qu’on pouvait parfois la voir s’installer dans une ville, mais elle n’y restait jamais bien longtemps. Le deal était clair, elle rendait la monnaie de leur pièce à quelques malotrus –qui n’étaient pas si différents d’elle à ce jour- et elle repartait vers d’autres horizons. Toujours.

C’était une vie sans attache, sans famille, sans problème. Ceux pour qui elle s’était battue la veille pouvaient se retrouver de l’autre côté le jour même. La blonde devenait de plus en plus vénale et se contentait des friperies qu’elle s’achetait dans chaque ville qu’elle visitait. A vrai dire, c’était même devenu un rituel. Elle ne pouvait plus partir d’une ville sans avoir acheté un petit quelque chose au préalable. C’est de cette façon qu’elle du s’acheter une nouvelle monture, uniquement réservée au transport de son attirail.
Cependant, plus parano que jamais, elle perpétuait cette petite tradition d’enterrer ses frusques dans les déserts arides qu’elle traversait. Elle du même commencer à dessiner une carte, très approximative et surtout incompréhensible pour un profane, afin de recenser toutes ses trouvailles. Ca en devenait ridicule mais c’était sa vie…

Elle n’avait confiance en personne, même pas en ceux qui l’embauchaient le temps d’un duel. Le seul individu de tout l’ouest qu’elle considérait n’était autre qu’Henry, le seul à lui avoir tendu la main.
Un soir, alors qu’elle avait décidé de rester à l’hôtel pour se reposer un peu, elle se pencha pour la première fois sur son cadeau fait par le barman. Un exutoire nécessaire lorsqu’on fait ce qu’elle fait.



Je ne sais toujours pas si j’ai bien fait de partir. Je suis seule.
L’argent ne manque plus maintenant, ni même mes possessions qui s’amoncèlent dans tous les coins de l’ouest. Il faudra bien que je trouve une solution un jour, mais pas ce soir…

Je m’étonne moi-même de ma force de caractère. Je ne pensais pas pouvoir supporter de garder les yeux ouverts face à tout ce que j’ai vu… Face à tout ce que j’ai fait même. Et pourtant, je ne ressens pas de culpabilité. J’ai toujours pensé que ça serait plus dur que ça à accepter. C’est comme si c’était un jeu sans fin. Mais peut être qu’un jour c’est ce même jeu qui causera ma propre fin…

En même temps, un des seuls moments où je retrouve le sourire c’est lorsque j’ai mon arme à la main. Cet instant où je sens toute l’adrénaline parcourir mon corps comme si ma vie en dépendait. Et finalement, ma vie en dépend… Cette sensation grisante de se dépasser. Plus qu’un combat contre la personne que j’ai en face de moi, c’est une lutte permanente contre moi et mes propres instincts, ma propre peur. Et lorsqu’on arrive au résultat escompté, c’est jouissif !

A relire les quelques lignes du dessus, je suis sans doute devenue un poil égocentrique, mais je n’ai pas vraiment eut l’opportunité de ne pas l’être. Peut être qu’un jour je trouverai une ville qui comblera mes attentes et à laquelle je m’attacherai même si j’en doute.
La seule personne qui me tienne plus ou moins à cœur c’est Henry. C’est bientôt son anniversaire d’ailleurs, il faut absolument que j’arrive à dénicher un drapeau des états du nord, quitte à aller le voler dans un des forts que je garde régulièrement.



La mercenaire avait déjà essayé de dérober l'objet tant convoité, mais les autres personnes présentes avaient réduit ses chances à néant. Elle passa toute la soirée allongée sur son lit, les mains derrière la tête et son journal sur le ventre, essayant de trouver une stratégie aussi efficace que rapide sans pour autant y arriver.
Elle s'endormit peu après, toujours aussi bredouille que les jours précédants.
 
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Après plusieurs soirées à garder les différents forts qu'elle trouvait sur son passage, elle réussit enfin à chiper l'objet tant convoité. Il fallait dire que cette fois ci, elle y avait mit les moyens et avait joué de ses charmes pour arriver à ses fins.
En effet, alors qu'elle répétait sans cesse ses innombrables rondes nécessaires et obligatoires pour toucher son salaire, elle tuait le temps à discuter avec les autres soldats présents. Tous semblaient ne se préoccuper que de la sécurité des abords du fort. Les militaires engagés mettaient du cœur à l’ouvrage pendant qu'elle faisait les yeux doux au drapeau des états du nord qui flottait au sommet de l'une des tours. Elle attendrait le moment opportun pour frapper un grand coup.

