TEXTES concours RP Mars-2010

  • Auteur de la discussion JeremiahJohnson
  • Date de début

Votez pour votre texte préféré!

  • texte 1

    Votes: 13 12,0%
  • texte 2

    Votes: 4 3,7%
  • texte 3

    Votes: 16 14,8%
  • texte 4

    Votes: 17 15,7%
  • texte 5

    Votes: 5 4,6%
  • texte 6

    Votes: 11 10,2%
  • texte 7

    Votes: 4 3,7%
  • texte 8

    Votes: 4 3,7%
  • texte 9

    Votes: 3 2,8%
  • texte 10

    Votes: 2 1,9%
  • texte 11

    Votes: 29 26,9%

  • Total de votants
    108
  • Sondage fermé .
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.

DeletedUser

Invité
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Remerciement graphisme : Plag

Petit rappel du règlement + sujet:

Concours Role-Play Mars 2010 a dit:
Règlement:

§1: Le sujet du concours est imposé par l'équipe du forum. Le plus précis possible quand à des détails techniques (mais laissant quand même une grande liberté!), il définira le cadre de votre histoire, ainsi que quelques petits détails à respecter (quelques mots imposés, taille du texte, etc...)


§3:Les modérateurs se porteront garants du respect des règles imposées en apportant un note TECHNIQUE sur 10 points. Ce ne sera aucunement un avis.

§4:
Puis, les modérateurs placeront les textes dans un sondage afin que les utilisateurs puissent voter. Selon un système de proportionnalité simple, le résultat des votes sera ramené à une note sur 20 points VOTE DU PUBLIC qui sera additionnée à la note technique.

§5: Les deux notes seront ensuite additionnées, et les vainqueurs recevront un prix.

détail des prix:
1er Prix: 10 pépites (premium)
2ème et 3ème Prix: 5pépites (premium)

§6: Les ex-aequo remportent le même prix: il peut y avoir 3 premiers remportant 10 pépites chacun. Il ne peut par contre y avoir plus que 3 gagnants dans le cas où il y aurait des ex-aequo.

Sujet:
De l'or vient d'être découvert dans la région du Klondike. Des plus grandes villes jusque dans la campagne la plus profonde, la nouvelle attire l'attention.
Une famille américaine du fin fond du Wyoming apprend la nouvelle, alors qu'elle peine à rassembler le moindre sou. Les rumeurs les plus extravagantes d'Eldorado leur font tourner la tête et ils décident de quitter leur ferme familiale pour partir vers cette contrée supposée paradisiaque.

La famille est composée des deux parents, et leurs (très) turbulents enfant: un garçon et une fille, d'une dizaine d'année à peu près. Fait également partie de l'aventure, le grand-père dans son fauteuil roulant.

Décrivez leur aventure, selon les péripéties qui vous paraîtront le plus originales.
Classement:

Texte N°3:le 3 dans la liste, Mr Calson! prix 5 pépites

16/108 votes = 2,96/20èmes du vote du public
note technique: 9,1/10 (texte très sympa à lire, et tout à fait dans le sujet. Quasiment rien à redire, tu "perds" moins d'un point c'était vraiment très bien!)
TOTAL= 12,06/30


Texte N°2: Le 4 dans la liste: Miss cléa

17/108 votes = 3,15/20èmes du vote du public
note technique: 9,5/10 (texte très agréable, il a manqué un tout petit quelque chose sur des petits détails :
TOTAL= 12,65/30

Texte N°1: Le 11 dans la liste , "the winner is": Miss Patmoit!

29/108 votes = 5,37/20èmes du vote du public
note technique: 9,9/10
TOTAL= 15,27/30
(on dépasse la moyenne, c'est très fort! Forme très originale et texte vraiment superbe techniquement quasi-irréprochable, ce n'est pas 10 pour te pousser à te dépasser la prochaine fois - le 0,1 perdu sur la partie subjective uniquement! Bravo! :) )




****** Attention Mesdames Messieurs *******
Mr Calson ne continuant pas le jeu, selon sa demande, les pépites qu'il a remporté sont redistribuées au :

Texte N°4: le 1 dans la liste : Theigface

13/108 votes = 2,40/20èmes du vote du public
note technique: 9/10 (texte original et tout à fait dans le sujet. La fin est assez surprenante!!)
TOTAL: 11,4/30


***** Suite du classement*****
Texte N°5: le 6 dans la liste

11/108 votes = 2,04/20èmes du vote du public
note technique: 9/10
TOTAL: 11,04/30


Texte N°6:
le 2 dans la liste

4/108 votes = 0,74/20èmes du vote du public
note technique: 9,5/10
TOTAL: 10,24/30


Texte N°7: le 5 dans la liste

5/108 votes = 0,93/20èmes du vote du public
note technique: 8,9/10
TOTAL: 9,83/30


Texte N°8: le 8 dans la liste

4/108 votes = 0,74/20èmes du vote du public
note technique: 8,7/10
TOTAL: 9,44/30


Texte N°9: le 9 dans la liste

3/108 votes = 0,55/20èmes du vote du public
note technique: 8,4/10
TOTAL: 9,95/30


Texte N°10: le 10 dans la liste
2/108 votes = 0,37/20èmes du vote du public
note technique: 8,5/10
TOTAL: 8,87/30


Texte N°11: le 7 dans la liste

4/108 votes = 0,74/20èmes du vote du public
note technique : 8/10
TOTAL: 8,74/30


 
Dernière édition par un modérateur:

DeletedUser

Invité
Texte 1

« La ruée vers l’or »

Once upon a time...
L e soleil s’élevait derrière les gigantesques montagnes, scintillant sur la neige qui s’y était déposée depuis, semblait-il, une éternité. Les Rocheuses surplombaient les vallées de Wyoming, émanant une transcendance et une autorité sévères sur les plaines qui n’en finissaient plus. Les plantes sauvages ondulaient délicatement, sous l’effet d’une brise chaude. Cette dernière s’harmonisait avec les oiseaux qui chantonnaient une mélodie inédite.
Un temps magnifique, dans un décor de rêve. Mais…

Au beau milieu de cet endroit paradisiaque, se tenait tant bien que mal une petite maison (pas dans la prairie). Elle était composée majoritairement de bois, à moitié rongé, et de pierres noircies. Une grange y était accolée, mais seul un habitué pouvait voir la différence entre les deux bâtiments, tellement la propriété faisait peine à voir. A deux pas de là, un champ labouré était sec, et seules quelques mauvaises herbes osaient se montrer.
Il était l’heure du petit déjeuner, et la famille de fermiers venait à peine de s’installer autour de la vieille planche en chêne bancale qui faisait office de table à manger. Les mains croisées et les coudes sur la « table », la prière quotidienne se terminait.
Charles (toujours pas dans la prairie), s’adonnait à finir de prier à haute voix. Il était frêle mais robuste, une barbe de plusieurs jours peinait à cacher un visage dur et fatigué. A ses côtés, sa femme Caroline (je ne me répèterai pas) semblait s’émerveiller à contempler sa fille et son fils, des jumeaux, âgés de 10 ans, qui se chamaillaient déjà pour savoir qui prendraient en premier la marmelade à l’orange, donc la fin était proche. Marmonnant des sons inaudibles, le père de Charles, et donc le grand-père des enfants, était comme d’habitude assis sur son vieux fauteuil roulant, qui cliquetait à chaque tour de roue. Quand il se promenait, il avait l’air de se pavaner tel un prince dans son carrosse flamboyant.

- Des bruits courent qu’la famille Higins a déménagé pour l’nord, lança Charles.
- Ah bon ? répondit sa femme, gardant toujours un œil sur les enfants qui se concertaient pour savoir s’ils pouvaient subtiliser le café torréfié du grand-père à son insu.
- Oui, il s’raient allés dans l’Klondike, à c’qu’on raconte y a d’l’or partout là bas, et y’a moyen d’se remplir les poches.
Le grand-père, jusque là discret, leva la tête vers son fils, en tapotant au passage la main d’un de ses petits enfants, qui avait tenté une intrusion dans son espace vital :
- Qu’est-c’que tu dis là fiston ? Y a d’l’or en pagaille ?
- Ouais pa’, c’est c’qu’on dit ! Et parfois j’me dis qu’on devrait p’têtre tenter l’coup !
- Hé mais qu’est-c’t’attends fiston ? Caroline, prépare les bagages, on s’casse !
- Mais attends pa’, ça va pas ou quoi !? Et la ferme, on en fait quoi ? L’champ, les enfants… ?
- T’vois aussi bien qu’moi qu’la ferme tombe en ruines ! Y a plus rien qui pousse dans ce satané champ ! E les enfants n’ont qu’à v’nir avec nous !
Aussitôt dit, aussitôt fait. Le lendemain, la famille était prête. Un cheval de trait était attaché à un coche, composé de bois et d’une vulgaire bâche blanche. Les valises étaient bouclées, et seul le strict minimum et quelques provisions avaient été embarqués. Comme l’avait dit Charles, « on laisse tous ici, on r’viendra quand on s’ra riche ! ». Un banc de fortune permettait à toute la famille de pouvoir s’asseoir durant le long voyage vers Klondike.

Les semaines passèrent. Traversant plusieurs états, puis le Canada, nos héros arrivèrent à destination.
Epuisés, mais en bonne santé (malgré la scarlatine qu’un des jumeaux avait attrapé, et dont des rougeurs en prouvaient encore le passage), ils trouvèrent un camp de chercheurs d’or pas loin de la rivière sensée offrir richesse et prospérité. Sur le chemin, ils avaient croisé des familles, le regard abattu, qui ne disaient mot. Mais cela ne les avait pas affectés. « Ils n’ont pas la bonne technique pour trouver l’or ! » avait assuré le grand-père, tout excité à l’idée de devenir riche.
Ayant pris position, en aménageant une tente sur un sol pas trop dur, à proximité d’un cours d’eau qui semblait « prometteur », ils se dépêchèrent de prendre des forces, afin de pouvoir se mettre à orpailler tout de suite.

Les pieds dans l’eau, Charles et Caroline commencèrent. Sur le bord, le grand-père donnait les consignes, braillant des cris de joie dès qu’un reflet provenait des tamis pleins de boue. De la terre mouillée, le couple en avait jusqu’au cou, mais ne cessait de chercher, et encore chercher. A côté, les enfants s’amusaient à s’éclabousser dans l’eau, et mouillaient quelques fois le grand-père qui rugissait de rage. Le temps passa, et l’or ne daigna pas se montrer.

Des jours passèrent, et l’or se résignait à rester cacher, encore et toujours.
La famille se nourrissait de pêche essentiellement, et de fruits cueillis sur les arbres alentours. Peu à peu, les tentes disparaissaient, et les chercheurs d’or partaient, dépités.

