Une journée ordinaire

DeletedUser

Invité
Il était tôt le matin, l'odeur acre de la poudre de la bataille de la veille commençais à disparaitre, emporté par l'haleine fraiche du vent du sud, chargé de rosée. Au loin les coyotes se disputait déjà les première place à la périphérie du champ. Mais je m'étais levée tôt, avant les autres. C'est à ces heures la que la chasse est bonne disait-on dans le milieu. Mais aujourd'hui il s'agissait pour moi d'une autre forme de chasse... Un par un, je commençais à retourner les cadavres, fouillant leur poches. L'odeur des cadavres commençait à m'imprégner les mains, mais pour rien au monde je n'aurais laissé ce job à un autre...

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Un foulard. Certes il était bleu, bien dommage moi qui ai de si joli yeux marrons, ou vert. A quand remontais mon dernier passage devant une glace ? Avait-je tant vieillie que cela dans la poussière du grand ouest ? Quoi qu'il en soit, voilà un bien joli foulard que j'aurais peu être porté si n'avait été bleu, une couleur que je déteste. Celle des uniformes. Sans importance, je m'en servirais sûrement pour protéger la tête de mon cheval des chaleurs du soleil. Devais-je continuer malgré ma nausée grandissante ? Allez, encore un peu, pour les familles...


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Une épée. Quelle misère. Comment peut-on vouloir ce battre avec une épée si belle soit-elle quand les gens d'en face on des pistolets et des carabines ? Inutile de se demander pourquoi on trouve plus d'épées que de pistolets sur les champs de bataille. Les porteurs des pistolets sont repartis avec, et en vie.

Il était pour moi temps de retourner en ville, 3Xtrem m'attendais, je leur avait promis de leur donner quelques piécettes. Je n'était pas loin en train de lire des journaux quand l'autorisation arriva. Quelques minutes plus tard je déposais chez l'usurier l'épée, il me remit quelques pièces qu'il savait déjà ne jamais revoir. Je n'allais pas le plaindre, je savais qu'il trouverait tôt
ou tard un pigeon à qui il fourguerait l'épée deux fois son prix.

Arrivée à la banque, personne pour m'accueillir. Peu importe, je n'aime pas les honneurs. Je fouille dans mes poches, sort quelques billets de 100$, et donne à la caissière 3818$. Sur le compte de la ville dois-je préciser au moment ou celle-ci s'apprêtait à me répondre que mon compte était déjà plein.

Quelques minutes plus tard un juron sort de mes lèvres. Devant le tableau d'affichage des prix de l'hôtel, je me rends compte que j'ai encore oublié de garder de l'argent sur moi. Même pas 10$ pour la plus petite chambre, à peine un débarras. M'asseyant devant l'hôtel, je tend la main, passe Hannibal, couvert de rouille, les coudes plein de camboui. On se demande ce qu'il fiche celui la, toujours sâle de la tête au pied comme s'il sortait d'un chantier éprouvant, et pourtant on le vois toujours dans les tavernes ou les bars quand on passe. Pas un regard, il à du me confondre avec une autre. Passe diurn, le cowboy, l'aventurier par excellence. Le cheval impeccablement brossé, l'uniforme à frange lui aussi plus net qu'a l'achat. Personne n'a jamais vu un tel aventurier. A le voir on croirais que la poussière se détourne de son passage. Toujours pas mes 10$ ...

Après deux heures d'attente, le portier, visiblement ennuyé de me voir devant l'hôtel, prend son air le plus sévère pour me dire qu'il y a bien une petite chambre vide qu'il pourrait me donner pour rien. Mais la femme de ménage n'a pas eu le temps de la faire, et il me demande juste de la ranger, de la nettoyer et d'en faire le lit avant de partir. J'accepte, de toute façon, ce n'est que pour quelques heures.

La vermine m'accompagne dans mon sommeil, des rats qui grouillent, des cadavres qui me supplient de les soigner, d'autres qui m'insultent. Je me réveille de mauvaise humeur. Je part de l'hôtel sans rien nettoyer, mieux je crache dans le lit. Quand c'est comme ça, j'ai besoin de tuer, et rien de mieux qu'une bonne chasse au grizzly.


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Fallait pas me chercher.
 
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