[RP] Le blond, la brune et le truand.

  • Auteur de la discussion Beth Beauregard
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C't'une histoire qui commence mal...

En même temps, on parle d'un temps que les moins de deux cents ans peuvent pas connaître... un temps où les flingues sont rois, la loi du plus fort celle qu'on applique à la lettre jusqu'au bout du stetson et par la winchester.
Une histoire au temps des charriots, des plaines qui s'ouvrent aux pionniers, aux guerres intestines, au règne de la violence et des trous d'balle (au sens propre et figuré)...

Là perdu dans c'monde, y avait Beth. Ouais la petiote là au teint halé. Avec deux yeux sombres comme l'cul d'une marmitte ou l'barrillet d'un colt, les cheveux itou, noué en deux tresses. Avec un attrapeur de rêves autour du cou. Elle en a plus beaucoup des rêves d'ailleurs, Beth Beauregard. Vous allez m'dire drôle de nom pour une peau rouge... ben pas si rouge que ça en fait la jeunette d'environ dix huit printemps. Rouge à moitié. Et puis iroquoise. De par sa mère. L'autre moitié, blanche, foie jaune par son paternel. Ouais un peu fêlé le paternel... pas tout à fait en accord avec son temps qui voulait que les sauvages ils étaient bien mieux avec un trou dans l'poitrail. Lui le trou dans l'poitrail il avait été fait par une jeune iroquoise... l'coup d'foudre. Le truc digne des plus beaux romans d'amour, qu'on croit qu'ça arrive jamais. Jolie idylle pour un début au moins. Elle était partie avec lui non loin d'la terre de ses ancètres, dans une p'tite maison de bois où une morveuse était née. Baptisée à l'occidentale. Beth. Beauregard c'était que la traduction d'son nom d'sauvage. Oublié depuis l'temps. Beau brin de fille... le métissage ça a du bon... mais fichu caractère, même si la plupart du temps, elle est aussi causante qu'une carpe. Ça boue à l'intérieur de la petiote en général. Elle a appris vite à se servir de ses poings et à encaisser les coups et les insultes en silence. Parce que les gosses c'est pas tendre... les coups et les noms d'oiseaux c'était son lot quotidien... enfin elle avait pas à se plaindre la môme... enfin pas jusqu'à ce funeste jour...

Le jour où ils ont débarqués. Avec leurs canassons et leurs flingues... une bande de truants, de frappes à la solde d'un plus grand, qui voulait poser ses arpions sur les terres du clan. Le soucis c'est qu'il devait éradiquer la vermine qui l'empêcher de faire ses conneries. Il avait essayer les babioles puis les dollars. Rien n'y a fait, z'étaient aussi têtus qu'un troupeau de mules. Même l'eau de feu ils en ont pas voulu... alors du coup, il est passé à la vitesse supérieure. Un troupeau de gars armés jusqu'au dent, une bonne chevauchée, un tir dans le tas. Le paternel de Beth avait cavalé quand il les avaient vu passer... sa mère était là bas. Des fois l'amour ça fait faire des trucs cons, 'ce pas ? Il était revenu en sang, une balle dans l'épaule et une autre dans la cuisse à moitié dans les vaps. Quelques mots. Elle avait pas vraiment eu besoin d'plus pour comprendre, Beth. Elle avait enfourché un ch'val après avoir rempli à la va vite des fontes. Ordre du pater... filer voir son oncle Ted. Elle pouvait pas rester ici.

Le voyage avait été dur... obligée de vendre son canasson pour pouvoir manger et continuer à avancer quand même. Jusqu'à ce qu'elle trouve enfin l'oncle Ted. Rien à voir avec son frère celui là. Petite frappe, gangster, qui rapine et tue... connu sous le sobriquet de Casse-Trogne, c'vous dire, ça plante le gars direct. L'entrevue s'était faite dans un tripot. Emmerdé l'oncle Ted. Foutrement emmerdé. Ben ouais il est en cavale et c'est pas une place pour la morveuse de son frère ça... truand le Ted, mais pas goujat surtout avec la famille. Le blond décoloré et le visage desséché par le soleil l'avait dévisagé un instant en avalant son verre de mauvais whisky. Ouais il se pourrait qu'il ait une solution. Parce qu'il pouvait pas la laisser comme ça sinon, elle allait s'retrouver à s'vendre dans un saloon. Et p'tain c'était hors de question... y avait bien un gars. Qui lui en devait une belle.... Jim Roquetaille. Ben ouais truand aussi, ma belle, j'fréquente pas les enfants d'choeurs qu'il disait. Mais bon au moins lui il saurait lui trouver une planque. Il avait ses quartiers dans une ville, Tom Sawyer City. En attendant qu'pour lui ça s'calme, il pourra l'occuper pour un temps...

Les mirettes de Beth s'étaient posées, pas convaincues, sur l'oncle Ted... mais en même temps elle avait pas l'choix. Le tonton flingeur avait donné quelques dollars à la jeune métisse, payé une chambre à la petite etfait un détour par le télégraphe pour envoyer un message. Ensuite il était parti se fondre dans la nuit. Beth avait passé la nuit dans une chambre miteuse et était descendue le matin au télégraphe... Message envoyé à destination d'un Jim Roquetaille.


Suis la nièce de Ted Casse-Trogne – stop- doit arriver pour service rendu à l'oncle – stop- où est votre bled -stop- arrive dès que possible -stop-

Beth Beauregard.

Restez plus qu'à attendre une réponse... et espérer qu'il dise pas non.
 
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Rien d'neuf à l'ouest d'la frontière


Ca f'sait combien d'temps qu'il avait posé son bardas dans c'trou l'jim.
Pas loin d'trois lunes y pensait. Au fond, il s'en carrait maison d'savoir depuis quand il était là. Juste que par expérience, il savait que passé cinq lunes, fallait en général s'tirer fissa du bled où il s'trouvait. Rapport à des histoires variées mais toujours sur le même type de partition. Du six coups. Avec les mêmes intrigues et l'final sur un coucher d'soleil, l'homme prenant la poudre d'escampette, à pied ou à ch'val, à poil ou habillé comme un lord anglais.
Toujours la même rengaine, à base de pruneaux, de belles pépés, de cartes truquées et parfois d'un d'quelques onces d'or...et même quand la chance lui souriait un ou deux cadavre encore fumant, c'est vous dire.