L’enthousiasme du couple laissait place au désespoir, et les enfants commençaient à s’ennuyer de la rivière. Seul le grand père persistait à vouloir trouver de l’or, et donnait toujours des ordres tonitruants. Bientôt, il ne resta plus qu’eux dans la « vallée d’or ».

C’est alors qu’un jour, la « roue tourna ». Le grand père se promenait, faisant cliqueter ses roues sur le sol boueux. C’était le matin, et l’air frais l’avait décidé à se « dégourdir un peu les jambes ». Le regard lointain, il ne regardait pas où il allait, pensif. Et tout à coup, sa roue droite heurta la terre, et le fit tomber de son fauteuil avec une extrême violence. Abasourdi, il se releva à l’aide de ses avant-bras, et se hissa sur « sa monture ». Il scruta alors le sol, à la recherche de la maudite pierre qui l’avait fait tomber. Et là, il la vu. Aussi grosse que la paume de la main, une pépite d’or lui ouvrait les bras. Des larmes de joie lui vinrent aussitôt, il se pencha pour la saisir, et retourna en vitesse au campement pour annoncer la bonne nouvelle, dans d’énormes cris de joie.

Là, cacher derrière un arbuste, un iroquois, un pinceau dans la main droite, et un pot de peinture dorée dans la main gauche observait là scène, avec un sourire satisfait.

Il avait réussi à récupérer les terres de son peuple.
 

DeletedUser

Invité
Texte 2

La ruée vers l’eau

Toute la nuit Black Bird Ryan avait retourné le problème dans sa tête.

Toute la nuit il avait fait les cent pas, tournant en rond dans cette chambre d’hôtel miteuse, au point que la terre battue du sol portait les traces de cette insomnie douloureuse.

«*-Suis-je prêt ? Sommes nous prêts ?*»

Pourtant tout avait bien commencé il y a un mois, il avait convaincu son propre père, Grand-Pa Josuah de financer le voyage vers le nord;

«*-Direction le Klondike, et que la scarlatine m’emporte si je failli !*»

Sacré grand-pa, avec son fauteuil roulant on aurait dit une gravure du «*petit Wyoming illustré*», toujours gaillard malgré ses 75 printemps.

La plus difficile à décider ce fut Mrs Ryan, toujours accrochée à son fourneau comme toutes les femmes;

«*-Ne me prend pas pour une citrouille Black-Bird, tout ça ce sont des contes pour enfants et tu vas encore tacher de nous faire perdre le peu qu’il reste de l’héritage de ta pauvre mère*»

Quand aux enfants, Laura et Charles, ils ne voyaient là qu’une occasion inespérée de fausser compagnie en même temps à ce chenapan de John Levy-Strauss et au shérif Garvey Lee-Cooper

Le premier par ce qu’ils lui devaient près de 25$ pour avoir parié sur une carne qui courrait le derby à la foire, le second par ce qu’ils devaient 25$ au premier et qu’il n’est pas légal de jouer aux courses truquées lorsque l’on a 15 et 13 ans

Même que certains disent qu’il est pas légal de jouer aux courses truquées à n’importe quel âge, qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre je vous jure … !

Enfin, le 1er août 1897 la famille est fin prête à partir. Grand-Pa a fourgué toutes les inutilités de la famille, y compris le fourneau de Mrs Ryan pour acheter le plus beau des carosses, une berline à deux chevaux avec une bâche presque neuve

Mrs Ryan elle est allée se confesser «*des fois qu’on perdrait la vie en chemin*» avait-elle dit. Laura et Charles eux respirent de nouveau, plus de nouvelles de Lévy-Strauss, du shérif non plus d’ailleurs, la rumeur laisse entendre qu’ils auraient quitté la ville depuis plusieurs jours pour une destination inconnue.

D’ailleurs les fauteurs de troubles s’en donnent à cœur joie au saloon et il y a maintenant une bagarre chaque soir, avec des coups de feu et parfois un corps étendu dehors que l’on ramasse pour le porter chez le croque-mort au petit matin.

Pour fêter leur départ Mrs Ryan leur a préparé leur dernier vrai petit déjeuner avant longtemps; des tartines de pain avec de la marmelade et un verre de vrai café torréfié par le vieux Tobby au coin de Jefferson Street.

Ensuite tout le monde en voiture, le fauteuil de Grand-Pa accroché sur le coté du chariot, la barrique d’eau de l’autre, sans oublier 4 pelles neuves, des barattes de même, assez de farine pour faire du pain pendant 2 mois, un fusil et des cartouches pour les lapins, plus quelques-unes pour du plus gros gibier, il resterai des ours dans les coins les plus reculés au bord de la rivière Klondike.

«*-Pourvu qu’il n’y ai pas des indiens hostiles*» avait dit Mrs Ryan

La route est longue entre jackson, au cœur du parc national de yellostone et Dawson, 2500 miles pas moins et par la route la plus directe, avec la fin de l’hiver et la fonte des neiges, les routes bourbeuses et la nature encore vierge de nourriture, à part quelques animaux affamés par les 6 mois de l’hiver de la province du Yukon canadien

Il n’y avait que Grand-Pa pour savoir que tout cela n’était qu’une façon comme une autre de se suicider

Au bout d’une semaine de voiture la famille avait bien tracé la route au nord en direction du Canada, Wilson, Victor, Driggs, Rexburg, étaient derrière eux, la frontière approchait, le froid devenait plus présent, les gens moins accueillants.

Depuis plusieurs mois et l’annonce de la découverte de l’or là-bas loin dans le nord, les gens étaient passés ici, des gens pauvres comme eux, à la recherche de nourriture peu chère, voire gratuite ou même volée. Des pillards en somme, accompagnés de près par les charlatans avec leur bouteilles de médicaments à l’odeur d’alcools sucrés et aux effets dévastateurs

Les Ryan avançaient à l’allure de leurs deux chevaux, Dike et Duke, fiers représentants de la race des chevaux de trait. C’est Black-Bird qui s’occupait d’eux tous les soirs, veillant jalousement sur leur santé

«*- ces chevaux sont notre passeport pour la fortune ou la mort, leur jambes sont les notre, leur force est notre vie, leur respiration sera notre radiateur*»

Aussitôt dit, aussitôt fait, on prit l’habitude de faire dormir les chevaux avec une couverture sur le dos tous les soirs et on pris soin de les accrocher à l’arrière du chariot pour que leur souffle chaud et humide emplisse la carriole d’une douce chaleur animale

Les jours et les semaines passèrent, lentement d’abord, très lentement ensuite. La farine venant à être épuisée, il fallut se résoudre à travailler sur un chantier de construction de chemin de fer du coté de Sunburst peu avant d’arriver au Canada. l’été touchait à sa fin et bien que le travail fût particulièrement pénible, Black-Bird et Charles trouvèrent tous deux à s’embaucher grâce au chariot et aux deux chevaux. Ils transportaient les traverses, les rails, le gravier. Tout ce qui voulait bien rentrer dans leur chariot fut transbahuter aux quatre coins de la gare en construction .

Pendant ce temps là, Mrs Ryan et Laura faisaient la cuisine pour les ouvriers sur un réchaud à peine plus gros que celui qu’on avait laissé en partant.

Les seuls à rester dans la misérable tente qui leur servait d’habitation, c’était Grand-Pa et son fauteuil, accompagnés du fusil chargé de plusieurs cartouches pour les ours.

Car dans ces temps troublés les ours n’étaient plus dans les bois mais dans les villes et ici aussi les saloons ne désemplissaient pas de jour comme de nuit on y côtoyait des filles de mauvaise vie qui délestaient les clients de leurs $ plus ou moins honnêtement gagnés. Ici aussi on pariait sur des courses de chevaux truquées, mais Laura et Charles n’avaient même plus la force ou le temps de jouer. D’ailleurs l’argent leur coûtait si cher à gagner qu’il ne leur serait pas venu à l’idée de le parier.

Du coup il ne leur fallut que quelques semaines de labeur incessant pour pouvoir repartir provisions dans les sacs et sacs dans la carriole. Les autorités Canadiennes imposaient aux prospecteurs américains de rentrer sur le territoire Canadien avec une tonne de vivre par personne, soit de quoi tenir 1 an entier, et ce pour éviter les risques de famine qui avaient submergés Dawson les deux hivers précédents.

Durant tout le début de l’hiver 1897 la famille Ryan sua sang et eau malgré la neige et le froid pour atteindre un port où un bateau à vapeur emmenait les chercheurs d’or vers St Michel ou nome sur les bord de la Yukon river. La présence des enfants et de Grand-Pa avec son fauteuil interdisait d’envisager le passage des cols Chilkoot ou White, les autres routes pour arriver aux terrains aurifères à pied sec.

Le premier était si pentu qu’on y avait taillé 1500 marches pour le franchir et même les chevaux ne pouvaient le passer. C’est là que ce chenapan de John Levy-Strauss et le shérif Garvey Lee-Cooper trouvèrent là mort en essayant de passer un matin ou le blizzard faisait rage sur le col. Le deuxième n’était guère plus accueillant et portait le doux nom de «*piste du cheval mort*». Pas question que Grand-Pa passe par là avait dit les hommes de la police montée et pas question qu’il reste là avait dit Grand-Pa.

On vendît le chariot et les chevaux, une partie de la nourriture et avec les trois sous qu’il restait à la famille on réussit à s’offrir les 5 billets sur le vapeur.

Arrivés près du but les glaces décidèrent d’envahir la mer et leur bateau fut pris et les autorités durent envoyer les mounties, autre nom de la police montée, aidés par l’armée pour secourir les naufragés des glaces.

Les Ryan finirent leur route à nome une ville champignon où l’on venait de découvrir de l’or et qui avait été construite en 2 mois seulement.

Point de gisement ou de mines libres en cette fin de ruée, toutes les bons filons étaient déjà attribués et les malheureux qui arrivaient en ville depuis les terrains de prospection n’avaient que leurs os pour tout bagages.

Cette misère était propice à tous les vices et c’est ce qui permit à Mrs Ryan de trouver rapidement du travail, la police montée cherchait des femmes en bonne santé et à la morale intacte pour s’occuper des prisonnières. C’est ainsi que Katherine Ryan, connue sous le nom de Klondike Kate, fut la première femme de la police montée Canadienne.

Elle fut ensuite inspectrice des mines et sa devise était :*»Je n’ai pas été créée pour reculer, quand je fais un pas en avant, je dois aller de l’avant*»

Que devinrent Grand-Pa, Black-Bird, ainsi que les deux enfant Laura et Charles ? L’histoire ne l’a pas retenu, mais partis à 5 pour trouver de l’or ils ne trouvèrent en fait que neige, glace et misère humaine étalés à part égales sur la rivière gelée.

