Textes - Concours Role-Play Juillet 2010

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DeletedUser

Invité
Texte 20

Nous sommes au XIXème. Tout le Far West est occupé pas les Cowboys. Toute ? OUI ! Un village peuplé d’irréductibles Ouvriers n’arrivent plus à résister à l’envahisseur. Et la vie n’est pas facile pour les garnisons d’argents et d’outils retranchés dans plusieurs des quartiers de New York …

Aujourd’hui vous tombez dans un mauvais jour : un des quartiers de la ville vient de se faire cambrioler, ils ont volé tous les sous de la banque… Mais heureusement, Luck, shérif de la ville toujours suivi par ses deux chiens, Olive et Tom, mais Luck n’aimait pas leurs nom, il les trouvait trop à l’Européenne alors il donna un surnom à chacun : il choisit Columbus pour Tom, tout simplement parce qu’il venait de Columbia … et pour Olive se fut un peu plus difficile, mais il réussit quand même à trouver un surnom, qui fut Mary ; il le trouva, par hasard, en écoutant ce qu’il disait a sa femme : qu’il venait de Maryland. Après cette anecdote, nous retrouvons nos trois personnages où ils commencèrent l’enquête. Tout d’abord arrivés à l’endroit du carnage, ils se mirent à chercher des indices pour savoir si c’était des sioux ou des hommes blancs. Olive se mit à hurler qu’il avait trouvé un indice, suivi de peu par Tom … cherchant toujours à être le meilleur aux yeux du shérif. Olive n’avait pas trouvé d’indice, juste une bouteille de whisky cassée en mille morceaux. Tom, lui, avait bien trouvé un indice : une plume … accrochée sur une des épines d’un cactus. Nos chers inspecteurs trouvèrent maintenant qui ils devaient traquer.

En marchant dans la ville, le shérif trouva beaucoup de traces de sabot de chevaux… il savait que ses ennemis étaient partis vers l’Ouest. De retour à la prison de la ville, il appela ses deux adjoints et d’un « Nous partons », bref et sans appel, leur signifia qu’ils devaient se préparer rapidement.

Luck mit tout d’abord ses « Bottes de cheval noires », puis son « Manteau noir », et pour ne pas attraper d’insolation, il mit tout simplement son « Chapeau de Cow-Boy noir ». Son fils arriva et lui donna le présent qui provenait de la femme qu’il aimait : un magnifique collier qui représentait un « Bison en or ». Il partit dans son paradis : l’armurerie, où il prit tout simplement une « Butline précise » qu’il rangea délicatement dans son étui et plaça dans son dos sa « Winchester précise ». Maintenant que tout son équipement était prêt, il se mit en route vers l’écurie où son brave destrier, un « Quarter Horse », l’attendait avec impatience.

Fin prêt, nos trois inspecteurs se mirent en route vers l’Ouest, pour se venger et peut-être récupérer leurs biens. Le voyage commença enfin. Mais notre shérif ne va pas être tranquille pendant ce dur voyage, ces deux larbins se mirent à raconter leurs « grandes » aventures qui était toutes aussi fausses les unes que les autres. Il en avait plus qu’assez de leur concours perpétuel qui avait pour but de lui montrer qui était le meilleur… Croyaient-ils vraiment qu’il était assez stupide pour croire leurs histoires ?! Une cinquantaine de jours passèrent toutes aussi longues, et tout autant pénibles pour ce cher Luck, qui devait supporter ses deux imbéciles - il faut le dire - d’adjoints. Heureusement, le shérif ne dut subir ces pénibles discours qu’une vingtaine de jours puisqu’après, ces deux larbins avaient trop soif pour continuer à parler. Ce fut une grande joie pour notre héros.

Donc, au bout de ce long voyage, ils aperçurent de la fumée. Caché derrière un gros rocher, avec Mary et Columbus légèrement en retrait, notre shérif vit la tribu « des orteils gelés » en train de savourer de bons cigares volés à leur ville tant aimée : New-York. Trop excité pour attendre, Columbus sortit son « Revolver d’armée précise » et se mit à tirer n’importe où, suivi pas son camarade qui, lui, dégaina son « Fusil de percussion précis », ne voulant toujours pas laisser son « adversaire » prendre un avantage aux yeux de Luck. Mais le shérif, en ayant marre, les laissa attaquer le camp, et vit très rapidement que ses deux adjoints n’étaient pas de taille contre toute une tribu et qu’ils s’étaient fait capturés par la tribu. Ne pouvant rester assis là devant cette attaque désastreuse, il attendit le soir pour les prendre par surprise. Le soir venu, Luck sortit de son étui sa « Butline précise », avec laquelle il tua toutes les sentinelles.
Rentré dans le campement, il se fit tout discret, et tua encore quelques orteils gelés. Arrivé devant la tente du chef, il savait qu’il ne fallait pas faire de bruit, car le sage de la tribu n’était jamais loin, il posa délicatement ses deux armes à terre après leur avoir fait un baiser porte-bonheur sur leur manche. Résigné à rentrer dans la tente, il le fit sans tarder, armé de ses deux points il rentra mais plusieurs hommes l’attendaient, assis sur leurs tapis.
Le chef commença à prendre la parole :

« Bonjour homme blanc, que me vaut ta visite ? Voudrais-tu que je te rende tes deux compagnons ? » Questionna le chef, en claquant des doigts. Deux hommes arrivèrent avec les deux larbins.
« Je ne suis pas venu ici que pour eux, je suis là aussi … pour vous demander pourquoi avoir volé dans notre quartier ? répliqua sans tarder le shérif.
-Nous avions besoins de nourriture car les plaines sont presque vides, d’argent parce qu’aucune ville ne nous donne rien alors que nous devons acheter plein de chose et pour finir d’arme pour nous défendre, expliqua le chef.
-Mais pourquoi ne pas avoir demandé avant de voler ? interrogea le shérif.
-Nous volons car c’est notre nature, les dieux ont accepté ce que nous faisons, alors nous continuons, prononça le chef.
-Hum … soit alors, je suis venu ici pour reprendre les biens de ma ville, veuillez me les rendre ou je devrais tous vous tuer !!! déclara le shérif avec colère.
-Ne t’énerve pas, homme blanc, nous te rendrons tous les bien de ta ville, mais bien sûr avec une condition … imposa le chef
-Laquelle ? rétorqua le shérif.
-Donnez-nous à manger, et nous vous laisserons en paix, et vos hommes seront vivants, dit clairement le chef.
-Hum … j’accepte votre condition.