Pourtant, le Jim, y d'mandait pas grand chose dans sa vie. Juste qu'on lui foute la paix et qu'on râle pas trop quand on s'faisait faire les poches.
Etrangement, tout l'monde partageait pas c't'avis là et c'est p'tit à p'tit qu'il s'était vu obligé d'filer toujours plus vers l'Ouest.
Aaaah...L'ouest. La paradis pour lui. Des bleds comme s'il en pleuvait, des sherifs autant que sur le crane d'un chauve, des chercheurs d'or et d'braves paysans toujours prêts à s'cotiser pour lui ach'ter une nouvelle paire de botte, d'ces foutues danseuses de saloon comme aucune ville d'la côte savait en fournir.
Pas d'racines le Jim. Pas d'famille. Pas d'marmaille...du moins pas à sa connaissance.
Libre, v'la c'que c'était qu'sa philosophie.
Alors autant dire que quand le p'tit Sam du Télégraphe était v'nu lui apporter c'message, il avait sourcillé, l'Jim. Peu d'monde savaient où il créchait. Et parmi ceux là, encore moins qu'il aurait apprécié d'voir.

Assis à l'ombre de la devanture du Saloon, il fixait l'gamin des yeux, tandis que l'bout d'papier effectuait une danse incontrôlable, en rythme avec les tremblements de la main du porteur.
Il aimait foutre la trouille, le Jim? Ouais, pourquoi pas, tiens.


Qu'est ce tu m'ramènes là p'tit con? T'sais pas qu'personne doit v'nir m'titille quand j'médite.

Tendant la main en direction du gamin.

Allez donne moi ça et décampe!

Ni une ni deux, message donné, porteur de message en retraite.


Suis la nièce de Ted Casse-Trogne – stop- doit arriver pour service rendu à l'oncle – stop- où est votre bled -stop- arrive dès que possible -stop-

Beth Beauregard.
Nom d'un coyote galeux. C'est quoi encore que c'thistoire. L'Ted. Merde. L'Ted. L'était pas mort c'vieux pourri. Et c'foutu service. Ah ça pour sur qu'il lui d'vait un service au casse trogne. Sans lui y s'rait en train d'moisir pendu au bout d'un corde de chanvre. Longue histoire, qu'on gardera pour plus tard.

Merdemerdemerdemerde.
Une femme. Ce vieux sagouin lui avait r'fourgué entre les pattes une foutue femme à s'occuper. Comme si c'était son style ça. A lui!
Pas moyen d'avoir la paix d'temps en temps.
Mais une promesse était une promesse. Et parole donnée faisait un homme.
Se levant lentement, il inspecta rapidement la rue de la ville avant de traverser celle-ci, direction le service postal sous le r'gard effrayé du môme réfugié dans un coin d'la grande pièce.
Un billet rapidement griffonné, tendu au receveur.


A m'envoyer et en vitesse, l'ami.

Prendre plein Ouest -stop- passer colline de Joe l'indien -stop- tourner après le village d'huckleberry finn -stop- donner un coup d'latte à Sid ce ramasse miette de maire du patelin -stop- un clin d'oeil à Becky elle comprendra -stop- évitez la vielle polly ou vous comprendrez aussi pourquoi - stop- Tracer ensuite plein Est et vous serez à TomSawyer town -stop- Passez pas mes amitiés au vieux.

Jim Roquetaille
Dernier r'gard puis demi tour l'humeur plus noire encore que l'derrière d'une vache. Pour vous dire.
 

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Et elle, elle est complètement à l'ouest....

Et seule en plus... et merde. Il aurait pas pu être plus loin encore ?
Elle plie le télégramme qu'elle est venue chercher et le fourre dans sa chemise. Bon ben y a plus qu'à... y a plus qu'à marcher vers l'est. Au moins elle a un but. Trouver ce Jim Roquetaille. Et apparemment pas se venter de vouloir mettre le grappin dessus. Il lui laisse quand même deux trois indices dans le papelard manuscrit que lui a tendu le télégraphiste moustachu, qui a tout de même levé un sourcil intrigué ou suspicieux...

Elle a pas intérêt à trainer dans le coin. Même si apparemment ici, elle se fait pas trop remarquer même avec sa couleur de peau un peu bizarre.
Retour au saloon miteux où elle crèche. Le paquetage est vite fait. Faut dire elle a pas grand chose. Sur elle une chemise mal taillée, ouverte, un futal en jean, le seul truc peut-être qui lui va pile poil, mais pas de la première fraicheur, un chapeau qui pend dans son dos au bout d'un cordon. Une paire de botte qu'elle a déjà aux pieds. De quoi grailler... une gourde... et... c'est tout. Elle descend les escaliers avec sa besace sur l'épaule, version baluchon improvisé. Quelques dollars pour payer la chambre miteuse et les portes à battant claquent derrière elle...

Ensuite...
Ben pas bien passionnant vous pensez... l'ouest c'est des grandes plaines où on a l'impression de pas pouvoir toucher l'horizon... alors elle marche la brune, sous le soleil de plomb... escale dans des villes plus ou moins habitées. Petits boulots ça et là pour gagner quelques tunes et pouvoir manger et dormir.
Bien monotone en effet...

Jusqu'à un soir où elle était rentrée harassée d'un champs de coton., pour aller s'effondrer sur le truc qui lui servait de lit dans un hôtel de New Amsterdam. Dans la ruelle de derrière, y grand brun s'tenait là en train de faire jouer son couteau. Beth passe sans le regarder. C'là qu'il pose une paluche sans vergogne sur son postérieur et qu'il fait le doucereux en lui chuchotant à l'oreille:


- Dis poulette, j'suis sûr que t'aurai quelques minutes à m'accorder.

Vlam... volte face, coup de genou dans les valseuses, qu'il en a lâché son couteau, une droite bien placée et un uppercut gauche. C'est ça d'avoir été le souffre douleur quand elle était môme... lui demandait pas de tenir un colt, elle sait pas. Par contre le combat de rue, la métisse elle gère. Surtout avec l'effet surprise. Comme dirait Jacques la chance, un des rares amis qu'il lui donnait pas des noms d'oiseaux à sa mère ou son père, «pour sur qu'personne croirait qu'un bout de fille comme toi sait caler des gnons... par contre tape fort et vite parc'qu'après vu ta taille d'sauterelle, t'es mal barrée». Conseil appliqué à la lettre. Le lascar plié en deux avait pas demandé la suite.... et Beth non plus r'marquez. Fuite. En avant. Avec le poing douloureux, il avait la mâchoire dure.
Départ à l'aube le lendemain pour pas se faire gauler ou subir les représailles de plusieurs des potes du corrigé de la veille.