Puisse Dieu leur pardonner leur folie et avoir pitié de leur âme en leur pardonnant l’arrogance de leur orgueilleux périple
 

DeletedUser

Invité
Texte 3

Nul doute qu’il n’aurait jamais pris cette décision s’il n’avait pas eu tous ces problèmes d’argent. Sa femme était gentille, un peu trop d’ailleurs, mais avait la fâcheuse tendance à dilapider le maigre revenu de l’exploitation céréalière de la ferme familiale. Les robes, les œuvres de charité, qui avaient comprit quelle femme sensible elle était, les remèdes de charlatan profitant de son hypocondrie et le jeu.
Le jeu. Elle adorait jouer à tout. Le bandit manchot, le poker, les dés et même les stands de tir des foires itinérantes. Un seul problème, elle ne savait pas s’arrêter.
Il l’aimait tant qu’il disait oui à tout et travaillait deux fois plus pour compenser, mais devant les comptes de la ferme, il avait su qu’ils ne pourraient plus tenir longtemps.

Trois jours s’étaient écoulés depuis qu’il avait entendu ces rumeurs sur la probable découverte de filons d’or permettant d’acheter, si l’on avait de la chance, un état entier. Chacun ait colporté son histoire plus ou moins délirante, même si personne n’avait eu la moindre pépite à lui montrer. Le plus fou d’entre eux, un certain Mad Max, avait connu un type qui lui avait dit qu’un homme avait troqué ses vielles roues de charrette pour des roues en or massif. Un vrai carrosse avait il dit. Cela avait été suffisant pour le décider à partir.

Alors que ces enfants jouaient à ce qu’ils appelaient « docteur Maboul », il s’affairait à charger sa charrette de vivre, de vêtements et d’outils utiles pour la recherche de l’or. Il n’avait pas bien comprit le but de leur jeu, mais visiblement ils s’amusaient bien avec leurs pinces à épiler. Le chat du voisin, attaché sur une planche ne semblait pas partager leur enthousiasme.
- j’n’ai toujours pas compris pourquoi nous devions partir, le questionna sa femme.
- J’ai reçu un télégramme d’un ami qui à besoin d’aide pour sa ferme, mentit il pour éviter tout conflit. Elle ne supporterait pas de nous savoir ruinés, pensa t il.
- Pendant deux mois ?
- Allez, soit gentille. Va te préparer, on part dans trente minutes, dit il de manière à éluder la question. Et dit aux enfants de faire de même.
En attendant sa femme, il observa sa ferme. Elle était petite, recouverte d’une peinture bleu pale, dont les écailles de plus en plus présentes laissaient apparaître une structure en bois vermoulu. Elle siégeait sur une vaste cour au milieu de ses vingt hectares de champs. Il repensa aux générations de O’Maïdarlin qui avaient apporté le renom de cette ferme et lui, Eddy O’Maïdarlin, en serait le fossoyeur.
Ne voyant pas revenir sa femme, il s’impatienta.
- Clémentine, il te faut quand même pas une heure pour changer de robe, hurla t il à travers la cour.
- Les enfants ne veulent pas venir, lança t elle faiblement de sa voix fluette.
Il s’approcha.
- Jay, Patou, dans le chariot tout de suite…. Et détachez le chat avant de partir.

Tout fut fait. Il monta le dernier, à la place du conducteur et pris en mains les rênes, prêt à quitter son Wyoming natal.
Un couinement régulier et familier, lui fit froncer les sourcils. NON, pas ça, pensa t il.
- Papy ! Firent Jay et Patou de concert en sautant de la carriole.
- Salut les ch’tiots, fit un homme hors d’age, qui faisait rouler son fauteuil à une vitesse étonnante. Faut y pas qu’vous soyez dans une sacrée marmelade pour en oublier vot’ pépé. Quiqu’c’est qu’tô dessoudé Eddy ?
- Salut Buck, dit Eddy, la tête dans sa main, bien solide pour porter toute la misère de son monde.

Une fois le père de Clémentine hissé, non sans mal, dans le chariot et, que les enfants eussent bien voulu réintégrer leurs places, Eddy, dont l’enthousiasme fondait comme neige au soleil, fit claquer les rênes et les deux chevaux attelés au chariot s’ébranlèrent.
- En voiture les enfants, hurla pépé Buck.
Eddy lui aurait bien intimé l’ordre de la fermer, mais l’unique bagage du pépé l’en dissuada. Sa carabine.

La première journée de voyage se passa sans encombre, si l’on omettait les « elle avance pô ta chariote » du pépé, les « y’a Patou qui m’as tapé » et les « C’est Jay qu’a commencé » des enfants. Clémentine restait pensive sur son fauteuil.
Harassé par la tension de la journée, tant physiquement que nerveusement, Eddy assit au coin du feu, tentait de trouver l’apaisement dans la contemplation de la voûte céleste, brillant de mille feux dans cette nuit sans lune. Chose vaine.
- Hiiiiiiii !!!
Eddy s’était levé d’un coup fonçant vers le chariot qui lui masquait la vue de ses enfants censé jouer calmement. Patou hurlait. Un cri strident qui aurait fait détaler n’importe quel animal. Celui qui flânait à ces pieds n’avait pas d’oreilles.
Eddy se rua sur le serpent et, dans un geste prompt et précis, le saisit par la tête. S’apprêtant à le jeter, il croisa le visage enjoué de son fils de neuf ans. Il comprit.
- Jay, mais c’est pas vrai ! Entonna t il avec sévérité. Vous ne pouvez pas vous tenir tranquille cinq minutes ? -il jeta le serpent-, vous allez me ….
- PAN !!!
La balle avait littéralement fait exploser le serpent alors qu’il n’était encore qu’à à peine un mettre de la tête d’Eddy. Regardant vers l’origine du coup de feu, son visage s’empourpra, tant à cause de la colère que par le mouchetis de chaire reptilienne qui le parait, qui aurait pu faire croire qu’il avait la scarlatine.
- Ha, ha ! Il a pô trop perdu la main l’pépé ! Scandait Buck la carabine encore fumante entre les mains.
- Bravo papy, tu l’as eu, cria Jay.
Pour se passer les nerfs, Eddy lui mis une claque et partit chercher sa bouteille de whisky. Complètement barjos, pensa t il.

Le lendemain matin, Clémentine fit le café et en apporta à son mari, pendant que Buck montrait le maniement de la carabine à son petit fils.
- Dis moi chéri, murmura t elle de sa voix suave, je ne veux pas t’embêter avec ça, mais ou on va ?
Eddy paru réfléchir, puis se décida à tout lui avouer.
- Dans le Klondike.
Elle sursauta comme si un petit rongeur l’avait pincé.
- Le Klondike ? Mais c’est au moins à mille cinq cent milles.
- Mille sept cent, corrigea t il.
- Ton pote, il ne connaissait personne de plus proche pour l’aider ?
Eddy bu une gorgé de café fraîchement moulu. L’amertume de cette boisson chaude lui donna le courage de poursuivre.
- J'ais pas d’ami là bas. On va chercher de l’or. Si tu n’avais pas claqué notre fric, on n’en serait pas là.
- Tu voix, tu épaules, tu vise et tu t… fit une voix lointaine qui lui paru hors du temps.
- PAN !
La tasse en étain, que tenait Eddy, fut éjectée. Il se leva, se dirigea vers le duo intergénérationnel, ôta la carabine des mains de son fils et la rendit à son propriétaire.
- Toi, tu monte dans le chariot, on y vas, dit il sévèrement à son fils.
- Mais papa….
- TOUT DE SUITE !
Jay s’exécuta tête baissée.
- Et vous, dit il fortement à Buck, c’est la dernière fois que vous donnez un fusil à mon fils. Et puis….
En colère, il partit chercher une corde puis revint déterminé vers le grand père et son fauteuil maudit. Buck ne semblait pas avoir été émoussé par les sautes d’humeur de son gendre.

Cela faisait dix jours qu’ils étaient partis et malgré un soleil de plomb, semblait bien aller. Les enfants dormaient à l’arrière de la charrette, protéger du souffle ardent du soleil par la bâche de tissu épais qu’Eddy avait eu la bonne idée d’installer. Clémentine, silencieuse, s’était peu à peu résignée à la pensée qu’elle ne reverrait jamais plus leur petite ferme. Et le papy…. Tout allait au mieux pour Eddy.
Un vent assez fort, venant de l’arrière, leur apportait un semblant de fraîcheur, une aide non négligeable au travail des chevaux et, malheureusement pour Eddy, colportait le couinement du fauteuil de Buck, qu’Eddy avait relié au chariot par une corde de cinquante mètres. Hormis une descente de colline ou le grand père avait faillit passer sous les roues, Eddy était assez fier de son initiative.
Pris dans ses pensées, il ne vit pas, tout de suite le petit nuage de sable, vecteur de mauvaise nouvelle, qui s’approchait à vive allure sur leur droite. Lorsque assez près, Eddy perçu le cavalier ensablé, il était trop tard. Il tenta sa chance. Ils n’avaient pas traversé tout le Wyoming et la Colombie Britannique pour laisser leur souffle aux portes du Yukon.
Eddy agita violemment les rênes et fit claquer son fouet. Malgré une fatigue intense, les chevaux comme mu par une angoisse euphorique, accélérèrent. Eddy se dirigea vers la gauche tentant de mettre le plus de distance entre eux et le cavalier qui brandissait déjà son colt, comme un attribut de puissance. Le chariot cahotant filant à toute allure. Il deviendrait vite immaîtrisable. Une pierre manqua de casser une roue et le soubresaut du chariot ainsi provoqué, réveilla les enfants.
- Papa, ralenti j’ai peur, chouinait Patou dont l’angoisse innée de tout enfant de onze ans, réveillé brutalement, refaisait surface.
- Ouh la peureuseu, ouh la peureuseu haranguait Jay pas plus rassuré.
- La ferme Jay ! Invectiva Eddy. On a un bandit aux fesses, alors vous vous taisez.
- Un bandit ? Un vrai ? Chouette, s’exclama Jay, est ce que tu croit qu’il va violer maman ?
- TAIS TOI !! Hurla Clémentine hystérique dont l’hypocondrie chronique lui avait influé tout un tas de maladies sexuelles inavouables.

Le cavalier se rapprocha et malgré toute la véhémence des chevaux, il s’interposa devant eux, arme au poing. Le temps venait de s’arrêter, ils étaient pétrifiés.
- Au é ain, essaya de dire le bandit à travers son foulard.
Les quatre habitants du chariot se regardèrent, perplexe.