Sur cette dernière phrase, le chef fit libérer Mary et Columbus. Ces deux hommes, trop intimidés par tous ces peaux-rouges, restaient la tête baissée. Restés derrière leur chef, ils écoutèrent la longue discussion de paix entre la tribu des orteils gelés et leur ville. Enfin finie, Luck leur laissa finalement ce qu’ils avaient volé en signe de victoire de la paix. Le retour fut comme le départ, aussi pénible pour notre shérif qui, à force d’en avoir marre, mit des bouchons pour ne plus les entendre, quel soulagement … Arrivés aux portes de la ville, Colombus et Mary crièrent qu’ils avaient réussi, que sans leur aide, le shérif ne serait point de retour parmi-eux !!! Luck fit une abnégation, et ne dit rien … Il rentra chez lui, s’assit sur un canapé, demanda à sa femme de lui servir un bon verre de whisky. Elle lui apporta et … BOOM plus rien, une coupure dans notre aventure, la suite peut-être dans le prochain évènement !
 

DeletedUser

Invité
Texte 21

- « Steve! La banque vient d’être attaquée. »
Se détachant sur le rectangle blanc de soleil de la porte d’entrée, les portes du saloon crièrent leur indignation d’être réveillées pendant les heures chaudes de la journée.
Jesse Woodson venait de rentrer dans le bouge, les yeux hagards, laissant dans la rue au milieu d’un nuage de poussière son cheval hennissant.
A l’ouverture de l’établissement, deux individus, un homme et une femme, bon chic bon genre s’étaient présentés, et en moins de temps qu’il n’en faut pour boire une bière fraîche, avaient raflé le butin des coffres. Un paquet d’argent.
- « Pu…. » lança Steve Mc Cormick. « On part à leur poursuite, va chercher Léa Moses.
- Quoi ? Tu ne vas pas emmener cette grognasse avec nous ! »
Depuis des générations une guerre de tranchées divisait les Moses et les Woodsons pour des raisons que plus personne ne connaissait. Pour couronner le tout, la belle avait éconduit Jesse au dernier bal des foins.
- « Laisse tomber Jesse, Léa est la première gâchette du comté et sûrement la plus intelligente, alors tu colles tes amours fanées sous ton chapeau et tu fais ce que je te demande. Tu sais bien que tu es mon meilleur ami, et que tu n’as pas ton pareil pour suivre une piste. »

Une demi-heure plus tard devant la mairie le trio de chasse sellait les chevaux. Un groupe éparse et curieux se tenait là, échangeant des commentaires sur la façon de procéder. D’autres, essentiellement des hommes, se contentaient, les yeux plissés sous leurs chapeaux cabossés, de contempler la plastique de Léa. C’était une belle fille orpheline de 26 ans que la vie n’avait pas épargnée et qui avait modelé son caractère à l’image de son corps. Elle aurait pu choisir le paradis que lui avait proposé Bob Suret le directeur de la compagnie minière, mais une vieille rancune liée à la disparition de ses parents le lui interdisait. Lorsqu’elle avait à peine 12 ans, son père, l’instituteur de l’école avait été accusé d’entretenir une relation trop amicale avec la fille de Mr. Baldwin, avocat de son état. La ville entière les avait rejeté. Deux ans plus tard le couple avait disparu laissant Léa chez une cousine lointaine. On supposa que l’avocat avait fait appliquer sa propre justice.