Passage au télégraphe dans une des villes traversés, toujours cap vers l'ouest. S'agit pas qu'il s'échappe l'autre... elle va pas faire des lieues pour ensuite se retrouver dans la merde parce qu'il a pas prévenu qu'il s'était taillé.


Route entamée -stop- Crevant -stop- Ai quelques travaux à effecuter -stop- me suis reposée à New Amsterdam -stop-déjà un ennemi -stop- Aurait besoin de leçons de tir -stop-

Beth Beauregard

Edit: cohérence.
 
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Le soleil tape. Le vent souffle. Et la poudre a parlé

C'était passé quoi au juste c'matin là.
D'abord, une nuit trop courte et trop arrosée passée pour partie dans les bras d'une blonde.
Un réveil douloureux, ensuite, la caboche lourde comme une porte d'prison, la bouche sèche comme la terre du désert et l'impression d'être passé sous les sabots d'un troupeau d'bison en furie.
Et puis après? L'envie d'aller voir l'soleil et s'réchauffer la couenne.
Il était parti d'sa piaule s'dégourdir tranquillement les guibolles, laissant la donzelle finir sa nuit en paix. Traversée de la salle du saloon encore marquée des restes de la veille. Trop tôt pour qu'le patron s'soit l'vé et s'soit mis en route pour tout nettoyer et préparer pour le jour à v'nir.
Rien à béqu'ter bien sur. Sauf si on s'contentait d'un vieux ragout rempli d'crachats d'chique.Il allait falloir aller prendre sa pitance chez la Berthe. Pas qu'il l'aimait pas la Berthe. Mais il avait d'jà une bonne ardoise là bas, et un jour ou l'autre elle enverrait du monde récupérer son du. Pour c'que ça changerait d'toute façon...
Quelques pas encore et v'là c'foutu soleil qui l'éblouit comme s'il destinait qu'à lui tous ses rayons. A lui et à ses yeux encore empli d'sommeil. Des étoiles dansant d'vant lui, il sortit du saloon, faisant grincer cette porte battante qui en avait vu passer. Aller. Retour. Parfois debout, parfois les pieds d'vant, ou la tête la première. Elle en aurait à raconter celle là.

La rue était déserte.Trop déserte à son goût. Il était si tôt qu'ça?
Pas son genre de s'lever avant l'reste du monde.
Ses bottes faisant grincer le plancher disjoint, il descendit les quelques marches menant à la rue. Quelques pas dans la poussière environnante, soulevant à chaque fois un p'tit nuage rapid'ment emporté par un souffle d'vent.
Un volet qui claque sur sa droite.
Un gamin rattrapé en vitesse par une mère affolée, le duo disparaissant au coin d'la gran' rue.
Un air d'harmonica résonnant dans sa tête.
OK. Les pièces s'étaient mises en place. Tout y était.
Ha non, tiens, manquait encore les autres. Ceux d'en face quoi.
Un coup d'oeil à gauche. Forcément, derrière la d'vanture du saloon, d'vait yen avoir un.
Un coup d'oeil à droite. Par là aussi, classique du genre, planqué à l'abri du chariot du croque mort. Cui là au moins aurait pas un grand ch'min à faire.


Bon les gars, c'pas tout ça, mais j'ai la graille moi. Alors on y va fissa, qu'j'puisse au moins boire mon café chaud c'matin.

Sa voix avait résonné dans l'désert environnant. D'la bravache? Forcément. Y s'rait plus sur terre si il avait jamais joué c'genre de p'tit jeu là.
Bon z'étaient où les rascals.
Tiens. Là bas...Il était temps, bon Dieu. En v'là donc un qui s'avançait venant du coin du barbier. Rasé d'prêt, v'la une bonne chose que d'claquer l'visage comme la peau d'un bébé. LE stetson de rigueur sur l'crâne, long manteau volant derrière lui, les bottes couvertes de poussière comme il se devait. L'aurait pu s'appliquer un poil quand même pour changer des autres.
Un regard d'l'inconnu vers le Saloon. Paf. Il l'avait parié.
Un autre vers chez l'croque mort. Et encore un cliché. Décidément. Pas original pour un sou cui là.


Salut l'ami, qu'est c'tu m'veux pour v'nir m'faire suer si tôt l'matin. Tu pionces jamais ou t'as passé ta nuit à m'attendre?

Encore quelques pas du gars d'en face. Qui c'était? Aucune idée, il s'en carrait royalement, au fond. L'mec était v'nu lui chercher des poux, il allait en chopper une pleine brouette.

Salut l'tas d'mer...

BANG BANG BANG.

Trois coups. Pas un d'plus. Trois morts étalés dans la poussière. L'compte était bon.
Y détestait perdre du temps, l'Jim. Devraient l'savoir, d'puis l'temps. Quand y posait une question c'était pas pour avoir une réponse. Juste gagner du temps avant d'faire parler ses deux amis, Daisy et Sue. Ben ouais, on nomme ses trucs comme on veut hein. Et pas la peine d'ricaner, l'dernier qui l'a fait y bouffe l'herbe par la racine.

Traversée d'la rue tandis qu'la populace ressortait d'ses planques, le croque mort, comme à son habitude, lui adressant un large signe de la main, chapeau abaissé. Pour sur, avec lui les affaires tournaient. Et comme il avait d'jà pris ses m'sures, le jour où il y passerait, l'croque perdrait pas d'temps à l'mettre en bière.

Un crochet par la poste avant d'aller voir la Berthe.
Y d'vait répondre à la fendue qu'arrivait.


Leçons de tir? depuis quand les femmes apprennent à tirer -stop- Si tu y tiens on verra ce qu'on peut faire -stop- repose toi pas trop long je risque de pas trainer par ici -stop- et evite les de ramener tes ennemis j'en ai plus qu'il en faut pour moi -stop- bonne route -stop- Jim

Un penny au receveur et demi tour direction la Berthe et son café brulant l'gosier.
Arrivée dans le rade encore désert lui aussi, la Berthe trônant derrière son comptoir, les deux mains sur les hanches.


Salut m'dame. Un café bien chaud s'vous plait. Et si c't'a vous les trucs qui trainent dehors, f'rez bien d'les ramasser fissa, sans quoi vont pourrir à vue d'oeil, avec c'te fichu soleil.