- AU E AIN, articula t’il sans plus de succès.
Jay et Patou pouffèrent. Eddy, amusé, interrogea l’homme en arme des yeux. Il baissa son foulard, dévoilant ainsi le visage de poupon d’un jeune homme tout juste sortit de l’adolescence.
- Je disais, Haut les mains !
- Aaaaaahh ! firent ils tous en chœur en levant les bras.
Un sourire s’afficha sur le visage de l’ange post pubère. Très bientôt, il s’effacerait lorsque lui parviendrait ce couinement, maintenant si familier.
- C’est c’que j’allais dire, déclama Buck, la carabine pointé sur l’intrus, à peine fatigué par les cinquante mètres qu’il venait de parcourir au pas de course, si l’on peut dire.

Apeuré, le jeune éphèbe lâcha son colt et leva les bras.
- J..j…j’ais..ri..ri..rien fait, éructa t il difficilement. Il pleura.
Le grand père, énervé par tant de lâcheté, fit une moue de dégoût. C’est pas aujourd’hui qu’il allait s’amuser.
- Et vous attiez torréfié par c’blanc bec ? Bravo.
- Terrifié, papy, crus bon de rectifier Eddy, pendant que sa femme tentait de réconforter le bandit minot.
- c’a pô une lope comme toi qui va m’apprendre à parler ! Détache moi et aide moi à me mettre dans l’chariot… j’ais soif.

Après s’être soumis aux désirs du grand père, Eddy revint auprès de sa femme. La scène était surréaliste. Le jeune, écrasé sous les assauts de ses deux enfants qui lui sautaient sur le dos en riant, se faisait plumer au poker par sa femme. Le monde à l’envers.
Ben, c’était son nom, prit une dernière tasse de café et s’en alla, se jurant qu’il trouverait une autre activité.

Au bout de sept jours, ils arrivèrent enfin à destination. La première ville d’orpailleur était à porté d’œil. On leur avaient dit que l’eldorado se trouvait à White horse, mais chose intriguante, depuis trois jours qu’ils étaient dans le Klondike, ils n’avaient pas croisé le moindre mineur.
L’attelage pénétra dans la petite ville et remonta la rue principale. Elle était étonnamment calme. Ils s’arrêtèrent devant un bâtiment dont l’enseigne leur redonna le sourire. Au dessus de la porte du saloon étaient écrit, en lettre d’or sur fond rouge, les neuf lettres du bonheur.
L’ELDORADO.
Eddy entra, seul. Deux petits vieux jouaient aux cartes dans un coin mal éclairé, mais à part ça, l’endroit était désert. Il héla le barman.
- Excusez moi, ils sont tous allez chercher de l’or ?
Le barman ne mit pas longtemps à comprendre.
- HA, HA, HA !! Eh, les gars ? Y a encore un touriste qui a la folie des grandeurs, s’écria le barman qui le toisait méchamment. Le seul à se faire de l’or, ici, c’est moi. Alors tu prends un verre, ou tu dégages.
Eddy s’évanouit.
Ils s’installèrent et cherchèrent de l’or en vain, puis au bout de deux ans, décidèrent de rentrer dans le Wyoming en se jurant qu’ils n’écouteraient plus les racontars, même dans un moment de détresse.
 
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Texte 4

Wyoming, Juillet 1897

« Papiiiiiii !! Papiiiiii ! On t’a ramené le journal ! »

Les cris stridents de ses petits enfants firent sursauter le vieil homme qui somnolait sous la véranda de la ferme familiale. Il fit pivoter son fauteuil roulant et plissa les yeux pour apercevoir ses petits enfants qui galopaient vers lui en soulevant des nuages de poussière rouge. Les jumeaux, Lucy et Dan pilèrent devant lui, à peine essoufflés et hilares comme d’habitude. Il prit un instant pour observer les rejetons de son fils unique : les cheveux blond paille, les yeux bleus qui leur donnaient un air innocent bien immérité, les mêmes taches de rousseur sur le nez…La seule vraie différence était les longues nattes de Lucy ! A part ça, ces deux là s’entendaient comme larrons en foire et multipliaient les bêtises depuis qu’ils savaient marcher…
Il saisit le journal froissé que lui tendait Lucy et les deux gamins filèrent aussitôt et disparurent derrière la grange. La une du journal lui fit froncer les sourcils et il parcourut attentivement tout l’article. Quand il eut fini il leva les yeux et contempla pensivement la vieille ferme délabrée et le paysage aride.

« Nom di diou il faut y aller c’est sur ! Abigaël ! Jeremiah ! Venez voir ! »

Son fils et sa bru sortirent de la maison. Depuis toujours Jeremiah obéissait aux ordres du vieux Pat et Agigaël en l’épousant savait qu’elle devrait se soumettre à cet irlandais irascible.
Ceci dit le bonhomme se révélait souvent de bon conseil et Abi devait reconnaître qu’elle l’aimait bien. Elle ne s’attendait pourtant pas entendre cela :

« Nous partons pour le Klondike ! On a trouvé de l’or la bas, on y va ! »

Eberlués Abi et Jeremiah se regardèrent. Ce fut lui qui prit la parole :
« Heu…c’est où le Klondike ? »
« Mon gars, tu as vraiment de la marmelade dans le cerveau ! Le Klondike c’est au Canada, et on y a trouvé de l’or et on va quitter cette terre ou rien ne pousse, on va partir là-bas et on va devenir riche ! »

Trois semaines plus tard….

« Lucy et Dan allez chercher la bâche que je finisse le chargement ! »

Aucun argument n’était venu à bout de l’obstination du vieux Pat et tous les biens de la famille (pas grand-chose en vérité !) étaient maintenant réunis sur la charrette, les mules étaient attelées et l’heure du départ avait sonné. Le plus difficile avait été d’amarrer le fauteuil roulant du grand-père sur la charrette !

« Abi, tu peux venir, ton carrosse est avancé ! »

Jeremiah prenait ce départ avec bonne humeur : il en avait assez de se crever la santé sur cette terre pour si peu de bénéfices ! Ça ne pouvait pas être pire ! Depuis que la décision était prise le vieux Pat avait rajeuni de dix ans, les enfants en oubliaient de faire des bêtises et il surprenait sa femme le sourire aux lèvres, regardant rêveusement vers le Nord....

« Bon tout le monde est paré ? Lucy, grimpe là et Dan essaie de pas faire tomber ta sœur !
P’pa ça va ? T’es bien installé ? »
« Mais oui, mais oui ! Allez roule sinon toutes les bonnes places vont être prises ! »
La charrette s’ébranla dans un grincement de roue. Le début d’un long, très long voyage….

Pas très loin de Dawson, un an plus tard….

Jeremiah poussa la porte de la cabane en rondins. Il était épuisé et de mauvaise humeur. Un an déjà qu’ils avaient quitté le Wyoming pour chercher fortune ici. Ah, ils en avaient fait des rêves de fortune ! Et dans un premier temps la chance avait paru leur sourire : le voyage avait été certes très long et fatigant mais ils étaient arrivés ici sans encombre. A Dawson on leur avait attribué un emplacement sur la Rabbit Creek et depuis des mois maintenant il s’échinait du matin au soir à essayer de trouver de l’or dans ce maudit cours d’eau ! Ah ouiche vraiment de l’or ! Quelques paillettes au fond de la batée qui déclenchaient l’espoir mais aucune pépite n’étaient venue récompenser ses efforts. Le moral et les finances étaient au plus bas…
A l’intérieur Abi ravaudait un vêtement. Dans son fauteuil installé près du feu, son père semblait somnoler. Jeremiah s’assit lourdement près de la table et secoua négativement la tête en direction de sa femme qui levait vers lui un regard interrogateur. Toujours rien.
« Ça ne peut plus durer ! Il faut faire quelque chose ! »

C’était le grand-père qui venait de taper sur le bras de son fauteuil, faisant sursauter tout le monde. Au même moment les jumeaux rentrèrent.

« Vous tombez bien vous deux ! Réunion de crise ! Et toute la famille est concernée ! »

Comme toujours obéissante la famille se regroupa autour du fauteuil du vieux Pat.

« Bon il est temps de se rendre à l’évidence : il n’y a pas plus d’or dans ce coin que de vertu sous les jupes d’une danseuse de saloon ! Jeremiah s’use la santé pour rien, Abi doit faire des prouesses d’ingéniosité pour remplir nos assiettes tous les jours et les petits deviennent de vrais sauvages ! Il faut qu’on trouve autre chose à faire et que les enfants retournent à l’école ! »

Les jumeaux se mirent à piailler en chœur :

« Mais on veut pas aller à l’école ! On est bien ici ! »
« D’abord moi je veux être trappeur » lança Dan
« Et moi danseuse de saloon ! » enchaîna Lucy (elle ne savait pas bien en quoi ça consistait mais le vieux Pat avait l’air de connaître)

La gifle maternelle claqua sur la joue de la fillette, tellement surprise qu’elle ne pensa même pas à pleurnicher et se contenta de porter sa main à sa joue qui était soudain devenue d’un beau rose vif.

« Toi tu feras ce qu’on te dira et ton frère aussi ! »

Ayant ainsi ramené le calme, Abi se tourna vers son beau-père :

« Et vous avez une idée pour nous sortir du pétrin ? »
« Hé bien oui figure-toi ! Ça fait un moment que j’y pense en plus ! Bon, c’est encore un peu flou bien sur….
Trouver de l’or, on n’y arrive pas mais il y a Dawson et ces gens qui sont arrivés de Dieu sait où et qui vont continuer à arriver. Et ils ont besoin de tas de choses qu’ils ne trouvent pas ici !
Il suffit de déterminer ce que l’on peut leur apporter et le tour est joué : on sera riche ! »

Jeremiah semblait dubitatif :
« Je vois pas bien ce que je pourrais leur apporter à tous ces gens….Je suis un fermier moi ! »

Mais Abi déjà c’était dressée les yeux brillants :
« S’il y a une chose que je fais bien c’est la cuisine…mais on a oublié un peu vite le diplôme d’infirmière que j’ai passé avant de t’épouser ! On va ouvrir une gargote où tu serviras les repas que je préparerai et ou tu vendras du matériel de première nécessité : de la viande séchée, du sucre, du café torréfié, tout ce qu’ils voudront bien acheter en fait ! Et moi je vais créer un dispensaire : je suis sure que j’aurai du travail ! En plus je pourrai surement utiliser les herbes que le vieil Indien nous a données quand les petits ont eu la scarlatine l’hiver dernier et je ferai venir des médicaments de Vancouver ou de Seattle s’il le faut…. »

Jeremiah regardait sa femme. Ce projet prenait déjà corps et il se reprenait à espérer- enfin- une vie meilleure pour lui et les siens…

C’est ainsi que cette famille venue du lointain Wyoming ouvrit le premier restaurant et le premier dispensaire de Dawson. Ah bien sur, tout le monde ne fut pas ravi de cette nouvelle vie : les jumeaux retournèrent à l’école en rechignant mais on ne leur donna pas le choix !
Lucy ne devint pas danseuse de saloon mais fut la première femme médecin de la région et Dan, s’il ne devint pas trappeur, prospéra dans le commerce des fourrures.
Et le vieux Pat me direz-vous ? Eh bien il vécut assez longtemps pour voir sa famille à l’abri du besoin et il s’éteignit un soir de Décembre. Ses dernières paroles furent : « mission accomplie »…
 

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Texte 5

"C’était en 1804.
Un homme avait déclaré avoir trouvé de l’or dans une petite mine du Klondike.
De bouche à oreille, par le système du téléphone arabe, la nouvelle s’était répandue : on avait trouvé de l’or, et déjà dans la région, se formait des villes champignons.

