Trou de balle et trou perdu

  • Auteur de la discussion Johnny Biroots
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Au sommet d'une colline, la poussière virevolte et forme des tourbillons qui s'enroulent dextrorsum autour d'une paire de botte.

Un jet liquide, jaune et mal odorant tombe entre la paire de 45 fillette de mauvaise facture.
Le cuire vieilli, usé peine à contenir l'odeur de pieds négligés.
Le jet régulier, fini par tomber en saccades, puis se transforme en gouttes.


Les genoux de Johnny Biroots se plient dans un bruit de cuire que l'on tord.
Dans ce geste d'une poésie rare, Johnny remballe la marchandise et lâche une vesse que la faune environnante fuit déjà.
Le sourire édenté et jauni par le tabac à chiquer de Johnny apparaît lorsque son regard dévore la petite ville de "El Plomo" en contre bas.


Alors Mitch...
Parraît kt'es là avec ta bande de grattes culs!!!
Héhéééhéééé...
ça va chier


L'homme descend lentement la colline poussiéreuse et traverse la ville déserte jusqu'au saloon.
Une musique et des rires animent le lieu peu propice à la jovialité.


*BLAM* D'un grand coup de botte johnny entre dans le saloon.
La musique s'arrête et les têtes se tournent accompagnées du cliqueti caractéristique du chien prêt à bondir sur la balle logée dans le barillet.
 

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Il avait passé son temps à poser ces saletés morceaux de rails pour la voie ferrée. Il n'aimait pas réfléchir, cette tâche répétitive était ainsi faite pour lui. Il s'était ensuite attelé à mettre une brique sur l'autre tentant de faire un semblant de mur, et avait continué pendant un certain temps. A la fin, la soif le tenaillait et c'est ainsi qu'il s'était décidé à aller boire un verre au saloon.

Ace s'était mis au bar avec son verre rafraichissant rempli d' houblon. Il dégustait calmement son breuvage lorsqu'un bruit sourd claqua au niveau de l'entrée.

*BLAM*

Le verre lui échappe des mains et s'éclate contre le sol. La bière déshydrate maintenant le plancher. Ace se tourne vers l'individu le regard méprisant et en colère. Il mit son haut de forme et prit la bouteille qui trainait sur le bar la tendant vers l'inconnu. Il commence à le menacer.

Qui ... qui ... qui êtes-vous ! C'est quoi ce bor-bordel ! Vous a .. avez une bour-se se remplie pour payer une tour-tour-née vu le mer-merdier ! Sinon gare à vos fesses !

Voilà que le croque mort d'El Plombo qui bégueille à nouveau. Quand il est nerveux, Ace ne peux s'empêcher de reprendre ce tic de communication.
 

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C'est toujours la même phrase qui raisonne dans la tête de johnny lorsqu'il débarque quelque part: "Tain ça recommence...!!!"

Au même moment, le déhanché ravageur d'une jouvencelle distrait le poisseux.
Ses cinq doigts s'abattent alors, avec la tendresse d'une bêche dans une meule de foin, sur le fessier de la callipyge.

*PAF* Sans réfléchir, la dame de joie lui retourne une demie livre sur le coin du museau.
Johnny éclate de rire en essuyant une goutte de sang au coin de son nez.

WOOUAAHHHAaahhaa, j'aime ta douceur...
Même si tu as la caresse un peu lourde!


Après cette emphase, habituelle chez Johnny, il pose son regard de chien battu sur le morne bègue.

Ecoutes le cache mort.
Avant de picoler jveux voir l'autre guignol de Mitch.
Sinon va y avoir du grabuge.
Et ranges moi cette bouteille vide ça me rend malade!!!


Johnny tourne la tête et crache un mélange de morve, de salive et de tabac à chiquer dans la bière tiède d'un badaud endormi à une table.

La tension est à son comble...
 

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L'air était irrespirable dans le vieux saloon de "El Plomo", et la tension à son apogée.

Le croque Mort, toujours arme tendue, ne lâchait pas du regard Johnny.


Tain' lui y rigole pas l'corbeau!! pensait Johnny
Y paraît même qu'il n'assure pas que le service après vente le gazier.
Y joue du colt comme il joue de la pelle; avec gourmandise.
Alors prudence Johnny!!!