Un léger ricanement sous le regard surpris de la patronne. Au temps pour cette fois, ceux là v'naient pas d'chez elle. Bah, pas grave au fond. Si l'envie l'en prenait un jour d'lui envoyer c'genre d'messager, elle s'appliqu'rait au moins.
Grincement d'la chaise tandis qu'il posait son train d'ssus, les deux pieds venant se carrer par principe sur le plateau d'la table devant lui.
La journée commençait bien, tiens.


Rien d'plus ni d'moins qu'un matin ordinaire en somme, dans les vastes plaines des terres de l'Ouest.
 
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Et pendant ce temps là, à Vera Cruz... 'scusez... un peu plus à l'est...

Elle avance...
Elle a bien tourné à Huckleberry finn. Elle s'est bien gardé d'se montrer de trop près à Sid et a passé son chemin...
C'est difficile mais elle avance la petite. Ça a du bon parfois d'être aussi têtue qu'un troupeau d'mulets. L'en a fait des lieues à pied ou en diligence, la brunette... des lieues et des lieues... le r'frain est le même. Boulot, qu'qu'part, partout où elle peut, pour avoir assez de tune pour filer au gars d'la diligence et pouvoir faire son bonhomme de chemin. Et ça c'est si elle a de la chance... sinon c'est pied droit, pied gauche et on avance sous la cagna en espérant pas tomber dans un traqu'nard de première. Arrivée dans des saloons plus ou moins fréquentables tard, s'allonger sur une paillasse miteuse dans un coin et repartir à l'aube. Ça aussi c'est quand y a une bonne étoile pas loin... sinon c'est près d'un rocher en contemplant l'ciel voir si y en a pas une pour elle. Le train train quotidien quoi, qu'elle aimerait aller aussi vite qu'le cheval de fer qui commence à sillonner les plaines...

Sa bonne étoile du voyage, elle l'a trouvé dans un saloon... et pas sur la poitrine d'un chérif. L'était bien trop occupé à reluquer une belle blonde, à savoir sa chope de bière, alors qu'ça pétait des douilles dans la rue. Sa bonne étoile elle est mignonne, bien roulée, et elle s'appelle... Becky. La dame du clin d'oeil ouais. Elle la connaissait pas, déconnez pas, elle est pas chamane. Non... puis c'est pas pour le temps qu'elle passait dans les salles blindés de cartes, de verres explosés et de louches en tout genre qu'elle serait tombée dessus ou qu'elle l'aurait cherchée. Elle fuit l'monde, Beth, bien trop crevée et trop basanée pour s'attarder où qu'ce soit. C't'un peu elle qui l'a trouvée, la jolie danseuse avec ses boucles couleur blé bien mûr. Lorsqu'elle montait les escaliers pour aller s'affaler sur son taudis et qu'elle tirait une tronche qu'elle aurait pu aller jusqu'au Pacifique... mauvaise journée... crasseuse jusqu'au bout des tifs, dernier lavage remontant à trois jours, pas de boulot, rien trouvé, pas un dollar, pas un caillou... La leveuse de guiboles descendait dans l'autre sens à grand renfort de froufrou...


- "Ben alors mon choux ? T'as des problèmes ?"

La brune avait planté ses yeux noirs sans comprendre dans les yeux clairs compatissants. Hein ? Quoi ? Qu'est ce qu'elle cause ?

- "Jess ! Mais regarde moi la pauvrette là ! T'es toute seule mon choux ?"

Visage impassible de l'iroquoise arrêtée par la barrière de tissus affriolants et la main qui lui lève gentiment le menton. Grognement en guise d'réponse affirmative. La Jess en question qui se radine et qui lance un :

- "Pas l'temps j'ai un type en bas qui attend... pour un fois qu'j'en ai un propre, j'te laisse faire la bonne soeur..."

La blonde avait papillonné des cils de trois kilomètres de longs et levé les mirettes direction la lune avant de prendre c'qu'elle prenait pour un oisillon sous son aile.

- ""Allez viens c'est ma pause chérie.. m'est avis que t'as besoin d'aide..."

La métisse s'est laissée faire trop harassée pour dire non ou dégagé son épaule d'un coup sec quand la blonde l'a prise par le bras. Elle voulait l'embrigader pas dupe... mais bon... elle a bien précisé Beth d'un air d'orage qu'elle était pas censée rester dans l'coin. De fil en aiguille, est arrivé Jim sur le tapis. Ouais enfin au figuré, les gars, arrêtez vot'ch'val. Les yeux d'la blonde ont commencé à pétiller. Bien sur qu'elle le connaissait le Roquetaille. Quel homme... Beth avait grogné... ouais les détails, pas pour moi. Becky avait mis un point d'honneur à la faire dormir pas loin sur le canapé et a lui filé un peu d'aide. Mais après un bain, parce qu'apparement elle était trop faisandée pour le tarin d'la danseuse. Elle «connaissait» le gars de la diligence du matin. Alors elle allait la faire voyager gratis pour le lend'main. La brunette avait pas vraiment demandé son reste, avait écouté Becky d'un coin d'oreille... qu'est ce que ça jacasse une poule. Puis elle avait sombré. Le lend'main, la promesse de Becky s'avérait pas du vent. Elle l'avait réveillée et mit dans la voiture. Quelques mots, avec la demande de dire à Jim qu'il revenait quand il voulait, l'était le bienvenu... qu'ça faisait trop longtemps qu'il avait pas pointé le bout d'son colt dans l'coin... et qu'c'était dommageable. Beth avait sourit par politesse, promis, craché pour sceller le tout et la diligence était partie.

Pensez pas que la chance ça dure... jamais.
Ça aurait été trop facile allons... à toute médaille son r'vers. Dans la vie on te donne mais aussi on t'prend. Plus souvent d'ailleurs, quand t'as la carrure d'une ablette.
La ville suivante, ça s'présentait pourtant pas si mal... du boulot plein, p'être même trop et une place pour dormir... sauf que... quand elle est rentrée l'soir, Beth, dans la rue du fond, elle a vu... quatre gars. Vous m'direz, dans une ville, c'pas inimaginable hein, sauf si elle est abandonnée. D'une, la ville elle l'est pas, de deux (j'vous préviens je sais pas compter au d'là), dans les quatre visages y en a un de connu. Ça le fait moins déjà. Surtout quand c'est le visage d'un gars à qui t'as collé un poing dans le coin du crâne et un coup d'genou là où faut pas. Niveau échappatoire... que dalle. Surtout que dans le coin son teint halé plait pas des masses. Quoi que... si elle a bien noté la guérite du chérif, l'est pas loin. Pas qui continue sans avoir l'air d'être plus inquiétée qu'ça... elle les dépasse. Elle sent les carrures se retourner et le regard qui pèse. Les bruits des éperons et des bottes...