Tout au fond du Wyoming, une petite famille américaine de cinq personnes, le grand-père, Scott, les parents, Willy et Jessica, le garçon, Tommy et la fille Jennifer, tous deux âgés d’une dizaine d’années, avait, comme tout le monde, appris la nouvelle.
Ladite famille avait grand-peine à assembler de quoi nourrir tout ce petit monde.
Aussi, le grand-père, qui était des plus autoritaires, avait ordonné de rassembler toutes les affaires, et de s’en aller au Klondike.

Le lendemain, les Scottson _c’était le nom de la famille_ arrivaient dans la région.
Là une grande foule était rassemblée : Indiens, Mexicains, colons, il y avait de toutes les sortes.
Aussi, la famille aurait eu beaucoup de peine à trouver une place, si le grand-père n’avait été là : il ordonna à un pauvre enfant de dire à ses parents de partir. Le garçon s’était exécuté. Hélas, quand il revint, il était accompagné de son père, homme très imposant.
Aussi, le père ne fit pas dans la finesse : il prit son arme, un énorme deringer, et menaça de remplir de plomb qui oserait prétendre le chasser de son territoire.
Mais grand-père Scottson n’était pas homme à se laisser faire. Il se leva de son fauteuil roulant _chose qui ne se produisait jamais_ et l’empoigna. Il leva son bras, et rabattit son arme fantaisiste sur le pauvre homme. Ce dernier déguerpit aussitôt.

Enfin, la famille était installée.
On avait enlevé la bâche de la caravane qui allait servir d’abri, et on pouvait enfin se reposer. Du moins, c’est ce qu’on pensait. Car en fait, il n’en était rien : à peine avait-on commencé à dormir, qu’une voix s’était écriée : « Scarlatine ! ».
Eh oui ! La maladie si contagieuse était là. Et ce simple mot avait suffit à saper le moral de milliers de colons.

Le soir, personne ne parlait.
Chez les Scottson pourtant, on aurait dû : pour fêter l’arrivée au Klondike, Jessica avait préparé ce qui était pour la pauvre famille, un festin de roi : grains de café torréfié pour les adultes, fromage, tartine beurrées et marmelade.
Hélas, la maladie était là.
Ah ! on s’en serait bien passé ! On était là, on avait toutes les raisons d’être heureux, mais il y avait ce fléau ! Et rien n’aurait rendu aux Scottson leur bonheur.
Leur aurait-on apporté un carrosse, qu’ils auraient continué à se taire.
Le lendemain, personne n’avait fermé l’œil.
On pensait sans cesse à ce qu’on allait faire pour éviter la contagion.
Aussi au petit matin, le grand-père, encore et toujours lui, avait pris une décision.
« -Nous irons au sud, à une cinquantaine de kilomètres de là, dit-il.
Nous attendrons bien gentiment que la maladie s’en aille, et nous reviendrons.
-Oui, mais nous avons eu de la peine à trouver une place, hier. Nous n’allons pas recommencer, objecta Tommy.
-Peuh ! Qu’est-ce que tu crois ?
Nous ne sommes pas les seuls, à partir. Il suffira de revenir un peu avant les autres !
Et puis au pire… Quelques « accidents » libéreront des places… Hé ! Hé ! »

Et c’est ainsi que les Scottson, à peine installés, étaient repartis.
Une semaine plus tard, la petite famille revenait à l’endroit où, disait-on, on avait trouvé de l’or.
En ce qui concernait la place, on avait l’embarras du choix : personne n’était encore revenu.
Ils s’installèrent donc, mais à peine eurent-ils commencé à se reposer que le grand-père les reprit :" « Nous avons l’avantage d’être avant les autres, il faut en tirer profit ! dit-il avec un petit air malicieux. Allons, sortons les pioches et cherchons ! ».
Les Scottson obéirent sans discuter, car c’était folie que de contredire le grand Scott.

Un mois plus tard, la famille n’était plus la seule à chercher, et plus la seule non plus à ne rien trouver. A dire vrai, personne n’avait rien trouvé.
Le lendemain, au petit matin, la moitié des gens était partie : en effet, on commençait à penser que la mine avait été salée pour tromper un naïf, et que le naïf en question avait mordu à l’hameçon.
Mais les Scottson étaient encore là, eux.
Et qui avait ordonné de rester ?
Scott, bien sûr !
Aussi, au bout de quelques jours, la famille était la seule à prospecter.
Mais il ne fallait plus se faire d’illusions : il n’y avait rien dans cette mine.
Aussi on rentra, au plus grand bonheur de tous sauf du grand-père qui, dans son fauteuil roulant, était celui qui mettait le plus d’ardeur à son travail.

Trois ans plus tard, nous retrouvons les Scottson dans une ville de l’Ouest, Blue-Horse City.
Ils étaient tous dans leur maison, sauf le grand-père parti a saloon.
Ce-dernier s’en alla dans la rue principale.
Là, il rencontra deux hommes qui discutaient :
« -Tu te rappelles la ruée vers l’or de 1804 ? disait l’un.
-Ouais, bien sûr, ça avait fait du bruit ! répondait l’autre.
-Ouais, et tout ça grâce à moi ! répliqua le premier.
-Quoi ? Qu’est-ce que tu veux dire ?
-Eh bien, que c’est moi qui l’ai salée, la mine. »
Scott ne les laissa pas continuer.
Une colère terrible l’atteint.
Il empoigna son fauteuil roulant, et le rejeta violemment sur le coupable. Du moins c’est ce qu’il voulût faire.
Car l’homme en question avait esquivé le coup.
Il sortit son six-coups, et logea une balle dans la tête du pauvre grand-père qui s’abattit mort sur le sol.
Toute la famille, qui avait accouru, poussa un cri d’horreur.
Aussitôt, le désormais tueur tira une balle dans chacun des membres : Willy, Jessica, Tommy, Jennifer.
Le shérif accourut aussitôt.
L’homme prit son cheval, et s’enfuit dans un nuage de poussière.
Je pourrais faire des pages entières pour vous raconter son histoire, mais là n’est pas le sujet.
Je pense qu’il n’y a rien à ajouter, vous avez toute l’histoire de ceux qui formèrent jadis la famille Scottson.
 
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Texte 6

Tom mangeait avec un appétit surprenant dans les circonstances une tartine à la marmelade, dont l’observateur le plus averti aurait eu peine à différencier ladite marmelade de la tranche de pain, toutes deux ayant la même texture et la même couleur, qui s’approchait dangereusement de la poussière. C’était toutefois son quotidien et, faute de connaître mieux, Tom s’en contentait largement.
Toujours est-il qu’il mangeait ladite tartine lorsque son père arriva en trombe dans la maison (Je ne sais pas si on peut appeler maison une cabane en ruine constituée d’une seule pièce avec quelques paillasses servant de lit par terre, une table bancale pourrie par endroit et une cheminée fumeuse peut s’appeler une maison, mais c’est ainsi que Tom la nommait, et je vais me tenir à sa version, puisque je n’ai pas vécu les évènements que je raconte aujourd’hui), en criant : Sandy ! Habille les bagages et pacte les enfants (il était lui-même, comme on dit, un peu «pacté», ce qui n’était en soi pas étonnant puisque, depuis que Tom le connaissait, il avait toujours eu un verre ou une bouteille dans les mains. Le fait que, voyant que ses dettes ne rentraient même plus sur son ardoise, le barman du Saloon lui refuse désormais tout crédit et l’aie menacé de, je cite «lui tirer dans les c*******» n’était sans doute pas étranger à son désir de partir), nous partons sur le champ pour le Wyoming !
Son père, grand-père de Tom, qui lui ressemblait en tous points et s’entendait parfaitement avec lui, nous expliqua qu’un ami à lui, une source très fiable, lui avait confié qu’il tenait d’un pote à lui que le frère d’une connaissance d’un proche ami de la belle-sœur de la tante d’un collègue du prêtre de la paroisse où est né ledit pote avait entendu quelqu’un raconter, dans un Saloon éloigné, qu’il avait trouvé de l’or dans une petite ville du Nord du Wyoming.

Ainsi, comme les deux hommes de la famille, qui étaient, de par leur sexe, les personnes les plus responsables de la ferme, en avaient décidé ainsi, la mère de Tom dût se plier à leur volonté.
Par conséquent, les deux enfants, Old Timer et Sandy irent attendre Mike, le mari de la belle-fille de son père à la sortie de la ville. Celui-ci, comme à son habitude lorsqu’il avait besoin de quelque chose, alla emprunter à une connaissance un chariot bâché, pour, disait-il, « prendre livraison d’un lit dans la ville voisine», lui laissant en contrepartie une fraction de nos récoltes de blé de la saison, celle que l’on cueillerait le lendemain, ou plutôt, aurait dû cueillir.

Il ramassa sa famille et leurs biens essentiels à la sortie de la ville, et commença alors le long voyage de la famille Smith. Ils n’avaient pas de carte, mais Mike et Old Timer savait parfaitement où ils allaient, leur ami leur ayant également indiqué le chemin pour se rendre au filon.
«C’est encore loin ?», s’enquit Kate, la sœur de Tom, après 5 minutes de voyage. Remarque qui donna l’impression à son père que le voyage serait long. Cette impression se mua en «très très long» quand elle répéta sa question 10 minutes plus tard.