Johnny recule d'un pas, lentement, et pose son arme sur une table.
Il vide ses poches unes à unes sans quitter Ace la mort de son regard de loutre.


*Sort de ses poches* une pipe, un flasque de gniôle, des allumettes, un sextoys en bois, un bout de lard, un jeu de carte érotique...

*Gloupgloupgloup* Le mercenaire vide sa gniole doucement et tousse avec une grimasse de douleur gastrique.

Une fois le gozier humecté johnny hurle:
MITCH...!!!
Quel nom à la con... hééhééh!!!


Un vieux clochard avachi au comptoir ricane de la calembredaine.

Mitch, si t'as pas les couilles de règler ça dehors comme un homme, bha viens au comptoir et c'est à la gniole que jm'en vais te foutre une misère!!!
A moins k'tai les commissions dans le filet!!


Ace la mort baisse sa garde et attend...
 

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Rhooofleuhfleuhfleuh...ZzzzzzZzzzZzzzzz...Rhoofleuhfleuh...

Une nouvelle fois affalé devant sa pinte, le porte-flingue semblait bien décidé à s'refaire le profil façon porc-épic avec les échardes de la vieille table fatiguée tant son sommeil se montrait résistant aux beugleries ambiantes... Mais un léger bruit lui fit enfin ouvrir l'oeil... Celui de l'intrus qui pénétrait le semblant de mousse qui persistait en surface de son breuvage...

Le petit oeil vindicatif observa, quelques secondes durant, le filandreux osciller dans le boc à la faveur des remous créés par l'impact... Lorsque son jumeau consentit à débiner sa paupière, s'injectants de sang sous l'effet du piteux spectacle, ce sont finalement deux braises qui occupèrent les orbites ... Un grincement de dents se fit entendre lorsque la tête décolla enfin de son reposoir de fortune. Mais la bordée de jurons que Ron proférat en déployant sa carcasse fut encore moins agréable à l'oreille...

Taillé dans l'copeau d'une allumette consumée, il avait failli basculer avec sa chaise en se redressant et faisait maintenant face à l'infamie qu'il s'apprêtait à saisir à l'aide de ses longs doigts fins... Le verre en main, il fit alors parcourir son regard incendiaire sur l'assemblée....


*Holy Shit !!! Quel est l'résidu d'fosse à purin qu'a décidé d'noyer son cerveau dans MON alcool ?* se dit-il en toisant chacun...

La réponse ne tarda pas à attirer son attention... Puis à monopoliser ses sens visuel, auditif et olfactif....Il ne faisait aucun doute que le boeuf médaillé, qui vociferait à grands renfort de postillons corrosifs, était le plus susceptible d'avoir commis cet affront... A vrai dire, le seul doute qui assaillait l'esprit de Ron concernait l'état de vie ou de mort des putois que le mercenaire devait avoir enfilé en guise de chaussettes...

D'un revers de main, douloureux pour ses phalanges à l'occasion, Ron claqua l'épaule du sonne-clairon en l'invectivant...


Hep le Brahmousin !
T'aurais pas distraitement perdu une partie d'ton anatomie dans mon godet, par hasard ?

A force de t'égosiller après l'maire Mitchell qu'a d'autre chat à fouetter, tu dois avoir soif...Alors BOIS !!
dit-il bière tiède en avant, la main chaude titillant son colt et le regard plus brûlant encore...
 
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Hooo boudouc, encore un client...!!!

Un mal de tête accompagne la petite voix nasillarde de la mère de Johnny qui se met a résonner dans sa caboche.
Johhnnyyy arrêtes de jurer!!!

Johnny, la tête entre les mains raille sa mère à voix haute.
Ouiii manman mais par pitié laisses moi tranquille... catin!!!

Johnny ouvre ses yeux et regarde l'assistance interloquée.

Héhéhéhé, Hum, hum...
Mais ké qu'c'est qu'se bourbier!!!
Alors ici t'appelles un clampin et c'est tout l'village qui rapplique avant dvoir le bénet?!
lance le psychotique afin de dissiper le malaise.


Les yeux de Johnny vont du verre au flingue de Ron, sans arriver à se déterminer.
Li colle une beigne maintenant ou tout d'suite?