- Tiens mais j'la connais... les gars... v'nez dans l'coin...

On continue à marcher... on continue à marcher et surtout on court pas. Encore deux rues à dépasser à droite et après... elle prirait presque Beth alors qu'elle croit plus en rien. Une rue.... les pas continuent derrière elle. Bientôt la deuxième... et là le truc qui faut pas... jamais... elle court. Et ouais c'est con, mais le palpitant a eu l'dessus. Et derrière ça suit évidemment. Une main l'attrappe par le colbac arrière et la tire. Pas l'temps d'se retourner elle-même, le con descendant vers elle lui fait faire une volte face et lui en colle un...

- "T'as cherché sale cheyenne..."

Abruti... j'suis iroquoise, tête de con ! Il a eu le malheur de s'arrêter et de la toiser de toute sa superbe pendant que ses trois copains l'encadraient. Beth lui crache au visage. Ouais ça aussi très con. S'ensuit ce qui devait s'ensuivre, m'sieurs dames... une pluie de coups version mousson ponctuées de noms d'oiseaux plaisants sur les mères qui s'font payer pour passer sous une couette. Elle a fait la morte... pas évident... surtout quand tu reçois des coups d'pieds dans l'bide. Heureus'ment le chérif est sorti, pas trop aviné encore. Trois coups de revolver en l'air... ils ont détalé non sans en remettre une couche pour la fin. Beth s'était relevée après quelques minutes, guiboles version gigue. Palmarés... contusions à foison, une lèvres fendue et une arcade en l'air. Y a des jours comme ça...
Deux jours à s'en r'mettre et à se terrer dans un coin. A se soigner à coup de mauvais whisky et à dormir, du moins essayer tant ses cotes sont douloureuses... au petit matin, direction le télégramme. Le gars qui tape sur son machin regarde la métisse avec un air suspicieux. Les yeux noirs de la jeunette de dix huit printemps s'posent, impétueux sur ceux du télégraphiste qui baisse la tête. L'a sa fierté tout de même. Elle va pas s'laisser dévisager comme un tas d'ordure malodorant... bref départ imminent pourvu que l'autre tombeur ait pas mis les voiles... elle a assez de sous pour faire le voyage d'une traite jusqu'à Tom Sawyer City...


Vous manquez à Becky -stop- arrive dans deux jours – stop- reconnaissable -stop- me rappeler que quatre contre un c'est pas le top -stop- paierai les leçons de tir -stop-

Beth Beauregard.
 

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Coups frappés sur la porte d'la piaule. Une voix fluette qui s'faisait entendre de d'l'autre côté. Un Jim jusqu'au cou non pas dans la merde mais dans un bain. LE bain diraient certains. Ouaip, pour sur, des comme ça ils en avaient pas eu des masses. D'jà qu'c'était moyennement son truc ça les bains, donc fallait les savourer. Et cui là, pour sur il était mérité.
Quatre qu'il s'en était tapé c'matin là. Pas d'un coup hein, fallait pas être non plus trop gourmand. Mais quatre quand même.
Bon, l'seul hic c'est qu'cette fois ci l'Dieu du duel l'avait un poil boudé. Et l'mot est faible. Quatre roustes. Coup sur Coup. Une belle entaille à l'épaule, un hématome dans l'flanc droit et même une balle qu'était v'nue s'loger jute à côté d'son omoplate. Il avait dérouillé sévère, l'bon vieux Jim.

C'est vrai qu'il aurait du s'méfier en les voyant arriver ceux là. Pas comme les autres. Plus surs. Plus impressionnants, on aurait pu dire. A ch'val, en provenance d'Oldest Town, avec la panoplie de rigueur de qui v'nait chercher du loisir et un peu d'grabuge. Les montures laissées devant l'saloon, et une entrée fracassante dans les l'débit d'boisson. Fracassante au point que l'nez du p'tit commis s'en souviendra encore pendant quelques s'maines. S'prendre une porte battante en plein dans l'tarin ça vous r'fait un profil, c'est moi qui vous l'dit.
Et bien sur les quatre là s'étaient pas contentés d'boire un lait fraise. Des r'gards jetés à gauche à droite, d'la grosse voix, des rires gras, un peu d'provoc et paf, ch'min croisé avec un Jim qui r'descendait d'sa piaule un poil émeché de la cuite de la veille.
Echange d'amabilités de principe, deux ou trois crachats sur le sol et le tout s'était réglé dans la rue dehors.
Rapide et sans bavure.

Un
Deux
Trois
Quatre

Le compte était bon cette fois encore, et le Jim avait gouté de bien trop près à son gout au gout d'la poussière.
Un bout coup d'botte dans les cotes, pour la route, et v'la le p'tit groupe qui r'partait dans leur ville d'origine.
Séance de ramping sur le sol en direction du saloon. Quelques bras charitables venant ramasser les miettes de c'qu'il avait été. De soins prodigués par la grosse Rosie et la ptite Cynthia. Même pas qu'il avait crié ou lâché une ou deux larmes. On a beau s'être pris une bonne rouste, on en restait pas moins un homme, s'pas?

Et la v'là maintenant dans son bain, la chaleur de la flotte commençant tout juste à faire partir un peu d'la douleur, quand un importun s'pointa pour cogner à sa lourde.


Ouais, c'est quoi? J'avais pas dit qu'on m'foutte la paix jusqu'au jug'ment dernier, non?

Pas content le Jim? Ben ouais, même s'il avait pas plus d'honneur qu'ça, il avait sa fierté, l'Roquetaille.

C't'un télégramme pour vous, m'sieur Jim. D'la part d'la ptite dame, y parait.

Soupire.
Elle le lâcherait dont pas apparemment.
Un coup d'poing balancé de rage dans la flotte, lui balançant à la tronche des éclaboussures teintées de sang et de boue.
Chiotte!


Amène moi ça.

Entrée dans la pièce du ptit gars d'la poste, télégramme tendu du bout des doigts. La main de Jim pendant c'temps se posait en douceur sur la crosse de son colt placé sur une petite table à côté de la bassine.