Steve donna le signal du départ. Volte face des chevaux, quelques applaudissements et le trio se mit en route. Des témoins affirmaient avoir vu les voleurs partir vers l’est. En tête du cortège, Jesse semblait suivre une piste, plié en deux sur son cheval, les yeux rivés sur le sol caillouteux.
32 ans, grand gaillard musclé de 1 mètre 87, mais un visage qui aurait fait fuir un iguane. C’était un bon garçon, arrivé de nulle part, on suppose moitié indien moitié mexicain, et toujours le premier à vouloir déboucher une bouteille de whisky.
Léa se tourna vers Steve une main sur la croupe de son cheval, le buste tendu et les yeux pleins de soleil.
- « Tu as une idée sur les auteurs de ce casse » Question idiote seulement destinée à engager la conversation avec lui. Léa aimait bien Steve, je veux dire aimait Steve. C’était le seul homme de la ville qu’elle appréciait, peut être parce qu’il était arrivé après les événements tragiques, et aussi pour son allure de charmeur involontaire et désinvolte.
- « Tu parle pour rien dire Léa » Le regard assassin de Jesse aurait pu foudroyer un cactus.
- « Il vaut mieux raisonner Jesse, plutôt que regarder des traces inexistantes qui ne t’apprendront rien.
- Ça suffit vous deux on a un boulot à faire alors on le fait ! C’est vrai que l’on n’a pas beaucoup d’indices et qu il est peut être préférable de réfléchir plutôt que de courir le désert inutilement.
- C’est ça prends sa défense, il est vrai que je n’ai pas d’aussi belles jambes qu’elle.
- Arrête tes conneries Jesse, pour le moment on est en chasse et je fais mon travail avec abnégation et sans arrière-pensée. »
La journée se passa en chamailleries, Jesse trouvant des indices fictifs pour se faire valoir auprès de Steve et Léa échafaudant des théories scientifiques sur les auteurs de l’attaque qui se seraient appuyés sur un complot des entreprises minières en déconfiture, prêts à tout pour retrouver des liquidités. Des casseurs « bon chic bon genre » en quelque sorte.
A l’horizon les montagnes de pierre tendues vers le ciel brûlaient sous une vapeur de nuages orange comme pour repousser la fin de la journée. La petite troupe préparait le campement pour la nuit. Quelques coyotes squelettiques faisaient les cent pas dans l’espoir de récolter un os à ronger.
Les bottes avaient été retirées. C’était l’heure de la récréation pour les orteils meurtris. Léa avait renvoyé Jesse dans ses cordes prétextant que c’est les femmes qui font la cuisine, du coup il s’était empressé d’allez enlever la selle du cheval de Steve. Il l’avait pansé, flatté la croupe et examiné ses sabots. Steve s’amusait de la situation, tout en roulant méticuleusement une cigarette qui ne ressemblait à rien d’ailleurs. Ses doigts étaient aussi longs que maladroits. Il aimait bien Léa, mais son attitude était plutôt protectrice. Le lard fumé pleurait en se tordant sur les braises, les fayots se noyaient au milieu des bulles de sauce et une bonne odeur de café tentait de réchauffer la fraîcheur du soir.
- « Au fait où était Léa pendant le braquage ? » La question de Jesse à Steve fendit la pénombre comme l’attaque d’un serpent métallique. Une branche chaude se brisa dans le brasier déclenchant des volutes d’étincelles sur le ciel noir. Seul un grillon daigna répondre.
- « Et toi face d’iguane tu étais où ?
- On arrête tout, vous êtes dingues tous les deux, c’est l’heure de dormir, demain on rentre.
- Quoi ! déjà ! » Dans la pénombre les yeux écarquillés de Jesse ressemblaient à deux lunes blanches. « Mais on n’a pas encore de piste, et si l’on compte sur les élucubrations de Léa on est très mal.
- Justement on a rien, et je pense que tes gesticulations qui tentent de prouver que l’on suit des traces n’ont qu’un but, c’est d’attirer mes bonnes grâces pour que je te nomme premier adjoint.
Le rire de Léa déchira la nuit en emportant un vol de vautour. Elle se renversa en arrière, les mains sur le ventre, les genoux repliés, la bouche grande ouverte, les yeux fermés d’où ruisselaient deux perles de larme.
- « Elle est trop bonne celle-là Steve.
- Ecoute Léa tu n’as rien à dire, Jesse a raison tes théories sont plus que vaseuses. On dort. »
Jesse et Léa se regardèrent à travers la nuit dans un long silence.
Tout était dit pour ce soir, tout le monde se retourna sous sa couverture les pensées remplies de haine.

Lorsque Steve ouvrit les yeux le cercle rouge du soleil qui se levait à l’horizon semblait vouloir manger un arbre mort. Le feu n’était plus que fumée et le sol commençait à lâcher ses ondes de chaleur. Léa n’était plus là. Steve se dressa d’un bond et réveilla Jesse. Personne à droite, personne à gauche.
- « Je te l’avais dit, c’est elle qui a fait le coup !
- Tais toi… Ecoute, par là ! »
Un léger bruissement d’eau venait de derrière un monticule de rochers. Doucement, les deux hommes le contournèrent, et ce fut leur plus beau réveil de l’année. Tel un tableau de Botticelli Léa était là, dévoilant les courbes de son dos et la naissance de sa taille dans la lumière des vapeurs tremblantes de la rivière.
- « C’est à votre tour de faire le café, après je vous laisse la salle de bain si vous savez ce qu’est une salle de bain » lança-t- elle sans se retourner.

Pas un mot ne fut prononcé pendant le retour. Les chevaux traînaient leurs sabots dans la poussière chaude. Mauvaise journée. Steve avait pensé emmener Jesse et Léa pour que des liens d’amitiés se nouent entre eux afin d’oublier les vieilles histoires du passé, mais Jesse jalousait l’amour que portait Léa à Steve et Léa n’appréciait pas l’amitié des deux hommes.
Au détour d’une colline la ville apparut enveloppée de son écharpe du soir. Le pas semblait plus lent, comme si l’on ne voulait pas rentrer. Les chevaux et les cavaliers baissaient la tête. Dans la grand -rue les gens s’étaient massés sur le passage de la petite caravane pensant voir les voleurs. Les chuchotements gagnèrent la foule puis ce furent les quolibets et les injures. –« On n’est pas
protégé dans cette ville, on paie un shérif et des adjoints pour rien, en plus des femmes, elle ferait mieux de travailler au saloon… Etc. »

Comme à son habitude Steve mit lentement pied à terre, épousseta son cache poussière et son regard acier enveloppa la foule.
- « Rentrez chez vous » Tout le monde baissa la tête et s’en retourna vaquer à ses occupations. On ne s’opposait jamais à Steve.
- « Salut Léa, bye Jesse demain sera un autre jour. »
Jesse se dirigea vers le bar et Léa chez elle. Lentement elle monta les marches de son perron, ouvrit la porte grinçante et se laissa tomber sur le lit, les yeux perdus dans le vague, elle s’assoupit.
La chambre était baignée par la lumière bleue de la nuit et lorsqu’elle se réveilla, une bougie tremblotante dessinait des ombres mouvantes sur les rideaux. Elle se redressa sur ses coudes, intriguée. Qui a pu déposer cet objet ? Elle se leva et s’approcha lentement comme une chatte en chasse. Sous le bougeoir pleurant de cire un papier plié. -Pour l’affaire qui t’a occupée ces deux derniers jours, soit à 2 heures à la vieille chapelle de la trouée Morgane.