Puis...
Johnny pose sa gniôle, sur la table délaissée, et lentement va tremper ses doigts crasseux et boudinés dans la bière tiède, "poliment" tendue, avec un sourire carnassier.
Il en ressort un grumeau gélatineux délicatement parfumé au houblon et jaunie par le tabac à chiquer.
*SLURPS* Il porte à la bouche et goute la mixture.

Mouai, c'est bien mon gosier qu'à craché s'te bonheur!!!
Huhuhuhuuuu...
Bon ya pas d'troubles cowboy.
J'arrête de faire mon épais.


Johnny fait glisser son flasque de gniôle sur la table vers le gredin.

Fais gaffe c'est du lourd!
Et comme me disait ma chienne de mère: 'tention Johnny, ça c'est comme le piment, c'est à la sortie qu'ça se paye!!!


Un borborygme accompagne l'apophtegme familiale.
La connerie, c'est comme l'alcoolisme, bien souvent, c'est transgénérationnel et Johnny déroge pas à la règle.

Les maux de tête resurgissent avec toujours la voix infecte de sa mère.
Keument peux tu dire c'te niaiserie sur moi!!!
Si ton père était là y te garrocherait des roches dans ' face.


Johnny file en titubant s'accouder au comptoir en bois usé par les coudes rêches des chercheurs d'or.

T'as gueule!!
Tu n'étais qu'une catin et mon père un corniaud!!!


Johnny reprend ses esprits en un éclaire et d'un ton calme et détaché:
Patron j'm'en calerais ben une tite!
Apportes des verres propes, j'ai soif!!
Une tite shott pour le croque la mort, le soiffard et mon gosier brulé en attendant Mitch...


Au nom du boss de la ville, Johnny claque avec violence sur le comptoir un billet vert souillé par la sueur et la crasse.


Un léger bruit de grincements de sommier et de cognements descend alors du plafond.
*COUIK COUIK PLOUM COUIK PLOUM...*
Un large sourire dévoile les dents ivoires de Johnny Biroots.

Tiens Mitch est réveillé... ya l'diab au corps qui 'l fait danser
Changera jamais ce Mitch héhéhéééé...
 

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Myrtille qui avait trouvé un sommier, à sa plus grande joie, au dessus du saloon, fut réveillée par un énorme bouquant, sursauta et se cogna la tête sur la barre de fer située juste au dessus de sa tête.
Elle descendit prudemment croyant que le propriétaire du bar l’avait trouvé et allé lui passer un savon !
Arrivée en bas elle vit plusieurs hommes accoudés au comptoir attendant à boire. Elle s’avança vers eux et alla s’asseoir sur un tabouret qui était très inconfortable. Elle commanda une bière et fixa les beuglants en attendant.

Le plus bruyant sentait sévèrement la bouse de vache, avait les dents bien jaunies, vêtu comme un malpropre mais plutôt agréable à regarder.
Un autre fusillait du regard tous ceux qui bougeaient, une main sur son colt. « Hum…Plutôt bien foutu lui ! Mais pour la propreté…Il y a quand même un peu de travail ! » pensa-t-elle.
Un autre encore était debout dans le saloon ne bougeant pas, une bouteille à la main.

Voyant qu’ils la fixaient, elle rougit et croyant que sa tenue n’était pas correcte (vu le regard que certain lui lançaient) elle se recoiffa et remit son tablier comme il se devait d’être.
 
Interlude :
En général, dans les histoires bien mièvres, c’est à ce moment, qu’apparaît un Zorro ou quelque autre redresseur de tord bien propre sur lui. Ne comptez pas sur El Plomo pour vous dégotter un héros en collant échappé de la compagnie créole, des YMCA ou des frères Jacques pour sauver l’orpheline et nous abreuver d’une chansonnette niaise et moralisatrice. Et combien même, surgirait un tel individu, comptez sur moi pour lui rappeler qu’avant de pousser sa gueulante et venir secourir les opprimés, il y a du boulot qui attend dehors. C’est bien beau de se croire tous les jours mardi gras, mais le chef, ici, c’est bibi, et faut pas chialer quand l’hiver arrive ou que la bise fit venu. Travailler plus pour gagner plus, fut mon slogan pour devenir le sénateur maire de cette charmante petite bourgade. Je constate avec plaisir que cette formule peut s’exporter
.

