DeletedUser
Invité
Fait de plus en plus sombre sur Tom Sawyer city...
Les rues s'vident... les pieds tendres rentrent tranquillement dans leur barraque. L'tailleur commence à tirer les rideaux, l'épicier fait ses comptes d'apothicaire... l'armurier papote avec un client parlant d'Smith et Wesson. Ça s'endort doucement... sauf l'ordonnateur des pompes funèbres. C'lui là, on s'demande comment il fait avec son air de vautour pour pas pioncer comme tout l'monde et être toujours d'bout quoi qu'il arrive. A s'demander s'il s'injecte pas du café direct'ment dans la carotide l'vieux grigou.
Beth qui déambule dans les rues le fixe droit dans les yeux au bonhomme en noir. Elle sait d'jà qu'il l'a détaillé, sous pesée, prit ses mesures à vu d'pif. Pas pour ça qu'elle va en avoir peur. Qu'est ce qu'elle fout là sérieux à c't'heure... pas son genre pourtant. Son genre c'est plutôt boulot, bastos, dodo. A rythme des sabots d'son poney. Et des leçons de Jim. Elle apprend et elle s'tait. Et elle apprend vite les nouvelles règles du jeu. Elle ramène sa pitance tous les jours sans broncher. Elle le laisse tranquille l'autre... pas bavard, toujours parti, rev'nu en plus ou moins un morceau. Cours laconiques, entre deux grognements et une volée d'jurons. Mais apparemment il s'plaint pas trop d'elle. Le coup d'crosse a laissé des marques et pas que sur son bide. C'pendant il a pas relevé la main sur elle. Même qu'elle a eu droit à un verre ou deux, quand la chasse aux dindons qui lui laissent des poignées d'billets était bonne. Même un sourire une fois. La vache, ça fait bizarre... sinon toujours aussi distant l'amateur de gâchette. Elle cerne rien chez lui. Elle a pas l'choix. C'est lui ou rien... mais c'est pas c'qui la turlupine.
Ouais... pas moyen d'tenir en place. Et tout ça à cause d'un p'tit con qu'à pas pointer son nez d'puis des semaines. Ernest p'tain, qu'es tu fous, dedieu... des jours qu'il a pas montré sa face de craie en ville. Pourtant y toutes ses affaires dans l'coin. Qu'est c'qu'il fout... et pourquoi ça la fait chier hein ? Avant elle râlait comme une voleuse parc'qu'il s'amusait à l'emmerder et à r'garder son postérieur. P'tit jeu qui s'était installé entre eux. Je t'emmerde, moi aussi. Des coups bas, comme le jour où elle était passée par sa fenêtre entrouverte la nuit parce qu'ce con ronflait comme un ogre et qu'il l'empêchait de dormir. Bizarr'ment le matin il lui manqué sa bouteille de whisky... et là rien. Échange de mots tendres aussi... face de craie, poissard, bras cassé contre rire goguenard . Il avait commencé à l'apprivoiser celle qu'il appelait sauvage. On t'avait pourtant prévenu Beth... t'as pas voulu écouté. Dans la vie faut s'attendre à rien. Il est parti. Point. Quelle qu'soit la façon le résultat est le même... tu l'reverras pas.
Elle s'arrête un instant dans une ruelle. Les bottes dans la poussière. Les mots d'Ernest reviennent avec l'vent qui souffle... «la vie est parfois une sale chienne édentée hein?». P'tain ta gueule. Ta gueule, face de craie... j'avais oublié qu'j'avais un palpitant... dans l'genre cruel d'me le rappeler, t'as la palme. J'avais qu'la haine dedans et t'as tout foutu en l'air, pauvr'naze...
ça a bougé là bas... au fond d'la ruelle.
Les yeux d'obsidiennes se relèvent lentement. Entre les mèches folles qui passent devant ses yeux, elle voit une silhouette... grand manteau, chapeau et foulard. Mains de part et d'autre du corps. C'pas Jim...
Merde.
La conscience passe en mode survie. Sous son poncho, son arme. La main droit s'porte à hauteur, imperceptiblement.
Moment d'silence seulement troublé par l'zeph qui souffle et son coeur qui cavale.
Elle voit la main qui s'approche d'un coup d'la ceinture. Sa main à elle s'porte vers la sienne. Le tissu du poncho fait un instant écran.
Trop tard.
Déchirement dans son épaule.
Douleur et cri...
Répliquer et vite.