Il ne lui fallut pas longtemps pour rejoindre la vieille église. Pied à terre une main sur son colt, l’autre sur la bride du cheval, son regard perçant scrutait la pénombre. Une brise légère peignait ses cheveux et la crinière de Jaronne. Un couple de hiboux assistait à la scène, les yeux ronds d’étonnement. Un bruissement du côté d’un buisson de genévrier. Léa resserra les doigts sur la crosse nacrée de son colt. Elle devina comme un voile blanc semblant flotter au dessus des herbes folles de la colline, il se rapprochait, léger comme un elfe. Dans la pénombre un visage se dessinait, buriné et beau …
- « MAMAN » Léa s’était jetée à la rencontre du mirage qui l’enveloppa. Le visage collé sur l’épaule de sa mère, à travers ses larmes de joie apparaissait comme derrière une vitre martelée la silhouette droite et fière des son père.
- « C’est nous qui avons cambriolé la banque. Pourquoi ce jour ? Après avoir spéculé et ruiné les compagnies minières Mr Baldwin venait de déposer son argent à la banque pour partir au Canada. Il est fini maintenant.
- Et moi, vous m’avez abandonnée ?
- Oui, on ne pouvait pas rester, les Baldwins voulaient notre peau, nous sommes partis en Europe, mais on ne t’a pas laissée seule, Steve est un cousin que nous t’avons envoyé, mais il n’est pas au courant du casse. Nous t’emmenons et lorsque nous serons à l’abri nous le préviendrons pour qu’il nous rejoigne. »

La nuit était froide, un corbeau traversa les branches, Léa frissonna, mais elle avait chaud au cœur, son armure de haine s’envolait emportée par le vent, elle était redevenue une petite fille, la petite fille de ses parents.
 

DeletedUser

Invité
Texte 22

Le soleil du matin éclaira doucement ma chambre et un rayon finit par arriver directement sur mon visage, me réveillant.
Je m'étirai doucement, bien décidé à profiter de ce beau dimanche d'été à flemmarder, me rendre au bord du lac du parc central et pique-niquer. Je me levai et allai préparer mes pan cakes du matin.
Je n'étais pas encore habillé quand j'entendis frapper à la porte.

*Pfff... même durant mes repos je ne peux pas être tranquille cinq minutes!*

J'enfilai rapidement une tenue plus descente en ayant pris soin de crier "J'arrive!!"
J'ouvris la porte et découvrit Buffalo boulle, le coursier du poney express. Il ne dit mot et se contenta de me remettre un pli.
Je le remerciai et allai m'installer devant mon bureau pour découvrir le message qui m'était adressé. Celui-ci m'était envoyé par le maire Rudilf Juliano :

"Rendez-vous -stop- à 9 heure -stop- dans mon bureau -stop-"

*Eh m..ince ça sent les ennuis.... je sens que je vais encore devoir faire preuve d'abnégation au profit de la ville!*

Je pris rapidement une collation et m'habillai.
Je sortis précipitamment cette maison que j'avais construit de mes mains. Je pris la petite rue commerçante, prenant tout de même le temps de regarder les arrivages chez le tailleur et admirant ainsi un magnifique Stetson tout droit arrivé du Texas.
Je saluai l'armurier, occupé à rentrer les caisses de couteau, fleuret et autres épées, c'est qu'il était reconnu pour la perfection de ses armes blanches. Certes, il y avait beaucoup d'autres commerçant dans New York, mais je tenais à mon quartier et sa légendaire tranquillité.

Arrivée devant la mairie, je me surpris à souffler, comme si j'avais besoin de courage pour rencontrer le maire. Je pénétrai dans les locaux prestigieux et me dirigeai sans mal en direction du grand bureau de monsieur le maire.
Je frappai à la porte et après quelques secondes j'entendis un "Entrez!". Je poussai la lourde porte en bois et j'avançai devant le bureau de premier homme de cette ville.

"Bonjour shériff, je vous attendais. Je viens d'apprendre que des malfrats ont dévalisé plusieurs banques de la ville et je tiens à ce que vous vous occupoez personnellement de l'affaire."
J'allai pour répondre lorsqu'il reprit sans même me laisser dire un mot.... *C'est pas un politicien pour rien celui là* songeais-je.

"J'ai confiance en vous seul dans cette ville.... Je vous laisse carte blanche".

Il s'arrêta et replongea la tête dans ses dossiers. Je compris que je n'avais pas le choix et que le mieux pour moi était de me dépêcher de sortir et de faire ce qu'il venait de m'ordonner. Je reculai et sortis sur la pointe des pieds du bureau.Je me rendis tout d'abord au saloon tout proche, c'est que j'avais bien besoin d'un remontant pour diriger cette sacré mission et surtout je savais que j'y trouverais forcément mes adjoints...en plein travail.
Je rentrai, Henry, qui me connaissait par cœur, me vit et me servit immédiatement une bonne rasade de Whisky.

"Bonjour Shériff, vous avez l'air soucieux?"


"Bah c'est que...oui...un peu...mais ça va aller, merci Henry."


Je bus mon Bourbon tout en réfléchissant. C'est alors que mes deux adjoints entrèrent.

Arturi Brachetto était plutot longiligne et sa houpette ne lui donnait pas l'air sérieux que l'on peut attendre d'un homme de loi mais c'était un pro de la filature.
Il ne revait que d'une seule chose... devenir shériff à la place du shériff.

Mais ça n'était rien à côté de mon autre adjoint qui entrait à ses cotés :
Picolo Sarkosky était de petite taille et plein de tics mais pétri d'ambition... il voulait devenir le premier président noir des Etats Unis ce qui pour un blanc serait forcément difficile. Son plan de carrière était déjà tout traçé, il voulait prendre Devenir ministre de l'intérieur et son plan de carrière le faisait tout d'abord passer par la place de Shériff de New york.
Pour cette raison je ne lui tournai jamais le dos mais son énergie débordante en faisait un adjoint des plus efficaces.



"Henry, tu ne leur sers rien aujourd'hui nous avons une mission importante."

Les deux me regardèrent d'un air éberlué et se regardèrent.

Le mexicain osa prendre la parole

"Bonyour la belle, dé quoi nous parles-tou? Tou as vraiment bésoin dé deux ivrognes comme nous?"

Je souris, c'est que je ne me lassais jamais d'entendre cet accent.