J’suis pas l’genre de type causant. Je n’ai qu’une seule foi, le travail. Les forts en gueule, les claque-merde, les postillonneurs, j’les soigne au savon de Marseille*. Et ça tombe bien, j’en porte deux caisses et une palette attend dehors. J’pousse les battants avec mon arrière train, m’approche du plus beuglard, et lâche délicatement les boites sur les arpions du prétendu Johnny. Elles s’écrasent dans un fracas sur les bottillons poussiéreux et trop petits du coyote crasseux.

-« Ca fait mal, hein, machin ? Bah, comme ça, on saura pourquoi tu brailles comme un âne.
Tu cherches Mitch ? Il est là, devant toi, en chair et en os. Tu veux me défier?
Le truc que tu bois, c’est moi qui l’ai distillé, alors si tu veux avoir une chance, je te conseille la ruelle. Et le mieux pour toi, serait encore de déguerpir à moins qu’tu saches pas lire les pancartes (El plomo : pour le bétail, une étape ; pour les coyotes, un abattoir)

Autre chose, embarque le porte-flingue avec toi, j’aime pas le voir viser les mouches qui vous ont suivis jusqu’ici, d’autant que j’ai pas encore distingué quel œil visait. On va pas changer de miroir toutes les semaines et Ace a autre chose à faire que suriner les clients récalcitrants dans le dos. »

Effectivement, tandis que j’essayais de raisonner le petit trapu nerveux, je distinguais dans la glace encore intacte, le croc mort qui contournait l’escogriffe vêtu de noir, tournevis en main.

BLAAAAAAMMMMMMM !!!

Le loustic était étendu ventre terre, la tête gisant dans les mollards verdâtres du crachoir renversé, et pourtant l’ordonnateur se tenait encore à bonne distance. De même, aucune arme ne semblait être dissimulée sous le tablier de l’ouvrière.

* en français dans le texte
 
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Un sourire malicieux s’était dessiné sur le visage de la jeune fille. Semblait-il qu’avec l’âge, elle prenait des forces. Elle mit ses deux jambes de chaque côté de celle de l’homme allongé, serrant de toute ses forces, de sa main gauche plaqua les poignets de son adversaire au sol et plaça sa main droite autour de son cou, en prenant de soin de sortir un peu des ongles.

Pourquoi tu m’r’garde comme ça toi ? J’suis pas la vierge ! S’tu veux m’dire que’que chose tu viens ! J’mords pas !Et si t'es pas sage j'ai de quoi me défendre!

Elle remonta délicatement son tablier et sa robe sans en dévoiler trop (bien sur) et on vit apparaître un petit couteau attaché à sa cuisse.
 

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Installé à ma table habituelle, j'étais parti pour une nouvelle journée à observer les autochtones, tout en éclusant des verres de lait.
Le saloon était le meilleur endroit pour rencontrer un habitant d'El Plomo, puisque tout le monde, du nourrisson au vieillard, y passait plusieurs heures par jours. Par contre, je devais bien être le seul à boire du lait...
Il n'y a pas que pour çà que j'étais unique dans ce patelin pourri, et cela m'avait valu bien des mésaventures, particulièrement avec des énergumènes de la trempe des deux nouveaux. Mais avec le temps, j'étais parvenu à me faire respecter...
Deux nouvelles têtes en même temps à El Plomo, à part pour la naissance de jumeaux, cela ne devait pas être arrivé depuis la création de la ville!
Et pas triste, les deux numéros! Entre un qui s'allonge encore plus vite que la Mérédith et l'autre qui parle tout seul en s'adressant à sa mère, je sens que l'on va bien se marrer...

En attendant, ne pas se faire trop remarquer, ce genre d'abruti serait capable de ne pas comprendre à qui il ont à faire. Quand on réfléchi avec sa moelle épinière, on tire d'abord et on regarde ensuite.
La pensée que l'un de ces deux abrutis puisse s'en prendre à moi me fit sourire. A la vue de ce sourire, le cul-terreux installé à la table d'à côté devint blême et s'enfuit en renversant les tables.

Merde! Pour ne pas me faire remarquer par les balourds, c'est mal barré...j'oublie parfois que tout le monde ici connait au moins une partie de mes petits passe-temps.

Je me dépêchais de baisser les yeux sur mon petit sac en peau de castor qui ne me quittait jamais, en espérant que les deux nouveaux étaient trop occupés avec Mitch pour voir ce qui ce passait autour. Le moment des présentations n'était pas encore venu.
 
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