Après 14h de route bien éprouvante (Empêcher les enfants de déchirer la bâche en s’y suspendant, les empêcher de sauter du carrosse et de courir autour, les empêcher de demander quand on arriverait, leur donner un vieux morceau de pain pour faire taire un peu leurs estomacs, et beaucoup les enfants, retenir le grand-père parce que sa chaise roulante avait tendance à rouler jusqu’au bord du chariot, puis l’éjecter, supporter des râlements de douleur et de frustration, etc.), ils réussirent enfin à s’arrêter, pour déguster un café dont la torréfaction devait bien remonter à la naissance de Old Timer, et grignoter un peu de pain, dont on hésiterait à dire s’il était plus sec que rassis ou l’inverse.

Les jours suivants furent presque exactement identiques. On souffrait de faim, de soif, mais surtout d’ennui. Pour la première fois depuis plusieurs années, Mike eut l’occasion de passer quelques jours avec lui-même ; il n’avait pas pu emporter d’alcool, et sa lucidité commençait à le déranger sérieusement. Il en devenait frustré et agressif ; insupportable. Puisque, par conséquent, personne ne lui adressait la parole, il eut plusieurs jours de réflexion sur sa vie et son entreprise, avouons-le, saugrenue.

«Comment pouvait-il se permettre de partir comme ça, en laissant de côté le peu qu’ils avaient, pour tenter de trouver de l’or dans le cul du chien, le fin fond du Wyoming, en entraînant sa famille avec lui dans cette après tout très dangereuse et probablement vaine course au trésor ?», lui suggérait la petite voix qu’il n’entendait pas d’habitude. «Il y aura mille dangers là-bas. Les autres mineurs d’abord, qui, si vous trouvez de l’or, peuvent décider de vous piller. Ensuite, vous ne savez pas nager, il y a les risques de noyade, de chutes de pierre, les épidémies. Peut-être mourrez vous tous de scarlatine, de dysenterie, ou pire encore !»
Mais désormais, ils n’avaient plus rien, ils devaient tout miser sur l’or qu’ils trouveraient. De toute façon, la première pépite les rendrait plus riches qu’avant leur quête, et il était sûr d’en trouver. Il n’avait plus le choix, il y avait probablement un groupe d’hommes à sa poursuite, ou peut-être un chasseur de primes aussi misérable qu’eux. Se retourner correspondrait à signer, peut-être, l’arrêt de mort de la famille, parce que, lui parti, ce n’est pas Old Timer qui nourrirait les enfants !

Pendant qu’il nageait dans ces sombres pensées, le paysage défilait, et on voyait bien qu’ils s’éloignaient de leur départ, jour après jour, même si lui ne s'en apercevait pas, retiré en lui-même. Ils avaient traversé des rivières, des forêts, des plaines, et même un fleuve ! Il en était d’ailleurs à penser que, la malchance les ayant toujours poursuivi jusqu’à maintenant, un juste retour du destin pourrait leur permettre de dénicher un peu d’or, et que, de toute façon, ils seraient parmi les premiers à arriver, et que, puisqu’il y avait de l’or, ils en trouveraient forcément, lorsqu’Old Timer l’interrompit pour lui signifier qu’ils touchaient au but, et que Sandy aurait dû s'abstenir de mettre sa parole en doute (Elle avait, plusieurs fois, osé douter de la direction dans laquelle ils avançaient,et argumenter avec Old Timer sur le sujet), parce que, comme il l'avait dit (un peu trop souvent au goût du reste de la famille), il connaissait parfaitement le chemin, et les avait menés à destination tel que promis.

En effet, selon lui, ils traverseraient bientôt la dernière bourgade avant la rivière aurifère qui les attendait pour les rendre riches. C’est lorsqu’il pénétrèrent dans ladite bourgade, qui était plutôt une ville, qu’un doute assaillit Mike. Quelque chose clochait. Un curieux le conforta dans son impression, lorsque, les saluant, il leur demanda ce qui les amenait à Mexico.
 

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Texte 7

Par un beau jour de pluie dans la contré de Klondike le poney express arriva a très vive allure dans son chariot avec le peu de bâche qu’il restait ! Il se dirigeait vers la ferme des Histone.
Comme d’habitude il fit attention a ne pas se prendre des cailloux car les deux enfants de la famille qui se nommé Lisa et John était très chiant avec les visiteurs. Il d’étendit de son chariot et sa proche a de la ferme Le grand père appelé pépère par ses enfants ; attendait sur le pat de sa porte le retour de son fils, mort pendant la guerre de Sécession.
Le père sortis, il salut l’homme et fit sa livraison avec des lettres, 3 seaux de marmelades venu exprès d’halabama … La préférés de sa femme Nadège !
Et l’homme ajouta que la ruée vers l’or s’organisé dans tous le pays !
Et repartis comme il était venu à toute vitesse.
Le père ne réussit pas a dormir il pensée a toute cette or qui attendant d’être ramassée, tous ça a 3 jours de route.
Le lendemain décidé il informa sa famille que dans 24 Heures il partirais a la conquête de l’ouest, pour faire fortune. Il Venda ces terres et sa ferme, et avec cet argent il acheta tous le matériels necèsaire ainsi qu’un chariot neuf et 2 beau mustang.
Le lendemain la famille quitta sa vie de fermier pour une vie d’aventurier !
3 jours et des péripéties plus tard les voila enfin arrivée.
Il allez essayer de trouvée une parcelle pour ce poser quelque heure avant d’attaquer la recherche !
Il monter leur tente 2heures, qui leur avait coûtais relativement chère.
Le pére Albert décida de se lancer le premier ce jour la ne fut pas brillant a part quel faux espoir la fortune ne serait pas pour aujourd’hui.
Nadège torréfiait beaucoup de graine de café pour son mari et son pépère.
Les enfants commençais a s’habitué au lieu et embêté les chercheurs d’or , ceci leur attira les foudre d’un grand homme il essaya des les noyé dans la riviére mais Albert le convaincu grâce a son bon vieux Paterson de achée c’est enfants .
Malheureusement ici la loi du plus fort régnés !
Quelque jour plus tard un Carrosse arriva en fin de soirée une très charmante dame essaya de détendre mais John lança un cailloux sur les chevaux du carrosse et il partir au car de tour malheureusement pour la jeune femme sa robe fut envahit de boue. Tous de même toute la petite de pionnier ce demander qui était cette jeune femme ?
Le soir même elle fit tuez pas un indiens elle ne respectais pas le pacte des frontières. Son scalp fut retrouvé sur son lit.
La famille Histone trouva une pépite de 102 grammes 53 jours après ses arrivées, ce fut le début d’une longue histoire pour cette pépite.
Tous le village de pionner attrapait la scarlatine peut y survive l’un des seul a y survivre fut le fils de Albert. John se rendit compte que du haut de c’est 12 ans il pourrait devenir riche il fit le tour des tentes et prit toute les pépites qu’il put et put et oublias celle de son père Albert.
Cette pépite fut beaucoup de voyage et tua des gens. Elle auras connut plus 73 propriétaire elle finis par se faire enterrés au fons d’un trou avec son dernier propriétaire un veille homme. Il mourrit d’une balle dans le thorax.

De nos jours.

Un fermier tomba sur ce cadavre durant la période des moisson et appela le shérif de son conté. Qui appela un entropollogue. Le cadavre fut examinée et la pépite trouvée, elle fit placé dans le mussé des pionniers de l’ouest.
 

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Texte 8

Criouic criouiiic... Pas possible ça, ils vont finir par me rendre fou avec toute cette agitation. Voyez, ils courent tout autour du chariot pour y empiler meubles et vêtements, tous leurs biens et les miens. L'odeur du café torréfié ne s'est pas encore dissipée que déjà chaises et table ont quitté la cuisine. J'ai bien fait de m'accrocher à mon bol...

Criic criouiiic... Voyons un peu plus loin si je peux trouver un peu de calme. Bientôt c'est à moi qu'ils s'en prendront, dans le chariot le Pépé bougon et son fauteuil qui grince, deux vieux meubles encombrants et inutiles ! Depuis cette scarlatine de l'hiver dernier qui m'a ôté toutes mes forces pour les remplacer par des rhumatismes, je suis devenu un poids mort.

Crouiiiiic... Et les enfants courent, piaillent: "combien de temps durera le voyage, diiiiiis ? C'est vrai qu'on va devenir riiiiiiches ? C'est où qu'on trouve l'or ? Papa tu m'apprendras à chercher les pépiiiiiites ?" Le gamin va chercher son chapeau d'indien qu'il a fabriqué avec des plumes de dindon et se l'enfonce sur la tête. C'est malin, s'il ne prend pas garde où il met les pieds il va finir dans la rivière à courir ainsi. Le fils entasse les paillasses de tout le monde dans le coin le plus reculé du chariot, juste sous la bâche, sa femme emballe les quelques rares bibelots et fragiles souvenirs de famille dans les couvertures.

Criiiii criouic... Partir pour recommencer une autre vie ailleurs, là où on ne peine pas à se nourir et faire vivre sa famille. Depuis qu'il a entendu la nouvelle, mon fils n'en dort plus. Regardez-le, il a les yeux qui brillent de tous ces rêves plein la tête. C'est vrai que la vie est dure ici et que certains repas ne remplissent pas l'assiette et encore moins l'estomac. Alors depuis des semaines et des semaines ce sont des discussions à n'en plus finir, comme si parler pouvait rassasier. "Il faut partir pour un avenir meilleur", disait-il. Et laisser cette maison que j'ai bâtie de mes mains quand ce sacripan n'avait même pas l'âge de ses gosses. Cette maison c'était mon rêve à moi, nichée dans la forêt, au bord de la rivière. Je l'ai construite pour elle, pour eux. Nous y avons vécu heureux pendant quelques belles années, puis le ciel l'a rappelée. Le fils ainé est parti à la ville, chercher du boulot. Paraît qu'il s'en sort bien, lui.

Décidément, partir ne serait pas si douloureux s'il ne fallait pas laisser tous ses souvenirs. Tout ce qui me rattache à elle est ici, tout ce qui a fait de moi un homme est ici.

Criouic... Allez, cette fois faut y aller. La maison est vide, les rares affaires que la famille possède encore tiennent toutes dans le chariot. Le fils ferme définitivement la porte de la maison et lui tourne le dos, il vient à moi et pour m'aider à me hisser dans le carosse avec mon fauteuil grinçant. J'entends la voie de la gamine qui sautille d'impatience: "je pourrai tenir les rênes pendant le voyage ?". Pourvu que je finisse pas en marmelade...
 
