Le journal de Joe Staline

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DeletedUser

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A peine débarqué de Russie, j'ai décidé de tenir un journal intime.

En voici la première page

"Venir de la Grande Russie sur le nouveau continent... un rêve.
Et pourtant, je me retrouve ici, tout autant exploité que dans mon pays natal ! Cueillir du tabac et du coton, garder des porcs, nettoyer des étables. Exploité ici, exploité ailleurs.
Non, décidément il faut que ça change, la révolte gronde en moi.
Un jour je serais à la tête de travailleurs de tous les pays, des noirs, des femmes, des mexicains, des ouvriers.

Et tous vivrons libres sous mon joug d'acier, heureux de m'obéir au doigt et à l'œil, sous ma direction éclairée de despote impitoyable.

Mais pour le moment, travailler dur est mon seul soucis, pour pouvoir enfin m'acheter le couteau que je mettrais entre mes dents.

Vous entendrez parler de moi."
 
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DeletedUser

Invité
Vous entendrez parler de moi... Tu parles !

Cueillir des baies, vendre des journaux, garder des moutons. Et tout ça pour des salaires de misère, une poignée de farine et de haricots, pour dormir dans un débarras en payant sa paillasse une fortune. Voila ce qu'on appelle le nouveau monde. Belle Arnaque.
"Samvainaire" comme disent certains indiens pour marquer leur réprobation face à une trop grande injustice sociale qui n'a que trop durée.

En Ukraine, quand Tonton Vania nous parlait de cette terre ou coulais le miel et pleuvaient les dollars, je crois qu'il rêvait tout éveillé le vieux... ou bien encore qu'il se foutait froidement de notre gueule. Bref.

En tout cas, maintenant j'y suis, j'y reste. Et si je reste, je ferais changer les choses.
J'ai vite compris comment "le système" fonctionne ici : il faut bosser pour survivre, et notre travail enrichi seulement le patron. Être exploité au bénéfice d'un seul.
Moi je vois les choses autrement : exploiter les gens aussi, il n'y a pas de raison que ça change, et puis le peuple, s'il n'est pas abrutis de travail, se met à penser et c'est le début des emmerdes.
Sauf que moi je ne vais pas les exploiter au bénéfice d'un seul, mais les exploiter au bénéfice de tous.
Bon, dans la réalité, ça ne change pas grand chose, c'est moi qui in-fine me remplis les fouilles, c'est vrai, mais tant qu'a faire trimer les gens comme des ânes, autant leur faire croire qu'il y a un but final à tout ça.
ça motive le prolo.

Bon, en attendant je vais aller torcher le cul des poules pour réfléchir à tout ça.
 

DeletedUser

Invité
Et si je reste, je ferais changer les choses.....
Putain, ce que je peux en dire des conneries quand j'ai mes accès de mégalomanie.

Ce qui n'est pas prêt de changer, c'est le fait que torcher le cul des poules, c'est vraiment crade, en qu'en plus ces saloperies te piquent la main avec leurs satanés becs. C'est pointu et ça pique. Si j'ai déjà du mal avec des poules, je peux rayer duelliste et à fortiori soldat de mes futurs activités professionnelles.
Bref, on verra ça en temps voulu.

Sinon, pour la révolution, c'est pas encore pour demain : Je suis allez au saloon, là ou on vous file du boulot, que je rebaptiserais "bourse du travail" quand je serais devenu "le maitre"... disons plutôt "le guide" de ces contrées peuplés d'abrut... de camarades.
Oui, "guide" ça fait moins autoritaire que "maitre", même si c'est strictement la même chose. Magie des mots.

Donc à la bourse du travail, je repère un indien... ce que moi j'appelle "un camarade autochtone brutalement exploité par des colons petits bourgeois avides de profits" et lui explique rapidement la lutte des classes et la nécessité d'inscrire ses revendications sociales dans le cadre d'un rapport de force avec le patronat et les colons, bref tous les basiques que je sort aux paysans, aux peignes culs et aux sauvages alcolos que je croise.
Je lui paye des coups, il me paye des coups, je lui parle de révolution, lui me parle de ses difficultés quotidiennes à s'intégrer au monde des blancs alors que ce pays c'est quand même chez lui à la base, et on boit encore, encore.

Lendemain gueule de bois,avec l'indien qui me file une liste de commissions : tabac, sucre, haricots, dindon, et même une plume de corbeau. "et un coup de mocassin dans le dèrche si tu te magnes pas le tronc" c'est-il permis de préciser. Je me suis parait il engagé devant témoins à faire tout son boulot. Ses témoins : un shérif et un barman.
Que je fut totalement ivre n'est apparemment pas un motif suffisant pour rompre ce contrat " du moins pas dans ma ville" a ajouté le shérif qui officie aussi en tant que juge et bourreau à titre bénévole, pour le plaisir de servir, si j'ai bien saisie toutes ses explications.
Il est maintenant clair que je suis un opprimé.

"la révolution c'est pour les feignants"... c'est ce que m'as dit l'indien en m'indiquant du doigt le champ de canne à sucre. ça a fait marrer le shérif et le barman.
j'ai comme l'impression confuse de m'être fait salement entubé.

Putain de pays...
 
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