Vas y lis moi ça et en vitesse, ptit.

Voix tremblotante. Mots hésitants. Savait lire le gamin, mais à sa vitesse quoi. Et là, avec un colt chargé par loin d'lui, étrang'ment, il avait un poil plus de mal.
Froncement d'sourcils d'la part du Jim en entendant les mots prononcés.
Merde, la Becky. Ca f'sait une paye. Faudrait qu'y r'tourne la voir un d'ces quatre, c'est vrai. Une reine celle là. Pas son pareille pour faire les...fin bref, pas son pareil quoi.
Tiens. Quatre. Amusant c'foutu destin. Quatre partout. Egalité. Balle au centre.


Bon ptit gars, tu vas m'rendre un service. Jt'e dicte l'télégramme pour la d'moiselle, tu vas m'l'envoyer, et jt'e filerai un quarter, ça roule?

Opinement du chef du gamin.

Parfait. Alors, vla c'que tu diras. J'te laisse rajouter les stop et toutes ces conneries hein, mais pas d'rallonge, pas envie qu'ça m'coute un bras c'message. Donc. Heuuu....tu lui mettras ça: Attends votre arrivée. Quatre mauvais chiffre. Leçons de tirs fonction de votre equipement. Trainez pas j'aime pas attendre. Jim.

Une pause, mouais, ça irait comme ça. Un geste de la main au môme pour lui dire de décanner et, une fois seul dans sa pièce, le voilà à nouveau tranquille pour méditer sur la vie, la mort et les branlées reçues.
 

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P'tain d'merde...

Elle les butterait... sérieux... elle les boufferait... avec des échalotes ça va bien avec la viande saignante. Bande d'enflures ! Elle les r'tient... se foutre de sa gueule comme ça. Ça lui apprendra tiens à dormir dans une diligence avec des pieds tendres bien pensants qui la r'garde en coin comme si c'était une bête sauvage. Qu'elle s'est réveillée en sursaut Beth et qu'elle a demandé si c'était bien là, son arrêt. Tout le monde qui lui fait un oui, avec un grand sourire hypocrite et tout, et elle qui descend avec son baluchon. Pour se retrouver dans un bled qu'était pas du tout son but, à plusieurs lieues de Tom Sawyer city.
Bande de....
La floppée de juron s'perd dans sa tête. Du coup, il lui restait ses guiboles. Alors elle a marché la brunette, marché longtemps.

Et elle y est arrivée... au bout d'une journée et demi et d'une nuit à la belle étoile.
Enfin ce p'tain d'bled où il est censé créché.
Beth laisse tomber son chapeau dans son dos et passe une main sur son front trempé d'sueur. Le soleil est à son zénith quand ses pieds arpentent la grand rue... pas belle à voir Beth. Sa chemise est trempée, son futal plein de poussières agglomérées par la sueur et les chemins... ses bottes brunes sont devenues ocre sale, grisâtres à force de marcher. Ses traits sont tirés et son visage encore tuméfié par la dernière attaque. L'arcade c'est bon, c'est r'fermé, mais c'est surtout sa lèvre fendue, bien desséchée par la journée sous le cagnard et sans eau, qui douille un max. P'tain de l'eau... Elle tuerait pour un verre d'eau... un seau d'eau... ou alors s'tremper en entier dans l'abreuvoir des chevaux. Mais avant il faut qu'elle le trouve l'autre souave là.

En trainant, les pieds, creuvée, elle entreprend de se rendre dans l'hôtel. Paraît qu'il est là... son corps passe, lourd la porte à deux battants qui donne sur une salle de saloon, où quelques gars à droite assis autour d'une table ronde, s'arrêtent un instant d'jouer au poker en la regardant du coin de l'oeil... avant de reprendre leur partie comme si de rien n'était. Une mélodie pas loin... un pianiste avec un chapeau melon noir qui tapote tranquille, pour faire l'ambiance. Mazette pas un trou là où il se planque... il a des goûts de luxe, le bandit. La métisse s'accoude au comptoir pendant qu'le barman, un moustachu au tablier blanc comme neige la r'garde, un sourcil en l'air, pendant qu'il peaufine l'essuyage d'un verre. Beth sort de sa chemise un télégramme plein de tâches et de terre et le pose d'un coup sec sur le zink.


- "J'dois voir Jim Roquetaille..."

Le barman arrête d'essuyer son verre... une fausse note se fait entendre sur l'clavier du pinanoteux et les joueurs arrêtent d'abattre leurs cartes et se lancent des regards en coin. Le moustachu la dévisage un instant de son visage impassible et lui indique d'un coup de tête l'escalier.

- "Porte de droite tout au fond du couloir."

La brune au teint halé par les chemins et le soleil de plomb remercie d'un signe de tête et entreprend de gravir ces *** de merde d'escaliers de bois... elle a l'impression que les joueurs de poker sont en train d'lui flinguer les cuisses et le dos à coups de balles.
Le couloir est plus sombre que la salle, simpl'ment éclairé au bout par une fenêtre en contre jour, et la donzelle a du mal à voir où elle va se prenant la lumière du soleil en pleine face. Sa main s'appuie sur le mur pour pouvoir avancer sans se casser la gueule et soulager ses guiboles...
Porte de droite au fond... fermée...
Trois coups frappés...
Pas de réponse...
Elle ouvre prudemment et s'avance dans la chambre qui est engloutie par la pénombre... y a quelques rayons qui passent par les volets, mais genre brins de paille, et qui s'amusent à faire valser la poussière. Elle cligne des mirettes et elle s'avance prudemment dans la chambre avant de demander :

- "Hey ? Y a quelqu'un ?"

- "Ça s'pourrait..."

Beth se retourne... dans l'angle mort de la porte, la silhouette d'un homme, pieds posés sur la table qui lui braque un revolver dessus. Impossible de voir son visage planqué sous son stetson et un foulard... elle peut voir que ses yeux qui la fixent. C'est lui ? Ben dis il va bien avec oncle Ted alors... p'être un peu plus pressé de la gâchette et encore pas sur...
Lentement elle lève les bras de part et d'autre de son corps, laissant tomber son baluchon au sol, le télégramme toujours au bout de l'un d'entre eux. Elle le fixe sans baisser les yeux, apparemment sans une once de pétoche, la brune aux yeux noirs... ben elle peut pas être bien menaçante... elle a bien un ceinturon mais y a rien dedans. Elle est aussi mince qu'une sauterelle alors difficile de cacher un truc sous ses vêtements... elle reste un instant sans broncher avant de dire...