T'avais tord Ernest... la vie est TOUJOURS une sale chienne édentée.
Les rues s'vident... les pieds tendres rentrent tranquillement dans leur barraque. L'tailleur commence à tirer les rideaux, l'épicier fait ses comptes d'apothicaire... l'armurier papote avec un client parlant d'Smith et Wesson. Ça s'endort doucement... sauf l'ordonnateur des pompes funèbres. C'lui là, on s'demande comment il fait avec son air de vautour pour pas pioncer comme tout l'monde et être toujours d'bout quoi qu'il arrive. A s'demander s'il s'injecte pas du café direct'ment dans la carotide l'vieux grigou.
Beth qui déambule dans les rues le fixe droit dans les yeux au bonhomme en noir. Elle sait d'jà qu'il l'a détaillé, sous pesée, prit ses mesures à vu d'pif. Pas pour ça qu'elle va en avoir peur. Qu'est ce qu'elle fout là sérieux à c't'heure... pas son genre pourtant. Son genre c'est plutôt boulot, bastos, dodo. A rythme des sabots d'son poney. Et des leçons de Jim. Elle apprend et elle s'tait. Et elle apprend vite les nouvelles règles du jeu. Elle ramène sa pitance tous les jours sans broncher. Elle le laisse tranquille l'autre... pas bavard, toujours parti, rev'nu en plus ou moins un morceau. Cours laconiques, entre deux grognements et une volée d'jurons. Mais apparemment il s'plaint pas trop d'elle. Le coup d'crosse a laissé des marques et pas que sur son bide. C'pendant il a pas relevé la main sur elle. Même qu'elle a eu droit à un verre ou deux, quand la chasse aux dindons qui lui laissent des poignées d'billets était bonne. Même un sourire une fois. La vache, ça fait bizarre... sinon toujours aussi distant l'amateur de gâchette. Elle cerne rien chez lui. Elle a pas l'choix. C'est lui ou rien... mais c'est pas c'qui la turlupine.
Ouais... pas moyen d'tenir en place. Et tout ça à cause d'un p'tit con qu'à pas pointer son nez d'puis des semaines. Ernest p'tain, qu'es tu fous, dedieu... des jours qu'il a pas montré sa face de craie en ville. Pourtant y toutes ses affaires dans l'coin. Qu'est c'qu'il fout... et pourquoi ça la fait chier hein ? Avant elle râlait comme une voleuse parc'qu'il s'amusait à l'emmerder et à r'garder son postérieur. P'tit jeu qui s'était installé entre eux. Je t'emmerde, moi aussi. Des coups bas, comme le jour où elle était passée par sa fenêtre entrouverte la nuit parce qu'ce con ronflait comme un ogre et qu'il l'empêchait de dormir. Bizarr'ment le matin il lui manqué sa bouteille de whisky... et là rien. Échange de mots tendres aussi... face de craie, poissard, bras cassé contre rire goguenard . Il avait commencé à l'apprivoiser celle qu'il appelait sauvage. On t'avait pourtant prévenu Beth... t'as pas voulu écouté. Dans la vie faut s'attendre à rien. Il est parti. Point. Quelle qu'soit la façon le résultat est le même... tu l'reverras pas.
Elle s'arrête un instant dans une ruelle. Les bottes dans la poussière. Les mots d'Ernest reviennent avec l'vent qui souffle... «la vie est parfois une sale chienne édentée hein?». P'tain ta gueule. Ta gueule, face de craie... j'avais oublié qu'j'avais un palpitant... dans l'genre cruel d'me le rappeler, t'as la palme. J'avais qu'la haine dedans et t'as tout foutu en l'air, pauvr'naze...
ça a bougé là bas... au fond d'la ruelle.
Les yeux d'obsidiennes se relèvent lentement. Entre les mèches folles qui passent devant ses yeux, elle voit une silhouette... grand manteau, chapeau et foulard. Mains de part et d'autre du corps. C'pas Jim...
Merde.
La conscience passe en mode survie. Sous son poncho, son arme. La main droit s'porte à hauteur, imperceptiblement.
Moment d'silence seulement troublé par l'zeph qui souffle et son coeur qui cavale.
Elle voit la main qui s'approche d'un coup d'la ceinture. Sa main à elle s'porte vers la sienne. Le tissu du poncho fait un instant écran.
Trop tard.
Déchirement dans son épaule.
Douleur et cri...
Répliquer et vite.
T'avais tord Ernest... la vie est TOUJOURS une sale chienne édentée.