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Texte 9

Ça y est, on est parti ! Maman a eu à peine le temps de sangler le fauteuil de Papy quand le chariot s’est ébranlé. C’est un vieux carrosse piqué aux français que Papa a retapé, on l’a chargé avec tout le mobilier de la maison et un an de nourriture pour tenir le coup et passer la frontière canadienne. Il a deux roues toutes petites qui tournent trop vite devant et derrière deux grosses qui tournent pas, même si ils les a huilées avec la graisse à cuisine de Maman quand même ça grince, ça coince et ça tremble du châssis à la bâche, j’ai peur que Papy nous lâche avant l’arrivée avec la commode ou la table à manger. Roy, mon frère, est accroché aux jupes de Maman, il pleure depuis qu’on a laissé Mamy à la ferme des Flanders à la frontière du Wyoming. Ils disent qu’elle a choppé la scarlatine et personne ne sait pourquoi parce que ce n’est pas une maladie de vieux ; alors on pouvait, paraît-il, pas l’emmener à la conquête de l’or. Papa a dit c’est trop dangereux qu’elle vienne avec, Maman a dit on ne peut pas laisser Maman, Papy a dit c’est qu’une tire-au-cul et Mamy a dit vous m’enverrez de l’élixir de charlatan. On est parti.
Il paraît qu’on va au Klondike, plein Nord-Ouest. Le Klondike c’est le paradis des rivières d’or m’a dit mon pote Huckleberry, il paraît qu’il y en a plus d’une tonne qui coule tous les jours et c’est pour ça qu’on a quitté la ferme, les plaines du Wyoming, les vaches et les bisons. Huck, lui, est parti vers le Mississipi, là où on peut conduire les bateaux à aubes et sonner la cloche. Contre un pot de marmelade fauché aux Flanders, il m’a laissé son lance-pierre pour me défendre et j’ai déjà dégommé trois dindons pour ce soir. Maintenant j’arrive aussi à tirer sur les coyotes, ça marche bien pour les faire dégager mais c’est parce que je me suis entraîné sur Roy quand il est allé aux toilettes, j’ai visé pour faire gicler et il est revenu plus sale que quand il a débarqué. Alors Maman lui a foutu une raclée et c’est peut-être pour ça qu’il a pleuré. Maintenant pour se venger, entre deux morves, il dit à Papy que les indiens vont débarquer. Le vieux ça le rend fou, lui qui a perdu ses cheveux à Little Big Horn il y a vingt ans, alors qu’on est en plein Montana, y’a de quoi s’en faire, des cheveux blancs. Il reste agrippé à son fusil à baguette en gueulant. Personne ne l’entendait de toute façon avec le raffut des bahuts, jusqu’à ce que la longue procession des chariots s’arrête pour le bivouac de la nuit.
Le soleil n’est pas encore couché mais il faut préparer le camp. Maman fait chauffer un vieux café torréfié. On s’approche des Rocheuses où règnent les loups et les grizzlys mais il paraît que c’est rien à côté ; les pieds-noirs, les sioux Lakotas et Nakotas sont encore nombreux dans le coin, alliés aux Arapahos et aux Cheyennes, on peut dire qu’on en a au Sud, à l’Est, au Nord et à l’Ouest et faut pas qu’ils nous tombent dessus sinon c’est sûr qu’ils nous le botteront, à nous, le cul. Je ne sais pas si le sabre de cavalerie rouillé de Papa suffira à arrêter les balles des Winchester livrées aux indiens mais je sais que la poudre que Roy est en train d’allumer sous le fauteuil de Papy risque de faire un sacré feu d’artifice dans l’assemblée et ça va sûrement nous ramener les bandits et gibiers de potence de la vallée. Cette vallée c’est la dernière avant les cols, le Canada, pour espérer franchir un jour le White Pass qui nous mènera à la prospérité. Pour l’instant j’ai vu quelque chose briller dans la rivière, peut-être des gemmes à récolter, une pépite à tamiser ou un saumon à assommer au lance-pierre, oui au lance-pierre, pourquoi vous riez ? J’ai vu des grands un jour y arriver. Quoi que ce soit ce sera de toute façon une belle histoire un jour à vous raconter…
 

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Texte 10

Le soleil tapait fort ce jour là et les vibrations du chariot devenaient insupportables. Mon petit cousin Fievel dormait tranquillement, il était imperturbable enlaçant dans ces bras son Bouba. Bouba était une peluche que mon père lui avait fabriqué avec du blé et de la vieille ficelle. Depuis la mort de ses parents, sa peluche était toute sa vie.
-Nadège ?
-Oui grand-père
-Peux tu me gratter le dos, avec cette chaleur ma chemise est trempée et me colle.

Mon grand père est un ancien soldat, il a combattu dix ans dans l’armée mais y a aussi perdu l’usage de ses jambes. Un jour alors qu’il nettoyait du sang collé sur le haut d’un rempart, il a perdu l’équilibre et a chut de l’autre coté du rempart, tombant les fesses les premières sur un gros rocher, ce qui lui a cassé les reins mail il n’a pas perdu son sens de l’humour.
Relevant la bâche du chariot afin d’observer le paysage, je me rappelais notre ancienne maison dans le Wyoming. Notre ferme était bien située et nous avions beaucoup d’animaux. Mais pour une poignée de dollars et les nouvelles de la ruée vers l’or, mon père vendit tout à la société des chemins de fer qui envisageait de faire passer le train par nos terrains. Ce qui me vaut d’être ici maintenant, dans un vieux chariot avec pratiquement plus d’eau, à la recherche de cailloux dorés.
-on arrive quand ?
-Nous devrions arriver ce soir ma chérie
-J’ai faim !
-Prend du pain et de la marmelade, ils sont dans le panier.
-Il n’y a rien d’autre ?
-Non !

Ma mère était une femme très patiente. Depuis que nous avions recueilli Fievel, tous les 2 nous n’arrêtions pas de nous chamailler. Avant le Wyoming, nous passions nos journées a trainer dans la forêt et le soir quand nous revenions, il fallait voir dans l’état ou nous étions, couvert de boue de la tête aux pieds. Ma mère passait son temps à nettoyer nos bêtises.
- Nadège ?
-Oui père,
- Passe moi la gourde d’eau s’il te plait
- Je ne la trouve pas
- Elle est sous les sacs de vêtements bécasse

Mon cousin venait de se réveiller, ses parents étaient mort de la scarlatine quand il n’avait que deux ans, même si il est insupportable, je l’aimais comme mon petit frère.
- les enfants regardez on arrive !!!!

Les paroles de mon père me réveillèrent en sursaut, je m’étais endormi. La ville que nous apercevions au loin allait être notre nouvelle habitation pour les années à venir. Les fumées des cheminées se confondaient avec la poussière que les différents chariots du village déplaçait.
Toutes les maisons étaient en bois très clair, on aurait dit qu’elles venaient d’être construites.
Mon père arrêta le chariot près d’un saloon.
-excusez moi monsieur, où se trouve la maison des Flagstaff s’il vous plait.

Le bonhomme avait une longue barbe grise et avait un chapeau a large bord, il devait avoir au moins 54 ans, vu le son de sa voie. Il retira sa pipe de sa bouche et dit à mon père.
-la maison des Flagstaff, elle est a l’extérieur de la ville, à environ deux kilomètres en descendant vers la rivière.
-Merci monsieur.

Mon père redémarra le chariot
-Quoi encore 2 kilomètres !!!!
- oui Fievel et ce n’est pas la mort ?

Moi tant que je descendais de ce carrosse pourrit cela me satisfaisait.

Notre nouvelle maison était en faite une cabane de pêcheur : un salon, une cuisine et une chambre pour 5. Nous descendîmes du chariot quand mon grand père m’annonça qu’ il venait de se faire caca dessus.
-j’aimerait bien vous y voir moi dans un fauteuil roulant depuis 3 jours a se retenir comme on peut. Cela vous fait ch… hein ! et bha tant pis pour vous, vous n’aviez qu’à penser à moi.

Mon grand père sentait vraiment mauvais on aurait dit l’odeur de l’usine de torréfaction, qu’il y avait à coté de chez nous avant. Quand il Torréfié le cacao et que les brûleurs étaient mal réglés, cela donnait une odeur très désagréable dans toute la ville.
- papa que vas tu faire maintenant ici ?
- je vais chercher de l’or mon garçon
- c’est quoi de l’or ?
- c’est des cailloux qui brillent, comme un trésor.
- je pourrai venir avec toi ?
- oui si ta mère veut bien.

Moi mon trésor je le possédais déjà, ma merveilleuse famille.
 

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Texte 11

3 septembre 1897, Cody, Wyoming

- Tiens grand-père, voilà ton journal !

Une petite voix stridente venait de transpercer les oreilles d'Ezrah qui sommeillait sur sa chaise à roulettes, calé contre la rambarde qui courait devant l'entrée de la petite maison. Se frottant les yeux, le vieil homme grommela, vissa ostensiblement ses lunettes sur son nez et déplia la feuille de chou locale.

- Alors, voyons voir un peu ce que nous raconte le monde. Anna, vient m'aider à déchiffrer les charabias de ces vendeurs de mensonges...

La fillette qui attendait impatiemment la fin du cérémonial en se dandinant se hissa comme tous les midis sur les genoux de son grand-père et commença son exercice de lecture.

- La Ga-zet-te de Co-dy, édi-tion du 3 sep-tem-bre 1897, ânonna la petite fille
- Très bien. La suite !
- Un nou-veau fi-lon d'or au Klon-dli-kleuh*.
- Au quoi ? Ezrah regarda par dessus l'épaule de la fillette, l'oeil brillant. Lui prenant le journal des mains, il continua sa lecture à voix haute. «*Le navire The Portland a fait escale à Seattle le 16 août dernier, déchargeant son lot de passagers en provenance du Grand Nord canadien. A son bord se trouvaient des dizaines de personnes transportant plusieurs sacs d'or d'une valeur supérieure à 5000 $. Les divers témoignages confirment la découverte d'un gigantesque filon aurifère dans les ruisseaux se jetant dans la rivière Klondike. Le bruit s'est rapidement répandu dans toute la région et une foule en liesse de prospecteurs est déjà en route pour le Yukon où l'or se pêche à la main...*»

Délaissant le journal, Ezrah se laissa aller contre le dossier de sa chaise, rêveur. Il y serait bien allé lui, malgré ses 60 ans passés, chercher cet or qui lui avait toujours fait défaut.