Puis un jour, elle tomba sur un soldat un peu plus manipulable que les autres à ce qu'il semblait. Son visage normalement si neutre se mit à sourire par moments au fil de leurs discussions. Elle se surprit même à rigoler à des blagues qui se voulaient drôles mais ne l'étaient que de très loin... Ah, ce qu'il ne fallait pas faire parfois...

De fil en aiguilles, les deux soldats en faction prirent leurs rondes en simultanée de sorte qu'on ne pouvait plus voir l'un sans l'autre. La blonde gagnait peu à peu la confiance de l'homme en lui laissant miroiter quelques avantages non négligeables.

Si la première étape de son plan était quasi achevée, la seconde restait loin d'être ne serait ce qu'entamée. Oui, encore fallait qu'elle soit affectée au bon endroit pour être le plus prêt possible de la tour centrale.
Bien heureusement pour elle -et ce fut un simple coup de chance cette fois-, son petit soldat connaissait le Capitaine responsable de l'affectation ce soir là. Dès lors, elle lui demanda d'aller voir le Capitaine afin que celui ci les affecte à l'entrée de la tour centrale. La mercenaire n'avait plus qu'à le baratiner sur le fait qu'ils seraient bien plus tranquilles ici et que personne ne pourrait les déranger. Le jeune homme ne la vit pas venir avec ses gros sabots et se fit avoir comme une bleusaille. Car en plus de se faire manipuler par la blonde, le pauvre homme allait voir son solde divisé par deux, seule solution pour que le Capitaine accepte sa proposition. Ah, s’il avait su !

Le soldat revint alors vers la mercenaire la bouche en cœur. Aussitôt, elle comprit qu’elle avait réussit son coup… Enfin, pour le moment ! En effet, tout n’était pas réglé et le pavillon américain était encore loin d’être dans ses mains. Aussi, elle entendit toute la nuit, jusqu’au petit matin pour agir. Le soldat qui, comme elle, avait passé de nombreuses nuits d’affilées en poste, fini par s’endormir sans avoir eu ce qu’il était venu chercher. La blonde en profita et s’extirpa de son poste pour monter dans la tour, encore entourée par l’obscurité ambiante qui ne durerait plus très longtemps. La mercenaire se devait de faire au plus vite, tout en prenant tous les risques. Et c’est ce qu’elle fit.

Lorsque la jeune femme eut le drapeau à portée de main, elle s’en empara sans demander son reste. Puis, tout doucement, elle fit le chemin inverse jusqu’à son soldat qui dormait encore.
Son cœur battait la chamade tellement elle avait peur de se faire surprendre, mais c’était sa vie maintenant, elle l’avait choisie.

Elle laissa l’homme ronfler jusqu’à plus d’air et quitta le fort en toute hâte, sans jamais regarder derrière elle. La mercenaire avait enfin réussi sa tâche et, en y réfléchissant, ce n’était pas tant parce que ce drapeau était pour Henry que cette mission était si importante pour elle, mais plus parce qu’elle l’avait prit comme un challenge qu’elle se devait de surmonter. Comme pour prouver qu’elle était capable de tout dorénavant.

Les jours avaient passé sans que la jeune femme ne remette un pied dans un fort. Les informations circulaient vite et il y avait fort à parier qu’elle n’était pas la bienvenue, et ça, peu importe le fort. Dès lors, elle continua son périple sans début ni fin à la recherche de nouveaux défis à réaliser.
Le plus souvent, elle traînait dans ces saloons, rendez vous des mercenaires en tout genre. Jusqu’à ce jour… Alors qu’elle chassait les grizzlis dans une forêt assez austère, elle entendit un craquement qui venait de derrière elle. Elle fit aussitôt volte face, pensant avoir une des bébêtes à deux pas d’elle. Mais lorsqu’elle se retourna, elle ne pu que constater une chose, c’est elle qui était en joue.
Son sang ne fit qu’un tour et elle essaya rapidement de se mettre en position afin de riposter. Mais, trop tard ! Son assaillant lui intima de se lever et de le regarder dans les yeux. Elle s’exécuta lentement pendant que son visage se décomposait alors que ses yeux découvraient qui était son « agresseur ». Nul autre que le soldat dont elle s’était servi il y avait quelques jours.


Surprise ?!
lui lança t il l’œil vif. Inutile de dire que tous les pores de sa peau transpiraient la vengeance. Non seulement elle l’avait prit pour un pantin, mais en plus elle était partie comme une voleuse –ce qu’elle était- sans rien lui dire.
La blonde ne répondit pas, son faciès parlait certainement déjà pour elle.