- "J'peux boire un coup avant d'me faire descendre ?"
 
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Ca va saigner

C'était quoi qu'ce truc qu'la Grosse Rosie lui avait envoyé encore. D'une il était crevé et avait pas envie d'jouer à ça. D'deux elle avait même pas passé un truc à froufrou un poil aguichant la belette. Et d'trois, 'savait donc pas d'puis l'temps qu'y f'sait pas dans l'indienne...et encore moins quand c'était si mince et si fin qu'on savait même pas ou qu'était l'arrière du d'vant. Sur elle avait une face plutôt mignonne, mais pour l'reste, c'était pas sa tasse de thé...si tant est qu'il ai bu un jour du thé, d'ailleurs.

Bon, en attendant, il avait une d'moiselle bras en l'air, épaisse comme un fil de fer barbelé et visiblement pas plus angoissée qu'ça d'avoir à parler à sa pétoire.
Nom d'un chien!
La p'tite envoyée par le vieux. L'aurait pas pu s'perdre en route celle là. Où s'faire r'froidir. Ou n'importe quoi qui l'aurait pas amenée dans son patelin.
Nouveau coup d'oeil sur l'arrivante.
Et merde. Et merde. Et merde.
Métisse en plus. Fallait déjà qu'y s'tape un boulet au pied, mais une métisse, rien qu'ça. D'jà qu'il avait du mal à s'faire une place dans les villes où il décidait d'crécher, mais là, avec c'te genre de compagnon, c'était huées, pierres et coup d'pied au fondement assuré.

Et merde. Et merde. Et merde.
Silence dans la chambre. La flingue toujours braqué sur la p'tite. Une p'tite pression sur la gachette et s'en s'rait fini d'ses problèmes. Un message au vieux pour lui dire qu'le paquet était jamais arrivé, et fin de l'histoire. Rideau.
Sur que ça l'démangeait là, dans l'instant. Une toute petite poussée. Trois fois rien. Un déclic. Un coup d'tonnerre. Et un cadavre de plus. Pas reluisant ni très glorieux, certes, mais la fin justifiait toujours les moyens à ses yeux.
En même temps...En parlant d'yeux, celle là en avait une sacré paire. Bravache. Fière. Un poil arrogante.
A tout les coups elle essayait même de s'la jouer méchante avec un r'gard pareil. Inconscience d'la jeunesse va.

Soupire à peine échappé puis, sans bouger d'un poil.


C'est toi la p'tite que j'dois m'coltiner, c'est ça? Et c'est habillée comme ça et épaisse comme t'es qu't'as réussi à traverser toute la région? Avec ton ceinturon vide et tes bras épais comme deux cure dent? Tu t'fous d'moi c'est ça? Tu t'fais passer pour une autre, non? Passe que j'vais t'dire moi, p'tite cousine ou p'tite fille ou j'sais pas quoi de j'sais pas qui, j'm'en carre d'où tu viens. L'vieux Joe j'lui doit un r'tour de barillet. Alors j'lui f'rai cette faveur. Mais t'as pas intérêt à m'faire chier ou à m'attirer des ennuis, sinon j'te laisse aussi sec et j'me tire, c'est compris, la d'moiselle?

Le flingue avait pas bougé, le Jim non plus au passage. Il ratait rien d'la scène, presque il s'en amuserait d'ailleurs...si ça l'foutait pas autant en rogne d'avoir un truc à s'ballader avec soi pour les semaines voire les mois à v'nir.
 

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L'accueil est pas bien plaisant vu de son côté... y a un canon qui la regarde dans les yeux et l'autre planqué qui lui cause plutôt sévère et sans baisser son arme. Bon pas facile le monsieur... va pas falloir la jouer ni trop couard, ni trop bravache.. enfin si elle savait faire Beth. Chassez le naturel et r'voilà le troupeau de mustangs...

J'suis maigre mais c'pour mieux éviter les balles - et parce qu'j'ai rien bouffé d'puis deux jours mais ça t'a pas à l'savoir-... j'ai pas d'flingue mais c'est pour faire croire que j'sais pas m'battre... et mes bras c'est pareil... et ouais j'ai d'la ressource malgré ça.

Les cures-dents toujours en l'air, d'ailleurs ça commence à faire mal, elle l'toise du bout de ses deux yeux couleur charbon un peu enflammés sur les bords...

Et puis Joe, j'connais pas... s'il t'en doit une c'est son problème... par contre l'oncle Ted lui, il sait qu'j'viens d'arriver en ville... tu m'crois assez débile pour pas l'avoir mis au courant ? Après toi qui vois... mais d'ce que j'ai compris il en connait un tas de gars dans ton genre, amateurs d'gachette. Alors s'il m'arrive un truc là maint'nant et qu't'as précisé dans les prochaines heures que t'as reçu l'paquet, j'crois que tu risques de te coltiner un sacré nombre de barillets pointés sur ta tronche... et pas dans le genre enfants d'choeurs. Plutôt obstinés... y en a un paquet qui ont évité la cravate de chanvre grâce à lui d'après c'que j'ai compris...

Tu m'as testé hein... ben non, désolé, face de craie, j'suis pas tout à fait une débutante. S'tu savais ce que j'ai fait pour m'en sortir depuis qu'j'suis toute petite... j'connais mes gammes d'affrontement par coeur, la posture et les yeux qu'il faut , parce qu'j'les ai tous testés...
Les mirettes sont toujours braquées sur lui comme le canon d'son flingue sur elle.
Elle bronche pas... au duel des regards c'est une reine.


J'peux baisser les bras maintenant ? Qu'on cause plus à l'aise ? Moi au moins ?
 

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V'la d'jà une bonne chose pour la métisse, elle avait passé l'petit piège tendu sans problème. Il voulait pas risquer d'causer à un imposteur, l'Jim, donc y préférait vérifier. Et puis au moins comme ça la discussion aurait été brêve et nette. Une pression sur la gachette. Un blam reconnaissable et un cadavre de plus d'vant lui.
L'seul hic aurait été d'nettoyer l'sol qui s'en s'rait r'trouvé taché, mais l'personnel du saloon était aussi là pour ça. Vu l'prix qu'il mettait tous les soirs pour sa piaule, fallait au moins un minimum d'service. Même pour un bouge miteux comme çui là.