"Oui, j'ai besoin de vous deux et vous ne pouvez pas me refuser votre aide."

Les deux se mirent au garde à vous et me sourirent. Et en même temps, ils dirent

"Avec plaisir, la belle."

Nous sortîmes de l'établissement, mes deux protecteurs de chaque côté me tenant le bras et me tirant chacun d'un côté. D'un coup, je me demandai quelle idée j'avais eu de choisir ces deux dragueurs de première mais en même temps, je les adorais. Je sellai ma jument blanche. Le capitaine grimpa sur son quater horse tandis que le mexicain enfourcha son âne. Je les envoyai en direction de l'ouest dans la ville voisine. Je savais que ça me laisserait le temps de prendre quelques informations sur cette histoire de hold-up et de les rejoindre. De mon côté, je pris toutes les informations possible auprès des témoins. Je compris qu'ils étaient au nombre de quatre, de tailles différentes et qu'ils avaient pris la direction de l'ouest.
Une heure plus tard, je rattrapai mes deux compagnons. Ils étaient déjà arrêtés sur le bord du chemin en train de se disputer. J'arrivai à leur hauteur et découvrit l'âne du mexicain tranquillement en train de brouter un cactus et le capitaine de crier

"Mais bon sang, tu n'aurais pas pu prendre une autre monture? Comment veux-tu que nous aidions ma belle si tu n'avances pas?" Et au mexicain de rétorquer
"Comment ça ta belle? C'est ma belle tou yeux dire!!"

Je faillis tomber de ma monture moi-même en entendant les propos de ces deux-là. Je me rendais seulement maintenant compte de l'attachement qu'ils me portaient.

"Bon, vous avez fini tous les deux? On a une mission à remplir et il ne s'agit pas de moi pour le moment. Allez, hop, tous les deux en selle et on y va."

Je partis devant, prenant soin de vérifier sans trop le montrer qu'ils me suivaient. Je m'arrêtai au premier relais que nous rencontrâmes et demandai au mexicain de troquer sa monture contre une un peu moins têtue.

Notre groupe avança donc de villages en villes à la recherche d'information sur les brigands. Les enfants que nous croisions étaient contents de pouvoir nous aider et nous indiquaient fièrement le chemin à suivre. J'obtenais de plus en plus de détails et je savais maintenant qu'ils portaient tous la même tenue à savoir une chemise verte.
Après avoir chevauché toute la journée, nous passâmes en fin de journée à proximité d'un campement indien. Je décidai de laisser mes deux acolytes quelques minutes pour aller voir de quel campement il s'agissait. Je connaissais très bien un chef indien mais je savais aussi que les armes à feu de mes adjoints ne seraient peut être pas les bienvenues dans un campement inconnu. D'autant que tous les deux avaient la fâcheuse habitude de dégainer au moindre bruit et d'autant plus lorsque je me trouvais à leurs côtés. Je fus toute heureuse de constater que c'était bien la tribu de mon ami qui était installée. Je descendis de cheval et alla embrasser celui qui était pour moi "un grand sage". Je lui racontai brièvement la mission qui m'avait été confiée et les deux compères qui me tenaient compagnie.
L'indien se ficha de moi et nous invita à passer la nuit avec eux. Je retournai chercher les deux zigotos qui voyaient d'un mauvais œil mon idée. Je les entendais marmonner entre eux et pour le coup ils semblaient d'accord. Je compris qu'ils s'inquiétaient maintenant d'avoir un indien pour concurrent.

Nous passâmes une agréable soirée, autour du feu à partager un délicieux repas avec mes amis indiens. Soudain, on entendit comme des coups de feu au loin. Les deux militaires firent un bond en même temps, ils mirent la main à leur arme et coururent en direction du bruit. Je restai à savourer mon repas, regardant les deux hommes se battre pour être le premier à me ramener un ennemi invisible. Ils revinrent quelques minutes après, à moitié déprimés, accusant chacun l'autre d'être responsable du retour bredouille. Je pris congés de mes amis et alla me coucher dans un tipi mis à ma disposition par mon ami et confident. Après quelques minutes, je vis arriver le mexicain. Il m'offrit une fleur et posa ses lèvres sur ma main. Je souris, reconnaissant la tendresse de cet homme. Il me regarda dans les yeux et me dit
"tiens ma belle, voilà une fleur pour la plous belle des fleurs." Je n'en revenait pas. Je pris la fleur et je déposa une bise sur la joue du mexicain charmeur.

Le lendemain matin, lorsque j'ouvris les yeux, je découvris le capitaine dans son uniforme juste devant moi. Il tenait un plateau dans les mains avec du café, un jus de fruit et des viennoiseries. Je le remerciai en lui souriant et en déposant aussi une bise sur sa joue.

J'allai trouver mon indien préféré et lui raconta toutes les gentillesses de mes deux adjoints. Il sourit et me dit

"Tu sais miss, les hommes sont parfois surprenants. Je suis certain que tu sauras y faire avec eux comme je sais que tu réussiras ta mission de belle façon. Suit ton instinct et tout se passera au mieux."

Je souris à mon ami, il était toujours plein de tendresse amicale pour moi et surtout il avait toujours confiance en moi et était toujours de merveilleux conseils.

"Merci mon ami, j'ai vraiment de la chance de t'avoir toujours à mes côtés en toute circonstance."

Notre fine équipe reprit la route à la poursuite de nos cambrioleurs. Nous arrivâmes dans une jolie petite bourgade, les habitants nous signalèrent que notre bande de voleurs avaient passés la nuit ici et que peut être ils étaient encore là. Je décidai donc d'aller voir dans toutes les chambres de l'hôtel. Nous commençâmes par le premier étage. Je frappai à la première porte et mes deux compagnons me poussèrent sur le côté pour entrer d'abord. Ils se précipitèrent dans la chambre, le capitaine marchant sur les pieds du mexicain. Je retenai mon rire, la situation était plus que comique mais je ne devais le montrer.