Tu as ce qu’il faut pour m’avoir, alors on va dire que tu as aussi ce qu’il faut pour te battre contre moi.
Le soldat était déterminé, il souhaitait laver son honneur et c’est la raison pour laquelle il l’avait traqué des jours durant. Il l’avait suivit à la trace, la perdant même par moment, mais la volonté était seul maître.

La blonde se redressa et rangea son arme dans son holster dans les règles de l’art. Un nouveau défi l’attendait, mais ce dernier était plein d’amertume sans pour autant qu’elle ne regrette rien.
Les deux jeunes gens, totalement inconscients de se battre dans une forêt pleine de grizzlis, étaient fin prêts. Ils n’attendaient plus qu’une seule chose, le bruit de la montre de poche du soldat qui sonnerait le début du duel.

Lorsque le bruit retentit, les balles fusèrent puis se croisèrent. La fumée commençait à se faire plus dense au fur et à mesure que les coups de feu retentissaient. Puis ce fut un tout autre bruit qui mit fin au duel, un bruit lourd et pesant. La blonde venait de poser un genou à terre, le visage en direction du sol. Si le soldat était restait droit comme un « i » malgré sa légère blessure à l’épaule, la mercenaire elle était bien plus gravement blessée sans pour autant que sa vie ne soit en danger. Car, quand bien même le jeune homme voulait se venger, il s’était attaché à elle et ne souhaitait en aucun cas la tuer, juste lui donner une bonne leçon, ce qu’il venait de faire.

Le soldat, fier et digne, s’approcha de la mercenaire puis se baissa à sa hauteur pour lui glisser quelques mots à l’oreille qu’elle seule pourrait vous raconter. Et alors qu’elle entendait ses mots, elle ne broncha pas. Pas même pour hurler toute la douleur qui était la sienne à cet instant précis. Elle venait de prendre une bonne claque et elle comptait bien apprendre de ses erreurs. Etre aussi sûre d’elle pouvait lui jouer plus d’un tour, et elle venait de le comprendre.
 
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La blondinette mit quelques jours pour se remettre de son dernier duel, autant physiquement que psychiquement. En effet, en plus d'avoir "apprit la vie", elle avait finit par être l'arroseur arrosé et sa fierté en avait prit un coup. Certes il faut être sûr de soi –condition sine qua non pour évoluer dans son « métier »-, mais en aucun cas il ne faut présumer de ses capacités. Aussi, la mercenaire commença à se dire que, plutôt que de profiter des personnes qu’elle rencontrait, mieux valait faire équipe, même ponctuellement. Pour autant, elle ne pensait pas une seconde refouler son côté roublard, juste un peu l’atténuer pour les personnes qui en valaient la peine.

C’est de cette façon que la mercenaire se mit en tête de se rapprocher un peu plus de sa communauté. Elle pensait pouvoir y trouver, si ce n’est des personnes de confiance, au moins des mercenaires pouvant faire un bout de chemin avec elle.
Elle se mit alors à traîner de plus en plus dans les bars mal famés des régions qu'elle arpentait sans plus faire aucun duel. Certains pensaient même que sa courte carrière était maintenant finie et que plus jamais elle ne remettrait un pied à l'étrillé. Que c'était mal la connaître ! Elle qui tentait toujours de dépasser ses limites ne pouvait pas rester les bras ballants à ne faire que vider des bières à longueur de soirées.

Pourtant, elle avait beau fréquenter les mêmes gens qu'elle -oui, on ne mélange pas les torchons et les serviettes et on se demande qui est le torchon...-, elle ne trouvait personne avec qui elle aurait pu faire les quatre cent coups.
Dès lors, elle se décida à consulter régulièrement la liste des fugitifs recherchés dans l'espoir d'empocher le gros lot. Quitte à ne pas trouver un ou deux camarades de jeu, autant faire fortune.

La blondinette se mit alors en chasse d'un homme dont elle ne connaissait même pas le nom. Elle avait reçu un vague portrait robot dessiné au fusain et sans doute bien loin de la réalité. Bien heureusement, le croquis était accompagné d'une description assez sommaire de l'homme recherché, et on pouvait dire qu'il avait quelques signes particuliers bien atypiques.

Après plusieurs soirs de recherche ininterrompu -le fugitif ne se montre que la nuit- elle finit par trouver des traces de passage réguliers qui avaient été comme effacées. Elle traqua donc le fuyard pendant plusieurs jours sans que cela ne mène à rien. Soit il était très rusé, soit elle n'était pas du tout fait pour être une trappeuse, soit encore c'était un animal qui se jouait d'elle.
Aussi entêtée et obstinée que le bourricot qui lui servait de caravane d'époque, elle ne lâcha pas prise pour autant, ayant retrouvé un réel intérêt dans ce qu'elle faisait même si elle était toujours esseulée qu'au début.