- Maudite chaise roulante ! Si seulement je pouvais t'installer sur le dos de cette carne de Rosalie, j'irais moi, ramasser cet or... Rosalie... c'était le prénom de sa chère épouse, celle qui lui avait fait le cadeau de mourir cinq ans plus tôt. Ce qu'elle avait pu l'emmouscailler ! Ce n'était que justice que d'avoir appelé la mule du même nom.
- Et si on te mettait dans le chariot grand-père ? On pourrait y aller au Klondlikle !
- Au Klondike Anna, au Klondike... Rien que ce nom me nourrit de promesses...
- Cesse de rêver papa, toi qui refuses ne serait-ce que de te déplacer jusqu'à l'église le dimanche ! Je ne vois pas comment tu ferais un si long voyage.
- C'est pas que je ne peux pas y aller, c'est que je ne veux pas ! Ce pasteur nous endort avec ses sermons !
Abigail, qui écoutait la séance de lecture et les nouvelles du jour par la porte de la cuisine ouverte, s'affairait devant un fourneau minuscule, préparant quelques galettes qui devaient accompagner les trois oeufs pour cinq personnes. Leur petite exploitation périclitait, la récolte de blé avait été désastreuse, ravagée par un orage d'été, et cela faisait quinze jours que leurs cochons montraient des signes de maladie. Elle se prit à songer... * de l'or... au fond des ruisseaux... *

6 septembre 1897
- Papa, papa ! Le dernier cochon est mort ! Jimmy venait d'entrer en courant dans l'étable. Il fut reçu par un juron étouffé de son père affairé à réparer l'essieu de sa charrette.
- *µ%£¤ !!! C'est pas vrai ! Il ne manquait plus que ça !
Balançant son marteau au loin d'un geste rageur, Miles suivit son fils pour constater l'imparable : plus de cochons, des poules fainéantes, pas de blé... L'hiver allait être rude.
- Aller, viens, allons annoncer la nouvelle à ta mère.

7 septembre 1897

- C'est vrai ? On part vraiment au Klondlikle ?

Les enfants couchés, il avait fallu se rendre à l'évidence. Sans emprunter d'argent à cette vieille peau d'épicière qui drainait toutes les marchandises et donc tous les capitaux de la petite ville de Cody, la famille ne passerait pas l'hiver. Or l'ardoise était déjà lourde... Si l'or était si facile à ramasser au Klondike, autant ne pas rester à crever misère dans ce Wyoming qui n'avait pas su les adopter.
La décision avait donc été prise. Abigail avait commencé à rassembler quelques affaires, emballé les vivres sous les ordres d'Ezrah qui gesticulait d'excitation, Miles s'était rendu en ville pour y échanger sa vieille charrue et quelques outils contre l'épurement de sa dette, deux sacs de farine, un de sucre, un autre de café torréfié et une bâche neuve avec laquelle il pourrait couvrir son unique charrette dans laquelle ils allaient devoir s'entasser à cinq par dessus leurs maigres biens. Jimmy était chargé de harnacher Rosalie qui suivrait derrière le chariot, le dos encombré de ballots.

- Oui Anna, nous partons. Va attraper les poules et rentre les dans la petite cage que ton père a laissée devant le poulailler.
- Hourra !!! Grand-père, on va être riches ! hurla l'enfant avant de tourner les galoches pour aller s'acquitter de sa tâche en gambadant.
Quelques heures plus tard, le petit fourneau avait été fixé à l'arrière du chariot improvisé, la cage à poules était attachée sur le flanc, deux matelas de laine étaient empilés sous les couvertures, et Ezrah trépignait sur sa chaise roulante en attendant que Miles, Abigail & Jimmy le hissent à l'intérieur.

- A l'assaut ! Gaffe les enfants ! Me secouez pas comme ça bou diou !
- Aïe grand-père, tu me tires les cheveux là !
- Papa, c'est toi qui nous secoue, arrête de bouger !
- C'est pas vrai Ezrah ! Cessez de faire l'enfant !
- Oh hisse grand-père ! s'esclaffa Anna depuis le chariot.
- Nous y voilà... dit le papy en claquant de la langue. Klondike, garde nous quelques pépites ! Fouette cocher et roulez carrosse ! Yyyyiiiiiiiaaaaaaahhhh ! ♫« Marie-Madelaine a une jambe de bois, Une jambe de bois, Un pied mariton, Un pied mariton Madelaine, Un pied mariton Madelon ! » ♪

18 octobre 1897, Great Falls, Montana
- C'est encore loin papa ?
- Jimmy, ça fait quatre fois que tu me demandes ça. Oui, c'est encore loin. Très loin.
- Loin comment ?
- Anna, laisse ton père tranquille. Viens avec moi, il y a un cognassier sauvage là-bas, on va en cueillir les fruits pour faire de la marmelade avec le sucre qui nous reste. Jimmy, descends aussi du chariot et va ramasser du bois mort pour ce soir.
- La route est longue les enfants, avant de toucher l'Eldorado ! Mais quand vous verrez danser ces belles pépites plus grosses que vos mains et que les roues de mon fauteuil seront cerclées d'or, vous l'oublierez !


12 décembre 1897, Fort MacLeod, Alberta

Dans le chariot familial, l'ambiance était morose. Les poules ne pondaient plus, un vent glacial s'infiltrait sous la bâche et l'humidité avait envahi couvertures et vêtements.
- Miles, il faut qu'on s'arrête à la prochaine ville. Anna a de la fièvre et tousse de plus en plus. J'ai eu beau l'installer sur le matelas entre mon père et Jimmy, elle grelotte et n'a rien avalé d'autre que notre reste de confiture de coing. Il faut qu'elle voit un docteur.
- Elle doit juste faire une petite angine. Avec quoi veux-tu qu'on paie le docteur ? On n'a plus rien.
Resserrant les pans de son manteau sur elle, Abigail étouffa un sanglot avant de revenir à l'intérieur du chariot. Le teint rougis, Anna délirait, sa tête ballottant de droite et de gauche. Sa mère tenta de lui faire boire un peu de décoction de saule que la petite recracha dans un spasme.

14 décembre 1897, Clareshom, Alberta
La mine défaite, Miles détacha sa pelle du flanc du chariot où il l'avait fixé et les larmes aux yeux, entreprit de creuser un trou dans la terre gelée. Avec la force du désespoir, il parvint à casser la croute superficielle, puis fit un tas à côté d'une fosse d'1,20m sur 50 cm.
La famille se réunit autour de lui, Abigail portant son fardeau enveloppé dans une toile de drap blanc, Jimmy poussant comme il le pouvait la chaise roulante de son grand-père qui reniflait à qui mieux mieux. L'angine d'Anna s'était transformée en fièvre écarlate.
Une fois son petit corps rigide déposé au fond de la fosse, Miles la reboucha et fixa à sa tête une croix de bois où l'on pouvait lire : « Anna Matthews 1890-1897 ».
Retournant vers le chariot, sa mère priait en pleurant :
* Mon Dieu, faites que mon petit Jimmy n'ait pas lui aussi attrapé la scarlatine... *

3 janvier 1898, High River, Alberta
L'hiver fut particulièrement rigoureux. Rosalie non plus n'y avait pas résisté. Les deux chevaux qui tiraient le chariot étaient aussi maigres que ses occupants, les provisions étaient épuisées, les Matthews aussi.
Leur périple s'arrêta à High River. Incapables de continuer, comme plus de la moitié de ceux qui avaient pris la route, ils firent halte dans cette petite ville. Jimmy et son père faisaient survivre la famille en trappant quelques proies, Abigail en tannait les peaux et les revendait chez l'épicier. Ezrah ne lisait plus le journal. Il ne chantait plus non plus. Jamais il ne verrait le Yukon. Jamais il ne toucherait d'or. Jamais il ne reverrait Anna.
 
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Je suppose que si l'on a la possibilité de réponse, on peut... :)
J'ai lu les textes. J'avoue que j'en ai zappé certains qui me paraissaient déjà lourd à peine l'introduction entamée...

De tous, j'ai une petite préférence pour le dernier, le numéro 11, malgré quelques maladresses. Seulement vu que j'ai participé (non le mien n'est pas le 11 XD), je ne voterai pas.

Je pense que mon texte "favori" est celui de superoman, c'est bien son style. :p

Bon courage à tous pour tout lire... Il en faut ! lol Raison de plus pour remercier à nouveaux les modérateurs qui se sont prêtés au jeu. ;)
 

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Invité
J'ai tout lu, et au final, j'ai un gros coup de coeur sur deux textes... alors comme on a le temps de voter, je vais les lire, relire et encore, jusque l'un des deux se démarque :)
comme je ne vous 'connais' pas assez, je n'arriverai certainement pas à mettre des noms sur les textes, donc ce sera réellement en toute impartialité ^^
 

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Invité
Je suppose que si l'on a la possibilité de réponse, on peut... :)

Pas moyen de faire un sondage sans possibilité de poster, il a déjà fallu modifier les options pour permettre de vous proposer plus de 11 textes. :eek:

Bonne lecture à tous.
J'ai pour ma part -évidemment- tout lu, et avec une attention toute particulière pour parfois dénicher les mots imposés. Et même si j'ai pas mal stressé, car c'est quand même une sacré responsabilité que de porter les attentes des participants sur leur texte, "leur bébé", c'était vraiment sympa! Donc, voilà, enfin vous pouvez tout dévorer. :)

Un grand merci à tous ceux qui ont envoyé leur texte. Et un grand merci à tous ceux qui vont voter.
.
 

DeletedUser

Invité
Rhaaaa ! J'ai confondu ; j'ai mis torréfaction au lieu de torréfié ^^

Merci Theeigface :eek:

Oui, bon courage à ceux qui liront tout, je vais me limiter à deux par jour, et je voterai plus tard.
 
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DeletedUser

Invité
Un grand merci à tous ceux qui ont envoyé leur texte. Et un grand merci à tous ceux qui vont voter.
.
Sans vouloir jouer le lèche-pompes, moi je dis Bravo aux modos qui se sont parfumés tout ça. Il faut avoir une volonté à toute épreuve pour s'envoyer certains textes, dont un particulièrement ; je n'en dirai pas plus pour blesser personne et aussi parce que je n'ai pas fait l'effort qu'ont fait les 11 auteurs, mais ça me chatouille...
Je dois aussi reconnaître qu'il y a au moins un texte qui ne m'a pas déplu. ;)
 

DeletedUser

Invité
Bravo aux participants qui ont écrit tout cela!
Certains textes m'ont fait sourire et rêver, d'autres suer (beh oui, faut parfois du courage pour lire tout cela). J'ai beaucoup hésité entre 2 textes, un joyeux et un plus triste, mais il a bien fallu faire un choix...:p
 

DeletedUser

Invité
Est-ce que les modérateurs peuvent voir qui vote pour qui, même si nous ne le pouvons pas, histoire de savoir si certains, comme je le soupçonne, votent pour eux-mêmes :p ?

J'ai lu les deux premiers pour en arriver à une seule conclusion ; j'ai aucune chance ^^
 

DeletedUser1249

Invité
A voté !

:D ...
Bravo à tous, de très jolies plumes !
(avec quand même une petite préférence ...;))
 
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.
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