Par contre la p'tite là, y rêvait où elle était en train d'le menacer. Comme ça. Franco. L'pauvre Ted tiens. Il avait du en baver avec celle là s'il l'avait gardée sous son aile queque temps. Y'avait un truc qu'il aimait pas l'Jim, c'était les m'naces. Ça avait don d'le foutre en rogne. Alors en prime une menace d'une métisse à peine formée, ça f'sait monter l'truc au sommet d'léchelle d'l'énervement pour un gars comme lui. D'toute façon, s'il voulait garder les commandes, fallait pas laisser passer un truc comme ça.


J'peux baisser les bras maintenant ? Qu'on cause plus à l'aise ? Moi au moins ?

Le canon de son arme s'était rabaissé légèrement, le Jim affichant maintenant sur son visage un sourire que d'aucuns auraient pu qualifier de carnassier. L'genre de celui qu'il posait sur son visage juste avant d's'occuper d'une victime quoi.
Pied à terre. Station debout. Direction la p'tite paluches levées au ciel, le gars parlant à mesure qu'il avançait.


J'sais pas qui t'es ma p'tite. J'sais pas pourquoi l'Ted y t'a fourgué dans mes pattes, et j'vais t'dire j'm'en cogne comme j'te l'ai dit. J'f'rai c'qu'il m'a demandé, et après tu t'tireras en vitesse, la demi portion. Et après, plus de Ted, plus d'métisse et plus d'enmerdeurs.

Planté devant la métisse, il la détailla des pieds à la tête, prenant bien soin de s'arrêter plus longuement là où les courbes auraient dû normalement être placées.

T'veux des l'çons? T'en auras si tu sais t'montrer à la hauteur. Un truc par contre, si tu dois trainer à mes bottes. Une première règle. Y'en aura d'autres, promis, mais celle là c'est comme qui dirait la fondation quoi. C'pas compliqué, et pas dur à observer, si on tient à rester en bon termes avec moi.

Un sourire, plus large encore, et brutalement un coup dans le ventre de la d'moiselle, asséné par la crosse de son pistolet.
Pendant qu'la p'tite se pliait en deux, le Jim reprit son avancée, vers la porte cette fois ci.


On m'menace pas. Jamais. Maint'nant qu'la première leçon est apprise, tu m'rejoins en bas, du moins dès qu't'auras r'trouvé ton souffle.

Pas un regard en arrière. V'la le Jim qui ouvre la porte et s'engage dans le couloir, direction l'escalier et la grande salle du saloon.
 
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J'sais pas qui t'es ma p'tite. J'sais pas pourquoi l'Ted y t'a fourgué dans mes pattes, et j'vais t'dire j'm'en cogne comme j'te l'ai dit. J'f'rai c'qu'il m'a demandé, et après tu t'tireras en vitesse, la demi portion. Et après, plus de Ted, plus d'métisse et plus d'enmerdeurs.

Elle croit qu'c'est bon, la brune, qui baisse lentement les bras. Au moins elle a un endroit où rester. Les chemins s'effacent et presque la douleur d'ces courbatures. C'est pas la panacée, mais c'est tout d'même quelque chose. Plus que tout ce qu'elle a eu ces dernières s'maines, alors elle opine de la tête sans rien ajouter.
Enfin y a un truc qui lui dit qu'ça va pas quand il s'approche, mais elle est trop contente d'pas avoir été rembarrée ou d'être déjà étendue sur le sol dans une marre d'hémoglobine.


T'veux des l'çons? T'en auras si tu sais t'montrer à la hauteur. Un truc par contre, si tu dois trainer à mes bottes. Une première règles. Y'en aura d'autres, promis, mais celle là c'est comme qui dirait la fondation quoi. C'pas compliqué, et pas dur à observer, si on tient à rester en bon termes avec moi.

Elle voit l'regard qui la jauge, qui la décrypte, qui la déshabille. Tension. Mains qui s'forcent à pas se crisper pour pas paraître agressive, alors qu'elle l'voudrait. Elle s'rappelle la main sur ses fesses, son poing douloureux... les r'gards en coin dans les saloons et Becky qui lui dit qu'avec son minois et remplumée un brin, elle avait d'l'avenir. Les obsidiennes d'son regard s'font un peu plus taillées, un peu plus dures.

Elle l'a pas vu venir. Trop rapide. Pas ce qu'elle croyait. Le colt a fait volte face, crosse en avant et s'est abattu sur son ventre, avant qu'elle ait pu esquisser quoi qu'ce soit comme mouvement de défense.
Elle tombe à g'noux, heurtant l'parquet dans un bruit sourd les mains se refermant sur son bide.
Respiration coupée et cri douloureux.

On m'menace pas. Jamais. Maint'nant qu'la première leçon est apprise, tu m'rejoins en bas, du moins dès qu't'auras r'trouvé ton souffle.

Enfoiré...
Enfoiré...
Sous l'tissu de sa chemise y a encore les marques bleuâtres des coups d'deux jours avant, reliquats de ce qu'elle a récolté des coups d'pieds d'ces quatre agresseurs. Ses bras enserrent son ventre, pour l'empêcher d'hurler.
T'as trop joué, Beth. T'as perdu. Quarré d'as version bois d'une crasse contre le simple brelan d'tes bleus sur tes abdos.
L'enfoulardé s'barre vers la porte. Elle entend l'bruit des bottes qui claquant le parquet et qui descendent les marches. Elle reste là, sur le sol, la mâchoire crispée, subissant la morsure du coup jusqu'à ce qu'ça passe assez pour qu'elle essaie de se redresser. Pas évident, ça douille... un pas, deux pas, elle s'appuie au mur. Respire, p'tain, respire... au bout de quelques nouvelles minutes, la pièce a arrêté d'danser la gigue et elle peut enfin marcher. Enfin avancer tout du moins, cahin-caha.

T'étais pas encore tombé sur un mec qui fallait vraiment pas faire chier, Beth.... ben c'est lui. Et va falloir s'accrocher pour pas qu'il t'laisse sur le bas côté. Sa loi et sa tronche, c'ton horizon pour les prochains jours, p'être les prochains mois. C'était pas ta vie d'avant pourtant. C'est tout c'qu'on t'as pas appris.
Mais ici pas d'place pour ceux qui s'adaptent pas à la loi de plus fort, brunette.
Alors apprend vite et tais toi...
 
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