Le mexicain hurla "Hé, lé capitaine, tou pourrais faire attention. Tou as complètement écrasé mon pétit orteil. Comment yé vais faire mainténant pour marcher?"
Ils se retrouvèrent, arme à la main, la pointant sur un pauvre couple qui hurla de peur. Ils s'excusèrent maladroitement et ressortirent rapidement de la chambre.

C'est alors que nous entendîmes une cavalcade dans l'escalier. Tous les trois nous nous regardèrent et nous mirent à courir dans la direction du bruit. Nous descendirent rapidement l'escalier en bois de la bâtisse et arrivés dans la rue nous vîmes nos quatre voleurs grimper sur leurs chevaux et prendre la fuite. Nous fîmes de même et nous lancèrent à leur poursuite. Je laissai mes deux acolytes légèrement devant, les admirant pour leur abnégation mais je savais qu'elle n'était pas réellement sincère et que chacun d'entre eux ne se lançait dans la poursuite que pour espérer ensuite avoir mes faveurs. "Ah ces hommes!!", je pensai.

Nous rattrapions cette bande de voleurs. La poussière soulevée par les chevaux au galop nous rendaient la visibilité plus difficile. Mes deux adjoints tirèrent quelques coups en l'air et leur crièrent de s'arrêter, ce qui ne les fit qu'accélérer. Nous continuions notre poursuite. Je sortis légèrement du chemin, je les contournai et leur fis face, mon sabre à la main. Mes deux fidèles acolytes arrivèrent derrière et les encerclèrent avec deux lassos. Les quatre brigands se retrouvèrent en quelques secondes au sol ficelés les uns aux autres. Je les regarda et leur dit "Au nom de la loi, je vous arrête!". Nous nous félicitèrent et les deux militaires me déposèrent chacun une bise sur la joue.

Nous rentrâmes à New York en faisant marcher nos prisonniers derrière nos chevaux. Je restais derrière le groupe, les menaçant de mon arme pour les faire avancer plus vite.
Nous entrâmes triomphalement dans New York, félicités au passage par les habitants. Nous les enfermèrent dans la prison, chacun dans une cellule. C'est là que je remarqua qu'ils étaient frères et que leur chef était visiblement le plus petit alors que le grand semblait assez niais. Le maire me félicita.

"Merci monsieur le maire, mais ce sont aussi mes deux fidèles compagnons et amis qu'il faut féliciter. Sans eux, je n'aurai jamais réussit."


Je me retirai dans ma maison pour savourer ce moment de bonheur. J'avais réussit ma mission et j'avais trouvé deux amis sincères qui avaient presque réussit à me faire tourner la tête. Je pensai aussi à mon ami "le grand sage" indien qui m'avait encore une fois aidée.


Je reçus un seau d'eau dans la figure ce qui me réveilla brutalement. J'ouvris les yeux et vis ma plus proche amie avec le seau dans la main. Je protestai

"Mais que fais-tu?"
"Bah, tu es complètement ivre et dans ton sommeil tu racontes n'importe quoi à propos de voleurs et des deux habitués de notre saloon. Je sais que tu es très proches de ces deux là mais n'informe pas tout le quartier!!"

Je constatai que je me trouvais dans le saloon de mon quartier et je me rendis à l'évidence: j'avais fait un merveilleux rêve, je n'étais pas chez moi mais je venais un peu du Paradis...
 

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Texte 23

Bon. Fermez-là si vous voulez que je la raconte, parce que c’est pas la peine de me casser le [censuré] si vous m’écoutez pas. Bon, merci. Eh, le vieux au fond ! T’es nouveau, [censuré], ou les deux ? Que-ce que je viens de te demander ? Oui, c’est ça ! T’es assez intelligent pour comprendre le concept ou il faut que j’te la ferme manuellement ? Oui ? Bon.

Donc, tout a commencé par un cri. Un cri terrible, qui déchira New York en deux.


Chef !! Shérif!! La Central Crooks Bank a été cambriolée !! On a dévalisé la CCB !! Le voleur n’a pas pu Personne n’a réussi à dire être décrit correctement qui il était et encore moins du coup identifié on sait pas c’est qui ! Il serait Des témoins l’ont vu parti se diriger vers le Sud Vers l’Ouest !...

Ces hurlements cacophoniques provenaient des gorges de deux jeunes hommes de tailles moyennes, de poids moyens, de niveau intellectuel moyen. Moyens, quoi. Bref, largement au-dessus de la moyenne américaine. Ces deux joyeux drilles étaient les heureux adjoints d’un shérif réputé débonnaire et connu pour être des plus sympathiques policiers de l’Est de USA, dont ils venaient de troubler la douce quiétude.

RHAAAAAAAAA ! Mais taisez-vous, abrutis ! Déjà que un à la fois vous êtes lourds, vous mettez pas en équipe, parce que je n’y survivrai pas, et je pense que ma grand-mère sera plus apte à me remplacer que les deux lopettes qui me servent d’adjoints ! Alors taisez-vous !

TAISEZ-VOUS ! $%?&$$?&* !


Réitéra-t-il devant l’entêtement de chacun de ses deux employés à lui parler le premier, d’autant plus mécontent que ceux-ci n’avaient pas écouté un mot de son acerbe diatribe.

Après force jurons imagés, notre charmant héros obtint enfin le silence. Il en profita pour donner la parole à l’un des deux zigotos, au grand désarroi de son concurrent. Celui-ci parvint enfin à lui faire comprendre que la Central Crook’s Bank avait été cambriolée par un inconnu.

Il est parti vers l’Ouest ! Affirma avec assurance le premier adjoint cité, dont le nom était Robert Smith.

Non, vers le Sud ! Parvint enfin à placer Robert Smith, car c’était aussi le nom de l’autre adjoint. D’ailleurs, pour que vous compreniez quelque chose à mon histoire, il serait bienséant que je les identifiasse autrement. Appelons-les donc Bob et Bobby.