Puis, ce fut lorsque le fugitif commit sa seule et unique erreur que la blonde l'eut au tournant. Alors qu'elle se cachait dans tous les fourrés qu'elle pouvait trouver, sa cible du prendre le risque d'allumer un feu afin de se nourrir un peu plus décemment. Elle bondit alors de derrière les fagots, espérant lui faire manger les pissenlits par la racine (ben quoi ?! Ça nourrit son homme, faut pas croire tout ce qu'on raconte !).

Le rouquin -car il l'était- ne fut pas plus surpris que ça à vrai dire. On pouvait même retrouver en lui la même assurance que chez la mercenaire. Ce même petit air de défi, en permanence.
Pour autant, ça n'empêcha pas la mercenaire de dégainer son arme rapidement alors même que l'homme qui lui faisait face continuait tranquillement à dépiauter les pépins de sa tomate récemment achetée. Elle en fut décontenancée au plus au point. Comment pouvait il avoir l'aplomb qu'elle arborait habituellement ?

C'est à ce moment précis que la doctrine bien célèbre "vivre ensemble ou mourir seul" s'imposa à elle. Elle resta immobile, prostrée même sans plus savoir que faire. L'homme la sortie bien vite de sa torpeur.


Tu viens pour la prime ? T'es pas la première t'sais ?! Tu seras pas la dernière non plus dit il alors que son sourire s'étirait de plus en plus. Il ne faisait que la provoquer et ça la mettait hors d'elle.
Cependant, elle commençait à se dire que toute chose avait une raison d'être et qu'elle n'avait sans doute pas croisé sa route par hasard. Après tout, méritait il seulement sa prime ? Et puis, il lui ressemblait tellement, cette même prétention. Peut être était elle pire même !
Quelque chose l'empêchait de réaliser son contrat, c'était comme se tirer une balle dans le pied.

Elle finit par s'assoir à côté de lui, sans un mot, encore sans doute abasourdie par la rencontre qu'elle venait de faire. Car finalement, s'il y avait bien dans tout l'ouest quelqu'un avec qui faire les quatre cent coups, c'était bien lui !

Le temps suivait son cours et la blonde n'avait pas quitté l'irlandais. Ils commençaient même à accomplir quelques méfaits ensemble. Rien de très grave, des petites arnaques, des menus larcins.
Elle savait très bien qu'une prime était sur la tête de son acolyte, c'est d'ailleurs ce qui poussa les deux jeunes gens à établir des tours de garde. Pendant que l'un dormait, l'autre guettait le moindre chasseur de prime qui pouvait pointait le bout de son nez.
Et, au petit matin, lorsqu'ils étaient tous deux réveillés, ils montaient des plans plus rocambolesques les uns que les autres. Le pire dans toute cette histoire, c'est qu'ils fonctionnaient. En effet, la mercenaire jouait de son charme naturel pour appâter la clientèle, mais également de son habileté à être un parfait charlatant et ainsi se fondre dans la masse. Elle arrivait à faire avaler les pires couleuvres qui soient, c'était comme un jeu pour elle. La jeune femme arrivait même à faire passer de l'urine de bison pour un remède universel. Ou pire, une patte de dindon saigné à blanc pour un élixir de puissance et de dextérité.

Pendant ce temps là, l'irlandais -qui s'éloignait le plus possible de la blonde qui mettait tout en scène de son côté- jouait les cobayes sur lequel toutes les potions marchaient à merveille.
Alors qu'il simule une crise de foi, il se ravigote bien vite après avoir bu un des mélanges écœurant de la blonde. Ou... Alors qu'il vise comme une taupe en plein jour, il finit par dégommer toutes les bouteilles alignées en un minimum de tirs s'il vous plait ! Que de l'arnaque et du blabla pour voler un peu -énormément- d'argent aux naïfs et crédules de la région.

Seul inconvénient de leurs petites magouilles, il fallait chaque jour changer de terrain de jeu. Les mécontents devaient sans aucun doute possible revenir sur les lieux du crime pour avoir quelques explications qu'ils n'auront jamais... Au grand dam de leurs portefeuilles.

Bref, les deux compères s'entendaient comme larrons en foire et ça n'était pas prêt de s'arrêter... D'accord la jeune femme continuait ses petites manipulations en tout genre, cependant, elle ne se moquait plus de n'importe qui dorénavant, et surtout, elle avait trouvé un alter ego parfait pour ce genre de missions sans aucune pitié ni regrets.
 
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