Toujours est-il que Bob et Bobby se trouvaient incapables de s’entendre sur la direction qu’avait empruntée le fugitif. Le shérif, fin détective à ses heures, en conclut que, puisqu’il ne s’était sûrement pas enfui par l’Atlantique, il était forcément parti vers le Nord.

Il invita cordialement (Et que ça saute, feignasses !) ses adjoints à faire leurs bagages ; ils partaient dans l’heure vers les froides contrées nordiques. Bob, natif de l’Arizona, amena son cactus, sans lequel il se trouvait dépaysé, alors que Bobby refusa de révéler ce qu’il avait emporté. Évidemment, un riche échange de quolibets s’ensuivit.

Enfin, lorsqu’ils furent fin prêts, ils partirent vers le Nord, aussi vite que le cheval de race du shérif et les ânes des adjoints (Budget insuffisant selon le shérif) pouvaient filer. C'est-à-dire plutôt lentement, au grand désespoir de notre si généreux héros, qui, soit dit en passant, se nommait Smith. Par manque flagrant d’originalité, il se prénommait Roger, ce qui épargnera un gros mal de tête à mon auditoire.

Donc, je disais, avant d’être assez grossièrement interrompu par moi-même, qu’ils fonçaient gaillardement vers le Nord, mettant le manque d’indices sur le compte de leur méconnaissance du malfrat et de leur retard considérable, engendré par la disparition aussi subite que déplorable du nounours dont Bobby ne pouvait pas se passer. Désagrément que Roger, fidèle à ses habitudes affables, ne cessa de commenter tout au long du voyage. À des fins de concision et pour éviter que mon histoire ne soit interdite aux enfants, je vous les épargnerai, en vous précisant tout de même que vous n’auriez pas assez d’une vie pour savoir utiliser à bon escient l’impressionnant arsenal de politesses de notre courtois justicier.

Tançant vertement ses adjoints qui, chacun leur tour, essayaient de lui faire valoir qu’ils courraient dans la mauvaise direction, il argua qu’il le sentait. Il savait qu’il tenait la piste. Mais le gaillard était rusé, et rapide. Ils ne le rattraperaient jamais à ce train ! (commentaire qu’il épiça d’un savant complément que je vous épargne à des fins évidentes de pudeur)

Avec l’apparition des premières neiges, des forêts de conifères et des vendeurs de sirop d’érable itinérants, ils durent se rendre à l’évidence : le fuyard s’était réfugié dans les blanches contrées canadiennes. Et c’est avec appréhension devant ce grand territoire inconnu qu’il passèrent la frontière, après avoir dûment fait estampiller leurs papiers par un homme en rouge au fort accent british qui leur rappela que le ridicule ne tuait plus.

Après avoir refusé aussi poliment que possible ce qu’ils interprétèrent comme une invitation à prendre le thé (il ne comprenait pas un traître mot de ce que disait l’hurluberlu), ils s’en furent aussi rapidement que purent les porter leurs montures sudistes frigorifiées, qui détonaient suffisamment dans le paysage québécois pour qu’on les prenne pour des dromadaires après deux ou trois verres de bière d’épinette (qu’on pourrait qualifier d’équivalent du whisky au Québec, l’alcool en moins, ce qui fait quand même une bonne différence). À la différence près qu’un seul d’entre eux avait un boss sur le dos.

Ils comprirent après cet incident la nécessité de s’adjoindre un interprète pour pouvoir communiquer avec les Sauvages qui habitaient les vastes forêts Confédérées. Ils se trouvèrent un Amérindien civilisé, comme ils avaient dans le Sud, et qui s’exprimait suffisamment bien pour qu’ils le comprennent. Surtout qu’il comprenant le langage des indigènes.

La première occasion pour lui de se rendre utile au groupe se présenta quelques heures après son embauche, alors qu’ils circulaient lentement en forêt. Ils tombèrent face à face avec un véritable monstre. Un genre de bœuf, mais en plus grand (il devait peser une tonne), plus élancé (un mètre 50 au garrot), et ses cornes avaient monstrueusement muté pour former un tétanisant enchevêtrement d’armes mortelles.

Lorsque le guide adressa d’un ton morne au shérif, toujours avec son fort accent :

Engulé.

Le shérif, croyant être victime d’une foudroyante attaque personnelle comme on n’en trouvait que dans les réunions de fraternité de la police, devint rouge comme un shérif rouge et répondit en conséquence. Après avoir enterré l’Indien sous ses amabilités coutumières, on put lui expliquer que ce dernier n’avait fait que son devoir, c’est-à-dire indiquer au shérif, peut-être pas suffisamment dans le détail, qu’il avait devant lui un ongulé, plus précisément un orignal, bête herbivore et pacifique s’il en est. Ils reprirent donc la route comme si de rien était (bien que le shérif se soit un peu renfrogné), toujours à la fut du moindre signe de présence du bandit qu’ils pistaient. Inutile de préciser que ce type d’incident se reproduisit tout au long de leur découverte de la faune de la belle province.

Mais l’instinct de Roger ne le trompait pas, il savait qu’il n’était pas loin du but. Qu’on ne manquerait pas de le décorer pour sa persévérance, son courage dans cette affaire. Il savait qu’il tenait son avancement avec cette marque d’abnégation digne des plus nobles légendes.

Heille salut ! Té tu nouveau icitte toué ? J’te connas pô pis j’pense que j’peux dire sans m’planter que j’connas tout el’ monde icitte.

Le traducteur indiqua au shérif que le trappeur qu’ils venaient de rencontrer le saluait dans sa langue. Celui-ci répondit des plus polies salutations que l’anglais, langue de diplomatie, avait à offrir.

Simonac ! un ostie d’Anglas qui vient s’sacrer d’not gueule jusqu’icitte ! Heille les gars, v’nez vous-en, on va y péter ‘â yeule, pis on finira ‘â job tantôt.

Lorsque l’Amérindien, qui se nommait Ragondin Diminué pour ceux que ça intéresse (et pour ceux que ça n'intéresse pas aussi, d'ailleurs), exposa à Roger Smith que ces autochtones voulaient sa peau, et allaient charger d’une seconde à l’autre, le brave homme n’hésita pas une seconde et sonna (ou plutôt hurla) la retraite.

Courant à travers bois dans le désordre le plus total, Roger Smith s’arrêta enfin lorsqu’il constata que les bûcherons n’avaient même pas essayé de le poursuivre. Un peu honteux, il se retourna pour demander à ses adjoints pourquoi ils avaient eu peur à ce point, et pour les réprimander de l’avoir contraint à les suivre à cause de leur frayeur ridicule.


Pas d’adjoint. Il était seul. Il réalisa aussitôt qu’il faisait froid. Terriblement froid. Probablement dans les -30°C. Mais Roger exagérait, il en était sûr. Il exagérait parce qu’il n’avait pas de manteau ni rien pour se protéger. Enfin, il espérait qu’il exagérait. Il se rendit brutalement compte qu’il était perdu en forêt, et que les provisions étaient avec les chevaux. Il n’avait rien pour se couvrir. Bizarre constat que celui de la mort qui approche.

Il découvrit pour la première fois de sa vie ce que c’était que d’être seul. De tout temps, il avait eu quelqu’un à fustiger. Il se retrouva comme ça, avec lui seul pour compagnie, face à ses propres pensées.
Il regretta ses adjoints, probablement morts eux aussi. Au fond, ils étaient bons. Naïfs, voire idiots, mais honnêtes et loyaux. Mais pourquoi les avait-il entraînés dans cette histoire ? Il était responsable de leur mort, et cette prise de conscience lui fit plus mal que celle de sa propre mort imminente.

À force de les traiter comme il l’avait fait.. Avaient-ils eu une belle vie ? Étaient-ils morts heureux ? Il ne le saurait jamais. Tout ce qu’il savait, c’est qu’imaginer ses grands idiots morts lui fendait le cœur, et le tuait avant la lettre. Il les avait toujours considérés comme ses enfants, et voilà 10 ans qu’il les élevait seul.

Il avait froid. Il ne sentait plus ses doigts ni ses orteils. La mort approchait. Si, auparavant, une petite partie de lui croyait encore à un sauvetage in extremis, maintenant, il était bien certain que c’était foutu. Mais ça ne le dérangeait pas outre mesure. Il venait de découvrir le silence. Ce silence si parfait qu’il en devenait mystique.Il y était sensible même s'Il n'avait jamais été religieux, même s'il ne s,était jamais inquiété de ne pas aller au paradis. C’était ce silence, ce silence à l’extérieur qui se transposait dans sa tête, qui l’apaisait.

Et lui ? Avait-il eu une belle vie ? Avait-il été heureux ? Il réfléchit. Il passa sa vie en revue. Une enfance malheureuse. Toujours malheureux en amour. Une vie sociale inexistante. Une carrière aux limites de la catastrophe. Il avait toujours vécu comme il l’entendait, que ça ne plaise ou pas aux autres. Il s’était toujours battu pour ses valeurs. Il avait fait respecter la loi chez lui. Ses adjoints étaient probablement morts. Mais il en avait auparavant fait de bons, loyaux et droits hommes. Oui, il avait été heureux. Il avait réalisé son rêve.

Il se rendit alors compte qu’il était tombé dans la neige, et qu’il ne sentait plus son corps. Plus rien. Le délicieux silence s’alourdit encore. Il était bien. Il n’avait plus froid. Fermant les yeux pour la dernière fois, il mourut à l’opposé de comment il avait vécu. Il s’éteint seul, en silence. Seul et heureux.
 
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On commente ici? Ou il y aura un autre endroit?
Alors, je me lance.
Quelques belles plumes mais je dois avouer que j'ai volontiers zappé certains textes rapidement.
Il y a quand même pas mal de textes où les adjoints sont passablement maltraités ^^ . Pas mal d'humour non plus.
Beaucoup de fins en queue de poisson mais sauf faire très long, c'est un peu incontournable. Quelle idée d'être parti de New York, c'est tellement loin de l'Ouest ! ^^
 

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Il y en a pas mal qui m'ont bien fait sourire !
On a de l'humour sur ce jeu ^^
:D
 

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Va falloir procéder à un vote à plusieurs tours, s'il n'y a pas plus de votants...
 

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Invité
Faut le temps de tout lire, puis de tous les comparer :)
pour ma part je n'en ai pas qu'un qui à la première lecture, sort du lot ...comme nous avons le temps pour le vote, je le prends ...et je relirais les textes jusqu'à trouver celui que je préfère
 

DeletedUser8162

Invité
Du bonheur, rien que du bonheur!

Beaucoup de lecture, très plaisant !

Un bon moment passé en compagnie de vos personnages hétéroclites.

Bravo et merci à tous les participants.
 

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Invité
Oui ne vous inquiétez pas, ça va se départager en 20 jours... ! ;) Et si non, on avisera.
 

DeletedUser

Invité
coucou! je signale que le texte 14 n'a pas de Numero contrairement aux autres et pourrait être penalisé ;)
 

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Invité
Trés beau ;)

De très bon texte ... j'ai bien aimait certain, d'autre moins (hé hé ^^), j'ai souvent souris, SUPER =)

Continuais comme ça (sauf quelques un) ^^
 

DeletedUser

Invité
Ahhhh !
Le 18 semble se détacher du lot...
Je l'ai relu... Qu'est-ce que vous lui trouvez de si attrayant?
Argumentez, SVP.
Merci.
 

DeletedUser

Invité
je crois savoir! ;) on est au far "west" donc pour certains c'est plus facile à lire quand il y a des images:D
 

DeletedUser

Invité
J'aurais pu mettre des images de mes figurines western et de ma maquette de la banque issue de "The west" !
Mais les gens qui me connaissent auraient reconnu mes œuvres :(
 
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N'est pas ouverte pour d'autres réponses.
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